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19 mai 2006 5 19 /05 /mai /2006 12:28

Quiconque élève un blog vous le dira : se lancer dans l’écriture régulière sur le net apporte son lot de petits plaisirs. Parmi eux, celui de consulter ses statistiques pour voir le nombre de personnes qui sont venues, ce qu’elles ont lu et aussi comment elles sont arrivées là. Les résultats sont parfois étonnants. Ainsi, pendant quelques semaines on pouvait arriver ici en effectuant dans google une recherche avec les mots clefs « Anne Sinclair à poil ». Il semble que ça ne soit plus le cas aujourdhui. Google a sans doute reçu des plaintes d'internautes fort déçus de ne pas trouver ici, des clichés suggestifs de la star des access prime time dominicaux de notre enfance dans des poses lascives et équivoques, au milieu de pulls en mohair improbables.

Quelques internautes se sont égarés ici alors qu’ils s'intéressaient aux « types de fromage pour dessert » ou étaient à la recherche de « promotion éclair au chocolat ».

Plus récemment les algorithmes d’indexation m’ont permis d’avoir la satisfaction de sortir en toute première position dans google lorsque quelqu’un effectue une recherche avec les mots clefs : « enculés de patrons de mes couilles ».

En fait un blog c’est un peu comme un café brasserie en face d’une grande gare, il y a toujours des gens qui sont là par hasard. Certains auraient préféré aller en face mais n’ont pas eu la patience d’attendre que le piéton passe au vert, d'autres sont entrés attirés par les banquettes en molesquine rouge.

Certains reviendront la prochaine fois qu’ils prendront le train, d’autres non.

Et puis il y a aussi les habitués qui viennent s’envoyer un p'tit café tous les matins en lisant le journal et les accros qui viennent prendre des cafés plusieurs fois par jour (attention aux palpitations quand même).

Certains laissent sans le savoir ou en le faisant exprès un point rouge sur la carte, une photo (mais oui c’est possible, regardez un peu la colonne de gauche) ou un commentaire…Ce sont toutes ces petites choses qui font la vie d’un blog, je crois.

Pour les commentaires aussi, il y a les occasionnels, les habitués, les amis, les amis d'amis. Le plus souvent, il laissent leur email, l’url de leur blog, on découvre leur univers, à force on a presque l’impression de les connaître, on s’attache à eux.

Depuis quelques mois, il y a un visiteur presque anonyme du nom de Monsieur Type qui m’intrigue tout particulièrement par son caractère énigmatique (il ne déclare ni mail, ni blog). Ses commentaires (que j’aime bien) sont le plus souvent en résonance avec l’esprit de ce blog (ce n'est pas le seul mais c'est le plus mystérieux dans cette catégorie).

Ce que je sais de cet étrange visiteur :

- Monsieur type a l’air de voyager sur la ligne 13, il est donc possible qu’il habite le quartier. Paradoxalement, le serveur de son fournisseur internet semble être localisé à Xaintray (Poitou Charentes) ce qui a le bon goût de matérialiser un point rouge sur la carte à hauteur de Xaintray quand il vient ici.

- Monsieur Type peut poster des commentaires aussi bien à 17 heures qu’a 4 heures du matin (peut être est t’il globe trotteur, à moins qu’il ne soit insomniaque)

- Monsieur Type aime bien jeter des boules de fumée façon Fantomas.

Alors bien sur, face au manque d’information, le cerveau humain cogite : Est-ce que c’est un quelqu’un que je connais déjà ? Un voisin ? Est-ce que  je le croise dans le métro le matin ? (enfin bon moi j’évite le plus possible le ligne 13, mais quand je ne peux pas éviter la ligne 13 j’observe les gens autour de moi pour voir si je distingue à la base du cou ce raccord de latex caractéristique des masques de Fantomas).

Devant toutes ces questions sans réponses j’ai bien envie d’entamer une recherche sur Google du style « qui est monsieur type ? » mais je crains fort de me retrouver rapidement ici même, et de ne pas trouver ainsi la réponse à cette question essentielle qui m’interpelle.

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16 mai 2006 2 16 /05 /mai /2006 20:05

A Paris, le samedi en début d’après midi est un moment idéal pour faire ses courses alimentaires. Je ne sais pas pourquoi mais jusqu'à quinze heures trente environ (mes relevés sont formels) il n’y a quasi personne et cette corvée que constitue les courses du samedi est presque supportable. Samedi dernier en début d’après midi, je me trouvais donc au G20 du marché des Batignolles. Tout était parfaitement calme et à peu près désert et une caissière solitaire attendait le client en se limant les ongles (c’est une image car je ne suis pas certain que les caissières du G20 de Batignolles soient autorisées à se limer les ongles en cas de baisse d’activité).

Quand il y a très peu de monde, il y a en général très peu de caissières et il suffit que deux ou trois personnes arrivent à la caisse au même moment pour créer un embouteillage à la caisse.

C’est exactement ce qui s’est passé samedi dernier. Alors que j’étais sagement en train de faire la queue (action qui consiste à ne rien faire à un endroit donné puis à ne rien faire à un endroit un tout petit peu à coté et ainsi de suite…) raisonne juste derrière la voix d’un type visiblement excédé qui grogne :

« Ils pourraient pas mettre plus de caissières ces enculés de patrons de mes couilles ? »

Cette phrase, prononcée à ce moment précis, est intéressante à deux titres. D’abord parce qu’elle dénonce haut et fort cette tendance  capitaliste à chercher la maximisation du profit en minimisant les coûts de personnel, ensuite car elle illustre un comportement humain toujours  étonnant : parler tout seul.

Il arrive assez fréquemment que l’homme utilise sa capacité à utiliser le langage (que beaucoup de primates nous envient) sans pour autant poursuivre le but de communiquer avec ses congénères.

Le plus souvent le phénomène se produit dans les situations d’inconfort ou pour exprimer un mécontentement  (comme dans l’exemple donné plus haut). Lorsque l'agacement est au plus haut il arrive que l'homme produise un soufflement qui n'a, lui non plus, aucune utilité physiologique....

Parfois aussi, l'homme parle tout seul pour se rassurer quand il a peur, pour se donner du courage avant une épreuve ou bien parce qu’il est en train d’étrenner son nouveau kit main libre blue tooth dans l’allée centrale du bus 31.

De façon surprenante, on a jamais observé un tigre, un panda ou même un dauphin parler tout seul. C’est sans doute parce qu’aucun de ces animaux ne s’est retrouvé dans l'unique file d’attente du G20 du marché des Batignolles un samedi après midi . A moins bien sur que ces conversations unilatérales animalières ne soient intervenues pendant la pause café des scientifiques qui se sont, à n’en pas douter, penchés sur le sujet, à l’aide de matériel onéreux acquis grâce à de généreuses subventions gouvernementales.

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13 mai 2006 6 13 /05 /mai /2006 13:33

J’ai parfois l’impression que la vie, dès la petite enfance est un long sprint ou plutôt un enchaînement d’innombrables petites courses contre la montre.

Petit on se dépêche d’avaler son Benco le matin pour ne pas être en retard à l’école. On file, son cartable plus lourd que soi sur le dos pour ne pas avoir à passer chercher un billet de retard chez le surveillant général qui vaudra un mot sur le carnet de correspondance puis à coup sûr une admonestation parentale une fois rentré au bercail.

Plus tard on cavalera après un bus ou un métro pour ne pas être en retard au bureau. On fera la queue à la poste du Louvre pour poster sa déclaration d’impôt car c’est le seul endroit dans Paris où l’on peut obtenir un cachet de la poste qui fait foi un dimanche soir tard.

On fera la course avec la caissière au Monoprix pour ranger ses articles dans les sacs au moins aussi vite qu’elle n’est capable de les scanner. C’est une compétition difficile car elles sont surentraînées les caissières de Monop. Parfois on aura une petite longueur d’avance jusqu'à tomber sur un sac donc les bords seront collés par l’électricité statique. Ce grain de sable fera alors prendre un retard quasi irrattrapable permettant à la caissière de déchirer le ruban sur la ligne d’arrivée pendant que la personne derrière dans la file se mettra à bougonner parce que ses achats se mélangent aux votres sur le tapis roulant lui faisant ainsi prendre un handicap certain dans cette compétition dans laquelle elle est sur le point de se lancer elle aussi*.

Plus tard dans une jolie maison de retraite on se dépêchera pour être le premier derrière les portes de la cantine et s’assurer ainsi d’une bonne place à table, celle où on ne se fait pas piquer son éclair au chocolat par une colocataire vorace.

Le chat au contraire de l’homme se dépêche rarement dans le but de respecter un délai. C’est peut être ce qui fait que les chats sont moins sensibles aux infarctus du myocarde.

* J'ai conscience que cette phrase est très longue, un effet du décalage horaire sans doute.

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10 mai 2006 3 10 /05 /mai /2006 00:00

J’ai parfois l’impression qu’aux Etats-Unis, encore plus que chez nous, les jeux, les séries, les infos sont un prétexte pour donner une apparence de discontinuité au tunnel de publicité absolu que constitue le PAF américain*.

Aux Amériques, on a le droit de faire de la pub pour à peu près n’importe quoi : les partis politiques, les médicaments qu’ils soient en vente libre ou non et même les hôpitaux.

C’est ainsi qu’un écran incitant à réélire le gouverneur sortant est suivi d’une pub qui vante les mérites d'un médicament anti-cholestérol (On imagine ensuite assez bien la consultation chez le médecin : "Docteur j’aimerais bien que vous me prescriviez cet anti-cholestérol que j’ai vu à la télé dont je ne me rappelle plus bien le nom mais dont la boite est jolie", puis d’une autre  pour un hôpital qui traite le cancer mettant en scène des gens aussi radieux et excités qu'un américain moyen dans la file d’attente du Space Mountain.

Un ou deux écrans plus tard, Gillette fait la promotion d’un nouveau rasoir à cinq lames. Je dois dire que je suis un peu perplexe sur cette surenchère à laquelle se livrent les fabricants de rasoirs concernant le nombre de lames, assez voisine de l’escalade entretenue par les Etablissements Afflelou chez nous qui à mon avis ne va pas tarder à sortir la dodécadra (la douxième paire de lunette pour 1 euro de plus).

Il y a un je ne sais quoi de névrotique qui pousse ce pays à être toujours en quête de plus grand, de plus gros, en un mot de plus tout court. C’est peut être le fruit de l’histoire, à moins que ça soit simplement un effet de taille : ce territoire est immense on a donc tendance à faire tout en grand.

C’est peut être aussi pour cette raison que ce sont les Japonais qui ont inventé les bonzaïs et les origamis et pas les américains.

* Oui je sais, on ne dit pas le PAF américain, mais cette expression boiteuse est celle qui traduit le mieux ma pensée de l’instant.

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7 mai 2006 7 07 /05 /mai /2006 22:54

Se réveiller tôt le matin dans un lit grand comme celui de Gulliver, sentir la vibration de la ville.
Entrouvrir les rideaux de la chambre d’hôtel, se rendre compte qu’il fait un temps magnifique.
Errer sur Times Square encore un peu endormi, faire une rafale de photos, se mettre à la recherche d’un endroit pour prendre un petit déjeuner. Se décider pour un déli.
Se promener au parc, croiser des milliers de New Yorkais à vélo.
Prendre une cinquantaine de photos d’écureuils.
S’étonner de voir ces gens qui promènent plusieurs chiens en même temps en étant pendus au téléphone.
Reprendre une dizaine de photos d’écureuil, on ne sait jamais.
Passer par le zoo pour assister au déjeuner des otaries, se plaindre qu’il fait un peu trop chaud.
Descendre la cinquième avenue, s’attendre à croiser Arnold et Willy à chaque instant.
Faire un peu de shopping, se réjouir de la faiblesse du cours du dollar et du coup refaire un peu de shopping.
Se retrouver sur Time Square, refaire une vingtaine de photos de cet endroit.
Marcher le nez en l’air pendant des kilomètres, dévorer ces avenues verticales.
Se plaindre qu’on a mal au pieds, abandonner les avenues verticales pour les petites rues du village.
Déjeuner à la terrasse d’un petit restaurant italien.
Prendre un petit café au premier Starbucks que l’on rencontre pour lutter contre le coup de barre de l’après midi.
Remonter la ville en métro parce que décidément on a trop mal aux pieds .
Aller voir les horaires de cinéma de mission impossible III et décider enfin de ne pas y aller car ça n’a pas d’intérêt vu que le film est sorti en France déjà.
Se noyer dans la foule de Time Square au soleil couchant, refaire quelques photos.

Un dimanche ordinaire à New York.

 

Just a perfect day
Feed animals in the zoo.
And then later a movie, too
And then home
Oh it’s such a perfect day
I'm glad I spend it with you

* Paroles et musique Lou Reed

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6 mai 2006 6 06 /05 /mai /2006 22:03

Il y a deux ou trois signes qui ne trompent pas et qui permettent d’être sur que l’on est aux Etats-Unis :

- On se réveille au milieu de la nuit sans raison (mais ça ne dure pas)

- Il y a de la cannelle partout. Quand on déteste la cannelle (comme moi) il ne faut jamais baisser sa garde, le moindre dessert, le moindre chocolat, le moindre chewing-gum, voire la moindre pizza peut avoir été piégé. Je déteste la cannelle, beurk.

- Les sirènes hurlent dans la nuit comme dans les films américains

- Dans les douches des hotels, les robinets sont toujours très compliqués et à chaque fois différents. On ne sait jamais trop comment aiguiller l’eau vers la pomme de douche. Il m'est arrivé de m'acharner sur le bitonio pendant vingt minutes avant de renoncer et faire couler un bain. C’est en effet le même bouton qui règle la pression d’eau et la température selon un mécanisme complexe et incompréhensible. C'est ainsi que l'on a une chance de s’ébouillanter quand on allume l’eau et une autre au moment ou l’on tente  de l’éteindre. Entre les deux il coule en général de l'eau froide.

- Les gens parlent tous très fort, s’appellent par leur prénom et trouvent tout FAN-TAS-TIQUE.

- Les steaks dépassent de leurs assiettes.

- Les gens dépassent de leurs pantalon.

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5 mai 2006 5 05 /05 /mai /2006 13:37

J’écris ce billet à bord du train qui relie Boston à Washington en passant par New York ce qui tombe plutôt bien car je me rends à New York.

Quel que soit le moyen de transport que l’on adopte, il y a quelque chose de magique à arriver à New York. A l'instant où l'on commence à discerner les traits caractéristiques de cette ville,  on ressent cette impression étrange, cette excitation unique, sans doute voisine de celle que ressentaient les immigrants à l’approche d’Ellis Island.

Il y a quelque chose de magique à se réveiller sans être fatigué le premier matin vers quatre heures puis errer sur Times Square presque désert en attendant l’ouverture du premier Starbucks.

New York est un rêve vertical, un aimant d’une polarité attractive à la mienne.

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2 mai 2006 2 02 /05 /mai /2006 11:23

Les avions sont les dernières forteresses de tranquillité de notre époque moderne. J'ai devant moi, sept heures de calme absolu entre Paris et Boston avec pour tout bruit le ronronnement rassurant des réacteurs. Et cette satisfaction de se trouver dans un des derniers endroits sur terre imperméable aux signaux GSM. Il paraît que les compagnies aériennes proposeront prochainement un système qui permettra d’utiliser son portable en avion et là le dernier bastion de calme électromagétique sera vaincu.

J’aime bien les avions pour cet isolement absolu qu’ils procurent. Cette possibilité qu’ils donnent d’avoir précisément la tête dans les nuages. Cet endroit hors du temps, ouaté, où l’on se livre principalement à deux occupations essentielles que sont manger et dormir tout en flottant au milieu des nuages. Est ce que ça ne serait pas un entraînement pour le paradis ?

Les avions sont des failles de l’espace temps. Les avions sont les seuls endroits que je connais où l’on peut voir le journal de sept heures de télématin alors qu’il est quinze heures (en avion les journaux télévisés comme les voyageurs sont en conserve). Quand on voyage vers l’Ouest le soleil ne se déplace presque pas sur l’horizon, on reste tout le temps presque à la même heure. On arrive souvent à peu près à l’heure à laquelle on est parti. On a l’impression qu’en continuant tout droit toujours plus à l'Ouest on pourrait arrêter le cours du temps. C’est sans compter sur cette ligne de changement de date à laquelle je n'ai jamais compris grand chose, si ce n'est qu'elle a le pouvoir de vous remettre dans le droit chemin spatio temporel en vous propulsant en une fraction de seconde à la même heure le lendemain.

Ce que j’aime aussi dans les avions quand ils vont aux Amériques c’est le coté décalé du formulaire vert qu’il faut remplir pour entrer aux Etats Unis.

D’abord le fait que la mise en page du dit formulaire et la disposition des cases à remplir à été élaborée par un sadique qui doit tirer une grande satisfaction du fait que chaque jour , des centaines de gens à bord des longs courrier transtlantiques demandent une nouvelle fiche car ils se sont trompés pendant le remplissage de la première, le plus souvent en mettant le sexe dans l’emplacement prévu pour la date de naissance (cette phrase, un peu bizarre à la relecture, sera aisément comprise par quiconque a déjà rempli un formulaire vert I94-W d'entrée sur le territoire américain, et s'est fait vilipender par l’officier d’immigration pour avoir mis son sexe au mauvais endroit).

Ensuite j’aime beaucoup la naïveté des questions qui sont posées.

Petit best of : 

Etes vous atteint d’une maladie contagieuse, de troubles mentaux ou physiques ? Faites-vous usage de stupéfiants ? Etes vous toxicomane ?

Ils répondent quoi le président et les stars du showbiz quand ils rentrent au pays ?

Avez vous autrefois été impliqué, ou êtes vous maintenant impliqué dans des activités d’espionnage, de sabotage, de terrorisme, de génocide, ou entre 1933 et 1945 avec vous participé en aucune façon à des persécutions perpétrées au nom de l’Allemagne nazie ou de ses alliés ?

Oui je suis un agent double, mais soyez sympa n’en dites rien à votre gouvernement car ça pourrait m’attirer des ennuis, je vous réponds gentiment parce que vous me demandez gentiment mais ça reste entre nous hein monsieur le douanier.

Ne serai-il pas plus simple de poser la question suivante : Avez vous l’intention de profiter de votre voyage pour vous livrer à des actes terroristes sur notre sol ?

Le plus drôle c’est qu’après toutes ces questions il y une petite mise en garde qui dit :

ATTENTION : Si vous avez répondu oui à une ou plusieurs de ces questions veuillez contacter l’ambassade des états unis AVANT d’entreprendre votre voyage, il est possible que l’entrée au Etats-unis vous soit refusée.

Bien sur au moment où on découvre ces lignes on est au-dessus de terre neuve à moins de deux heures de Boston et à 2570 miles de l’ambassade en question.

Du coup je vais répondre non à toutes ces questions, ça sera plus simple et puis reprendre un peu de foie gras aussi.

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1 mai 2006 1 01 /05 /mai /2006 08:01

Hep

Je prends beaucoup de taxis. Non pas par goût de prendre des taxis, mais comme une conséquence directe du fait que je prends beaucoup d’avions et que je n’ai pas de voiture.

Il y a des chauffeurs de taxi qui vous conduisent d’un point A à un point B sans un mot, sans un regard. Parfois vous adoreriez tomber sur ce chauffeur de taxi muet pour vous conduire très tôt le matin à l’aéroport mais en général quand vous n’avez pas envie de parler, vous tombez plutôt sur un bavard qui meurt d’envie de vous faire un brin de causette. Paris dort encore, les travestis vont se raser, les strip-teaseuses vont se rhabiller, normalement à cette heure ci vous êtes au fond de votre lit, là vous êtes tout vermoulu vous n’avez qu’une envie, qu’on vous laisse tranquille au fond de cette Mercedes, mais vous ne pouvez échapper à cette conversation passionnante sur le fait que rien ne va dans ce pays.

Je me rappelle d’une chauffeuse de taxi qui ne m’avait pas décroché un mot jusqu’à ce que je remarque avec étonnement la présence d’un chien sur le siège passager. J’ai alors eu droit au bulletin de santé détaillé du dit chien qui était sujet à des crises d’épilepsie dont aucun détail ne m’a été épargné pendant l’intégralité du reste du trajet.

Je me rappelle de ce chauffeur de taxi visiblement très mal dans sa tête qui insultait son taximètre sous le prétexte qu’il avait émis un bip déplacé avant de lui taper dessus en lui criant « toi je vais te casser la tête ». Le tout en atteignant en un temps record la vitesse de 140 km/heures sur le boulevard circulaire de la Défense.

Je me rappelle avoir failli perdre douze fois la vie à bord de ce taxi à Marseille dont la conduite avait sans doute inspiré les scénaristes du film taxi. Je me rappelle lui avoir lâchement menti quand en me tendant sa carte il m’avait demandé si je reprenais l’avion le soir.

Je me rappelle avoir lu mille fois sur le visage des chauffeurs de taxi l’expression caractéristique du mensonge au moment où ils vous annoncent que la machine à carte bleue est en panne alors que vous n’avez pas de liquide. Quelques minutes plus tard votre valise et vous parcourez tout l’aérogare à la recherche d’un improbable distributeur de billet avant de traverser de nouveau le terminal dans l’autre sens et de vous acquitter enfin de cette dette sur laquelle votre gentil chauffeur n’aura pas à s’acquitter de la commission  de 3 % d’un paiement par carte.

Je me rappelle être rentré souvent à pied le soir, en ne croisant que des taxis occupés, des taxi libres que ça n’intéresse pas d’aller dans votre rue, ou des taxis vides qui semblent faire mine de ne pas vous avoir vu héler. (Héler est un verbe désuet comme je les aime qu’on ne peut employer dans nulle autre situation que celle de héler un taxi).

Par bonheur, je me rappelle aussi des courses sans histoires dans Paris au petit matin, des trajets presque aériens sur les voies sur berges désertes la nuit avec les monuments illuminés qui défilent derrière les fenêtres. 

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29 avril 2006 6 29 /04 /avril /2006 10:01

Depuis toujours, l’homme comme la chat est à la recherche de la bonne place.

Ainsi, le chat se préfère vautré sur un fauteuil moelleux ou étendu sur un bout de terrasse chauffé par le soleil. L’homme lui, a pendant des millénaires recherché à occuper l’emplacement près du feu et le plus loin possible des lions des cavernes.

Maintenant que l’homme est moins vulnérable aux lions des cavernes, être à la bonne place c’est par exemple barboter dans ce jacuzzi en regardant la neige qui tombe à gros flocons dehors, occuper le siège 4 F dans le nez d'un 747 d’Air France, fauteuil absolu dans lequel vous n’avez aucun voisin et dans lequel vous n’êtes gêné par rien aussi loin que vous tendiez le pied. Posséder le siège 4F c’est un peu comme être enfoncé dans un fauteuil club au milieu de son salon, la télécommande sur les genoux.

La bonne place c’est encore la terrasse de la Samaritaine avec une vue improbable sur Paris, endroit regretté qui était souvent désert le soir en hiver. Il y faisait alors nuit et Paris est encore plus joli sous la nuit.

C’était aussi cette place dans la salle de cours au lycée, dans l’angle mort du prof, où on ne se faisait jamais interroger.

Parfois être à la bonne place c’est simplement profiter d’une situation un peu plus confortable que celle de ses congénères : être celui dans la file de la caisse au supermarché à qui la caissière lance un « dites aux autres personnes qu’après vous c’est fermé », occuper cette place normale au cinéma qui devient parfaite après qu’un nain soit venu s’asseoir sur le fauteuil de devant.

Mais dans le monde moderne, comme dans le monde des cavernes, il faut être malin et rapide pour conquérir puis conserver cette bonne place. Un moment d’inattention, un faux pas et on se retrouve avant de s’en apercevoir à la mauvaise place.

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