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13 octobre 2009 2 13 /10 /octobre /2009 12:08
Je discutais l'autre jour avec un collègue fraîchement débarqué à Paris après une vie en province qui m'avouait qu'il trouvait effrayant de se voir adopter des comportements dont il avait jadis coutume de se moquer. Parmi eux se mettre à courir après des trains ou calculer son heure de départ du bureau dans le but d'optimiser la chaîne de correspondances menant à son domicile.

Habiter à Paris, entraîne en effet quelques évolutions physiologiques : la cadence du pas et la fréquence cardiaque s'accélèrent, l'humeur et le teint s'assombrissent et l'esprit est à chaque instant à la recherche de solutions permettant de gagner quelques minutes ou de procurer la satisfaction d'avoir optimisé son itinéraire.

Dans le métro on effectue de savants calculs dans le but de décider dans quel wagon on va tenter de prendre place. On hésite entre la voiture de queue qui en général est moins bondée que les autres quand le métro arrive sur le quai, la voiture de tête qui permet une correspondance parfaite à Champs-Elysées Clémenceau ou la seconde voiture qui, en général, voit l'immense majorité de ses passagers descendre à la station Saint-Lazare (eux aussi ont optimisé leur trajet).

On se surprend parfois à remonter le quai à toute allure pour se retrouver dans le wagon de tête qui sera plus près de la sortie de la station de destination alors même que cela ne réduit en rien la distance parcourue. Et puis on se moque de tout comme par exemple de ces provinciaux leur plan de métro à la main qui restent coincés au milieu de la voiture 4 pour n'avoir pas anticipé le flot de voyageur fréquemment observé en montée dans la voiture 4 à la station Saint Lazare et qui , c'est certain, devront remonter tout le quai une fois arrivés à leur station.

Francis Lemarque - A Paris
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27 septembre 2009 7 27 /09 /septembre /2009 18:25
Un réveil si tôt que le chat ne sait pas s'il faut demander des croquettes /  quelques rares passants titubants et avinés qui déambulent dans les rues désertes à la recherche d'un impossible nouvel endroit où étancher leur soif / des travelos à talon cassé qui fendent l'avenue de Clichy d'une démarche précipitée et maladroite / repérer dans la nuit les marques de craie qui délimitent l'emplacement où l'on va pouvoir à la hâte décharger une voiture vraiment très mal garée / faire face à l'assaut matinal des "professionnels", ils sont le plus souvent en couple, elle est blonde, grosse et moche, lui a la cinquantaine, les cheveux gris et la chemise ouverte sur un gros bide. Ils vous menacent de leur lampe de poche, ils sont désagréables, ils fouillent dans vos caisses, vous engueulent car vous ne vendez pas les bons livres, ou que vous ne les déchargez pas assez vite / des mamies levées très tôt qui achèteront une vieille bouteille d'eau de cologne entamée / un blouson ami pour se protéger du froid / une boulangère à peine réveillée qui par opportunisme à décidé d'ouvrir beaucoup plus tôt que d'habitude / des gens vraiment gentils marchandant pour la forme une babiole inutile / voir passer un visage connu du quartier et discuter de tout et de rien / des voisins expansionnistes anschlussant très surs d'eux près d'un demi mètre de trottoir / une dame à la recherche d'obus de la guerre de 14 pour son beau frère qui les collectionne / des freaks  édentés sortis d'on ne sait où / un monsieur un peu timide qui achètera finalement une vieille perruque blonde platine / des enfants qui vendent des jouets kinder après les avoir vernis, finançant ainsi un achat massif de bonbons / des râleurs qui trouvent tout trop chers / une boite en métal ayant  jadis servi à transporter une bobine de film 35 mm qui fera un parfait moule à tarte / des passants à l'allure improbable qu'on avait jamais vu dans le quartier / un stock de trousses Air France ayant échappé de justesse à la poubelle après un séjour de plusieurs années à la cave qui de façon surprenante a parfois intéressé "je vais vous en prendre deux car il y a masque pour dormir à l'intérieur et c'est très pratique quand on  va dormir chez des gens" , parfois surpris : "oh il y a une paire de chaussette à l'intérieur ça alors", et même parfois révolté "ces petites trousses c'est pour ces salauds de nantis qui non content d'avoir le privilège de voyager aux frais de la princesse en business class et de s'y empifrer de foie gras en veux tu en voilà éprouvent le besoin de le faire savoir en pavanant avec leur petite trousse de merde" / un casse croûte englouti à la hâte dix fois interrompu par une vente / des objets d'une rare laideur qui trouveront preneur pour quelques euros alors même qu'on avait même pas osé mettre à la poubelle de peur de donner la nausée aux éboueurs / des regards inquiets qui vous questionnent pour savoir si cette cafetière vendu 7 euros est vraiment en état de marche et qui repasseront vous voir dans l'après midi pour vous confirmer qu'elle fonctionne correctement et que vous n'êtes finalement pas un voleur / des histoires inventées autour de certains objets car tout le monde vous le dira un objet sans intérêt se vend toujours mieux s'il a une histoire / baisser  tous les prix parce que la fin de l'après midi approche / voir revenir cette dame qui n'a semble t'il toujours pas trouvé d'obus de la guerre de 14 / ranger ces objets qui n'ont pas trouvé preneur et les informer qu'ils vont passer un an à la cave avant d'avoir une nouvelle chance l'année prochaine / recharger à la hâte une voiture toujours mal garée / se retrouver plus tard pour dîner, évaluer sa recette et évoquer ensemble ces objets étranges, ces gens bizarres ou sympathiques et penser déjà à ce que l'on pourra mettre en vente l'année prochaine.

Jacques Dutronc - Il est cinq heures, Paris s'éveille
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20 décembre 2008 6 20 /12 /décembre /2008 18:47
Le samedi avant Noël est un jour idéal pour acheter des chaussures. Pour des raisons qui m’échappent, personne n’offre de chaussures pour Noël, du coup les magasins de chaussure deviennent des îlots de calme desquels on peut observer la foire d’empoigne du dernier samedi avant les fêtes, quand dans la rue du havre le flot des piétons agglutinés dans l’attente d’un feu rouge se discernent à peine du flot des voitures agglutinées dans l’attente d’un feu vert vers l’espoir ténu de pouvoir s’engouffrer dans les allées exagérément embouteillées du Parking Haussman.

Il n’y avait donc pas foule aujourd’hui dans ce magasin de chaussures : pas de clients, deux vendeuses de chaussures de sexe féminin et le patron du magasin qui avait décidé de jouer au client et de s'acheter lui aussi des chaussures (étant un professionnel il doit savoir comme moi que le samedi avant Noël est un jour idéal pour acheter des chaussures).

Les conditions étaient donc idéales pour assister à un magnifique concours de fayotage.

Les concours de fayotage sont des moment rares et certaines situations sont propices à leur déclenchement : l’arrivée d’un nouveau chef, un déplacement professionnel en train ou en avion, un pot de départ à la retraite, le vestiaire de la salle de sport de l’entreprise ou bien un magasin de chaussure un samedi avant Noël quand le chef essaie des chaussures.

D’abord il y eut la course entre les deux employées pour aller chercher la boite avec la seconde chaussure de taille 42. Un peu plus tard deux chausse-pieds se sont tendus quasiment en même temps vers la chaussure patronale avant que ne fusent des compliments sur le porté de chaussure du chef : "ça vous affine vraiment le pied chef " ou son bon goût évident "elles sont vraiment jolies les chaussures que vous avez choisies chef ".

Il y a un signe qui ne trompe pas qui permet d’être certain que l’on se trouve au beau milieu d’un concours de fayotage : c’est quand le chef fait une blague vraiment pourrie et que chaque sous-fifre essaie de rire plus fort que l’autre à la blague hiérarchique : "Il est vraiment drôle le chef : s'il existait pas il faudrait l'inventer" .

C’est exactement ce qui s’est produit pendant que j’attendais moi aussi une seconde chaussure de taille 42 avec l’impression très nette de ne pas exister.

Zézé mago  - Et si tu n'existais pas
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9 août 2008 6 09 /08 /août /2008 12:49
Au mois d’août à Paris, on voit fleurir aux devantures des boutiques fermées des écriteaux annonçant tour à tour qu’on est pas prêt de mettre la main sur une baguette ou bien qu’on ne récupèrera pas avant la rentrée des classes ce costume qu’on a eu la négligence d’abandonner au pressing avant la transhumance estivale.

En général les avertissement commencent le plus souvent par "à notre aimable clientèle". Pourtant, je me demande ce que la clientèle en question peut bien avoir d’aimable.

Prenons au hasard l’exemple de la clientèle du bureau de poste de l’avenue de Clichy, je ne vois rien qui pourrait faire aimer cette foule qui soupire, essaie de se faufiler dans la file d’attente, prend toute la place avec des poussettes exagérément encombrantes, sent la transpiration ou l’alcool, s’habille mal et surtout a le mauvais goût d’aller retirer des sous qu’elle n’a pas au moment même où je dois récupérer un recommandé, me condamnant à une attente rarement inférieure à quarante cinq minutes.

Et puis l’autre jour, après avoir été cherché un recommandé à la poste de l’avenue de Clichy, je suis passé devant un fleuriste de la rue des moines qui a l’étrange habitude, lorsqu’il a fini de confectionner une couronne mortuaire, de la laisser reposer sur le toit de sa clio garée juste en face de sa boutique.

La vision de ces fleurs m’a soudain ouvert les yeux : cette formule "à notre aimable clientèle" est en fait une épitaphe à la mémoire de ce qu’était le consommateur affable des années soixante qui allait faire ses courses dans un ambiance guillerette que l’on ne retrouve plus que dans les comédies musicales de Jacques Demy et qui a depuis disparu.

Les demoiselles de Rochefort - Les soeurs jumelles
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30 juillet 2008 3 30 /07 /juillet /2008 18:15
L’autre jour, je me trouvais dans un train en aluminium qui ne semblait pas vraiment pressé de me ramener du travail. Malgré la chaleur étouffante de juillet qui avait investi la rame, le conducteur n’avait pas jugé utile de mettre en marche la climatisation sans doute en raison du fait que l’ingénieur qui avait conçu ce modèle de train dans les années 70 n’avait lui pas jugé utile d’équiper cet engin d’un quelconque système climatisant. A sa décharge, dans les années 70 la couche d’ozone avait encore le moral au beau fixe, et on imaginait pas que, près de 40 ans plus tard, Paris pourrait afficher des températures tropicales en plein mois de juillet au point qu’on stockerait des cadavres de vieux par centaines dans des entrepôts frigorifiques à Rungis.

Or donc, dans cette rame il faisait une chaleur de bête, les cravates fatiguées par une journée de travail mal thermostatée ne faisaient même plus semblant de s’aggriper aux cols des chemises et les déodorants avaient eux renoncé à tenter de couvrir les émanations bestiales des comptables cinquantenaires en surpoids. Les chemises auréolées quant à elles, se remettaient à peine du terrible sprint des horaires d'été de la gare de Bécon-Les-Bruyères, imposé par la nécessité de relier le quai le plus éloigné en moins d’une minute dans le but d’attraper une correspondance boiteuse, seul moyen d’éviter une attente inutile en plein cagnard de vingt bonnes minutes.

C’est à la gare de Clichy qu’a embarqué un sale type qui pendant le reste du trajet a fait profiter à la rame entière de l’interprétation exagérément sonore de quelques standards de la chanson française à l’harmonica.

Je pensais jusqu’alors que l’harmonica était comme la cornemuse un instrument tellement dissonant, qu’il n’était pas possible de mal jouer de l’harmonica : je me trompais, il est très possible de mal jouer de l’harmonica et c’est quelque chose de terrible.

Je pense que l’enfer ça doit être un peu comme ça, il y a des démons, des chaudrons, il fait une chaleur de bête, il faut courir pour attraper une correspondance pourrie en gare de Bécon-les-Bruyères, ça pue et il y a un type qui joue de l’harmonica, mal.

Etienne Daho - L'enfer enfin
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27 avril 2008 7 27 /04 /avril /2008 11:05
Il y avait à deux pas de la maison, un établissement un peu particulier dans lequel les gens se rendaient seuls ou bien accompagnés dans le but de se livrer à la découverte de nouvelles expériences et à l'apprentissage de techniques plus ou moins sophistiquées.

C’était le genre d’établissement un peu confidentiel, dans lequel on pénètrait après s’être assuré de ne pas avoir été aperçu par un voisin ou une connaissance se trouvant par hasard dans le quartier.

Dans certains recoins, certains se livraient à de longues séances de pétrissage, d’autres perfectionnaient leur technique d’enfournement. Pour les habitués, il n’était pas rare de ramener par hasard à la maison un vieux reste de champignons.

Et puis cet établissement, sans doute déserté pour d’autres plus à la mode, a fermé.

Après quelques mois de travaux, vient d'ouvrir dans ces murs la succursale parisienne de l’école française de pizzaïolo.

Comme quoi certains endroits ont du mal à se défaire de leur passé.

Les Rita Mitsouko - L'hôtel particulier
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13 avril 2008 7 13 /04 /avril /2008 19:03
L’autre jour je me suis retrouvé par hasard au centre commercial de la tour Montparnasse et je me suis demandé si je n’étais pas tombé dans une faille de l’espace temps.

Le centre commercial de la tour Montparnasse est un des derniers endroits à Paris sur lequel les trente années qui viennent de s’écouler n’ont pas eu de prise. Le drugstore Publicis a succombé à la tentation de la modernité, le drugstore Saint Germain n’existe plus, mais le centre commercial de la tour Montparnasse tient bon et témoigne encore de ce qu’était la France du temps où Roger Gicquel présentait le journal du soir et Yves Mourousi celui du midi, ce temps où le prime time du samedi qui ne s’appelait pas encore comme ça était préempté par les costumes à paillettes improbables des chanteurs à micro gris et blanc mis en scène par les époux Carpentiers.

Le centre commercial de la tour Montparnasse est le genre d’endroit où l’on s’attend à croiser Mireille Darc signant des autographes à des employés de bureau en sous pull, rouflaquettes, et costume de velour vert.

En 1970 quand on a construit cet endroit, on trouvait joli ce qui était chromé et arrondi du coup tout dans le paysage est chromé et arrondi : les escaliers, les lampes, la signalétique.

Ce qui est amusant c’est que quelques enseignes obsolètes semblent avoir subsisté ici, c’est ainsi que quelques années après l’an 2000 on peut encore s’habiller dans une boutique infinitif.

En 1973 quand on a inauguré cet endroit, on allait faire ses courses chez euromarché, on buvait du tang et on aimait les yaourts la roche aux fées.

En 1973 Michel Drucker était déjà dans les télés. Il paraît qu’aujourd’hui encore il se rend de temps en temps au centre commercial de la tour montparnasse pour signer des autographes à des employés de bureau en sous pull, rouflaquettes, et costume de velour vert.

Le tube de l’été 73 ?

A moins que ça soit plutôt ça
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23 octobre 2007 2 23 /10 /octobre /2007 00:00
bouee-sauvetage-aquatique.jpgJ’ai toujours trouvé que les villes où coulaient de l’eau étaient beaucoup plus intéressantes que les autres.

La présence d’une rivière dans une ville, lui donne toujours un je sais quoi de sympathique.

C'est le cas de Paris, Chicago ou New-York. Ce qui est étonnant à Manhattan c'est que c'est la ville qui traverse la rivière et non le contraire.

Un rivière dans une ville, c’est une fenêtre toujours dégagée sur la ville quand on se trouve sur un pont.

Une rivière dans une ville, c’est souvent de chouettes balades possibles sur les quais, et aussi cette impression de voler quand on prend les voies sur berges en taxi, la nuit.

Une rivière dans une ville, c’est la possibilité de se donner rendez-vous sur un pont.

Une rivière dans une ville, c’est la possibilité de préférer un pont à un autre.

Une rivière dans une ville, c’est la certitude de ne jamais savoir vraiment reconnaître la rive gauche de la droite.


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Alain Souchon – le bateau mouche

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15 septembre 2007 6 15 /09 /septembre /2007 12:33

rue-copie.jpgIl y a à Paris quelques noms de rues à peu près sublimes qui donneraient presque envie de déménager. Je rêverais ainsi d’habiter rue Corvisart, rue des petits hôtels, impasse des deux anges ou rue des mauvais garçons.

J’ai adoré habiter quelques années rue Déodat De Séverac, une toute petite rue d’à peine 10 numéros perdue dans le 17 ème et très difficile à trouver sur les plans. A l’époque je prenais un malin plaisir à prendre des taxis juste pour les voir râler devant l’effort physique nécessaire pour sortir le plan de Paris de la boite à gant et l’effort intellectuel requis pour trouver la dite rue dans l’index puis dans le carré D7. Bien sûr habiter rue Déodat de Séverac avait aussi quelques inconvénients comme par exemple lorsqu’il était nécessaire de l’épeler au téléphone à une personne anglophone pour réserver une chambre d’hôtel à l’autre bout du monde : « I spell it to you : roue : awe you i, and then space, and then diodatte : di, i, o, di, ai, ti, and then space, and then séverac : s, i, vi, i, awe, ai, si ». Cet épelage prenait en général une bonne vingtaine de minutes et j’étais toujours amusé du résultat en arrivant à l’hôtel car bien entendu personne ne plaçait les accents correctement.

A l’inverse, je pense que la domiciliation dans certaines rues de Paris doit être une grande souffrance par exemple au moment ou l’on donne son adresse pour un premier dîner en tête à tête à l’issue duquel on a la ferme intention de conclure. Ainsi la rue Léon Cosnard, ou bien la rue des deux boules, qui a l’avantage de passer un message clair.

Je reste convaincu qu’un changement de nom de rue doit pouvoir y générer l’écroulement du prix au mètre carré.

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Françoise Hardy et Jacques Dutronc - Brouillard dans la rue Corvisart

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14 juillet 2007 6 14 /07 /juillet /2007 00:00
ipods.jpgL’autre soir j’attendais une amie pour aller dîner devant la sortie du métro à Montparnasse.

L’ipod vissé aux oreilles,  je regardais passer les gens.

Il n’y a rien de mieux que de regarder passer les gens dans la rue à Paris, un ipod vissé aux oreilles.

Etre immobile dans ce tumulte des gens qui se croisent, qui s’attendent, qui rentrent du boulot, qui se demandent où ils vont bien pouvoir aller dîner, c’est un peu comme si soudain on devenait le personnage principal d’un film à la bande originale particulièrement soignée.

Je ne sais pas pourquoi mais en général mon ipod a le don de choisir des morceaux qui vont bien avec ce qui se passe autour de moi, du coup là il a choisi le Personnal Jesus de Marylin Manson.

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Marylin Manson - Personal Jesus


Un peu plus tôt, dans le grand couloir de Montparnasse, il avait choisi Schengen de Raphaël.

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Raphaël - Schengen

J’aime bien ce grand couloir de Montparnasse un peu futuriste, là où a été construit ce magnifique tapis roulant atomique qui donne l’impression de voler mais qui ne marche jamais, fierté teintée de honte des ingénieurs de la RATP, et attraction rare des badauds souterrains qui viennent ici se distraire des gamelles en série des petites vieilles et des filles en talon.


Plus tard, alors que la nuit sera tombée sur Paris et que j’errerai à la recherche d’un taxi improbablemon pod choisira Totem de Zazie, faisant ainsi, si l’en était besoin, la démonstration de ses goûts musicaux irreprochables.

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Zazie - Totem

C'est bien simple, je ne sais pas comment on faisait avant l’invention de l’ipod quand on devait attendre une amie devant la sortie du métro à Montparnasse.

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France Gall - Musique


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