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16 janvier 2006 1 16 /01 /janvier /2006 19:37
Ce mi janvier est marqué chez moi (enfin dans ma maison) par des problèmes de plomberie. Pour être très précis des problèmes de broyeur. J’ai le bonheur d’habiter la plus belle ville du monde (si euhhhh c’est la plus belle villeeuuuu du mondeuuuuu). Et comme les immeubles de la plus belle ville du monde n’ont pas toujours disposé du confort moderne (confort moderne = avoir les toilettes dans son chez-soi plutôt que sur le pallier), les canalisations sont moyennement calibrées pour permettre d’installer ledit confort moderne  n’importe où dans l’appart. Résultat : Paris compte une population tout à fait respectable de sanibroyeurs SFA branchés sur la grosse canalisation règlementaire. Le sanibroyeur SFA est une invention moderne de l’homme qui permet de hacher menu menu tout ce dont les dimensions pourraient nuire à l’écoulement dans la grosse canalisation réglementaire. Oui mais voilà, comme toute invention moderne de l’homme, il arrive que le sanibroyeur SFA ait une petite faiblesse. C’est ce qui est arrivé au mien ces derniers jours.

Je n’ai jamais vraiment eu de chance avec les tuyaux, en fait je suis un peu le Perrin du tuyau.

Il y a quelques années, la canalisation des eaux usées avait été bouchée en aval de chez moi suite à des travaux. Les conséquences de ce petit bouchon furent spectaculaires puisque la production en eaux usées des quatre étages de voisins du dessus trouva alors amusant (faute de mieux) de refouler dans ma baignoire au son de glouglous fort inquiétants.

La première étape délicate lorsqu’on a un souci de plomberie (ce qui en général se produit préférentiellement le week-end ou les jours féries) est de trouver un artisan disposé à vous sortir de la mouise. Et là c’est un peu comme s’ils faisaient la course dans les pages jaunes pour arriver chez vous en premier… Première règle, éviter ceux dont le nom commencent par un A.
J’ai une fois eu la faiblesse d’appeler au chevet d’une chaudière fort mal en point l’entreprise AAAAAAAAA (pour Atelier des Artisans Apprentis Adhérents à l’Association Amicale des Amateurs d'Andouillettes Authentiques) et je m’en suis mordu les doigts. J’ai pu assister au sabotage pur et simple de ladite chaudière avant de me retrouver face a un choix simple : mourir de froid ou signer un gros chèque.

-  Vous savez m'sieur, tous les ans des gens meurent d’intoxication au monoxyde de carbone, ca sent rien le monoxyde de carbone, un peu comme là. C’est pas joli joli un cadavre mort d’une asphyxie au monoxyde de carbone, c’est tout bleu. Maintenant c’est vous qui voyez.

Je suis persuadé que dans les écoles de plomberie on enseigne les statistiques des morts par accident de chaudière, de robinet de radiateur, de broyeur (beurk) …

Je ne connais pas d’autre métier ou l’on peut, en un minimum de temps et un demi tour de clef à molette générer une marge maximum en vendant un truc dont ils n'ont pas besoin à de pauvres innocents (ce qui quand on y pense est l’aboutissement ultime de toute démarche de marketing).

En fait je pense que ce genre de comportement vise à assouvir un désir de vengeance : "ah vous me dérangez le dimanche pour me regarder mettre les mains dans votre caca, et bien profitez en bien parce que va vous coûter un max."

On est toujours impuissant face à un plombier qui vous dit :

- Regardez m’sieur c’est la mornifle elle est toute rouillée, et la oh la hop hop, la bistufle elle est pas neuve non plus hein, vous feriez mieux de tout changer parce que finalement ça vous reviendra meilleur marché que de changer des pièces tous les ans

- Ah oui comme l’année dernière en fait…


Ce coup ci j’ai eu la présence d’esprit d’appeler le fabriquant du dit broyeur et de lui demander s’il n’aurait pas l’adresse d’un artisan pas trop voleur qui sache soigner la bête.

Curieusement les établissements SFA ne semblent avoir confiance qu’en un seul artisan dans tout Paris. De là à penser que les 1365 autres établissements parisiens qui apparaissent lorsque l’on tape « dépannage broyeur » dans les pages jaunes auraient diagnostiqué un problème combiné de mornifle et de bistufle avant de me refourguer un broyeur tout neuf (d’ailleurs même pas forcement tout neuf) il n’y a qu’un pas.

J’ai donc rendez-vous avec mon Sauveur (non je vous assure le mot n’est pas trop fort, la perte du confort moderne est un truc qui me mine…) ce matin entre 7h et 7h30. Ca tombe plutôt pas mal rapport que j’ai une réunion à 9 heures à la Défense. C’est pas que j’aime tellement ça faire sonner le réveil avant que ça soit l’heure de faire sonner le réveil, mais avec l’agenda de pétasse que j’ai en ce moment, j’ai pas trouvé mieux comme créneau.
7h05 : personne
7h10 : personne
7h15 : à y réfléchir je n’ai jamais vu un plombier arriver à l’heure
7h20 : soupir agacé
7h30 : je me décide à appeler l’entreprise en question pour les insulter : « nos bureaux sont ouverts de 9 heures à 12 heures et de 14 heures à 17heures merci de laisser un message apres le bip – biiiiiiip »
7h50 : coup de fil du sauveur il s’essecuse mais il vient juste d’arriver à la Place de Clichy.
8h10 : arrivée du Sauveur (putain ça fait long quand même 20 minutes pour faire Place de Clichy – rue des Moines). Il sent très fort la clope (allez je m’en grille une petite avant le boulot. Une tite gitane maïs à 7h30 pour commencer la journée, y’a pas mieux…)

On voit tout de suite que c'est un professionnel, qu’il a l’habitude. Il me demande de faire silence pour écouter la respiration du boyeur avant de se décider à ouvrir les entrailles de la bête (un peu comme dans chaque épisode d’urgence quand ils découpent le thorax des patients venus pour un panari).

J’assiste un peu dégoûté au matinal démontage curetage du broyeur.

- Euh vous auriez un seau m'sieur ?

Le problème c’est que le contenu du dit seau dont je vais vous épargner la description ne peut point se vider dans les toilettes car il constitue la raison précise du mauvais fonctionnement des dits toilettes.

Il m’apprend ensuite que cette petite merveille technologique s’entretient avec un produit spécial tous les 4 mois..

Selon mes calculs, le truc a six ans et n’a jamais été entretenu

Une carte electronique, un bouton poussoir, du produit d'entretien plus tard (soit  deux cent dix huit euros quand même) voila mon broyeur prêt à repartir comme en quarante...

Je laisse un mot anonyme à la femme de ménage lui confiant lâchement une mission un peu ingrate faire disparaître les traces de cette bataille entre l’homme et le sanibroyeur SFA et regarde partir mon sauveur vers un autre broyeur avant de filer moi même vers les tours de la défense en me disant que j’aime bien mon boulot.
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16 janvier 2006 1 16 /01 /janvier /2006 00:00

Cette page rend compte de façon séparée des résultats de l'expérience sous forme de commentaire, afin d'eviter les interférence entre l'experience à proprement parler et ses résultats sous forme de commentaire.
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15 janvier 2006 7 15 /01 /janvier /2006 00:00
Compteur.com Vous êtes arrivé (e)  sur cette page parcequ’un ami, un collègue, une relation vous y a invité dans le but de participer à une experience.

Pour vous cette expérience est terminée : vous avez fait votre part du boulot de façon indolore : vous êtes venu sur cette page vous avez laissé une trace pour mes statistiques.

Maintenant que vous êtes là, vous pouvez laisser un commentaire de ce post sur ce que vous inspire cette expérience, vous pouvez jeter un œil à ce blog, laisser un mot sur le livre d’or, ou fermer cette fenêtre en soupirant que cette expérience est débile.

Les résultats de l'experience seront publiés sous forme de commentaire ici
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14 janvier 2006 6 14 /01 /janvier /2006 14:06

Si je me trouvais dans le couloir de la mort d’une prison américaine quelque part dans l’idaho, et qu’il y avait un juke box dans ce couloir, je crois bien qu’en dernière volonté je choisirait une pièce de 25 cents et que je mettrais une chanson d’Etienne Daho pour attendre ma fin électrique.

Il me semble avoir toujours connu la voix d’Etienne Daho. Elle a cette familiarité qu’ont les voix de nos parents, de nos grands parents, de nos amis de toujours. Cette même familiarité qu’ont ces trucs rassurants, éternels comme le signal qui retentit avant que les portes du métro se ferment, comme le petit lapin collé sur les portes de ce même métro qui nous prévient qu’on peut se faire passer les doigts très forts..


J'ai parfois l’impression toutes mes cellules connaissent par cœur toutes les chansons d’Etienne Daho.

J’ai parfois l’impression que toutes mes cellules raisonnent ensemble à cette voix magnétique.

C’est un peu comme on si s’était fait piquer des morceaux de sa vie pour en faire des chansons d’Etienne Daho.

Pour un peu on pourrait accidentellement se mettre à laisser échapper des paroles de ses chanson dans ses propres conversations.

Finalement, une chanson d’Etienne Daho c’est un peu comme un igloo, c’est rond, c’est doux, on est bien dedans quand il fait froid dehors.

Finalement, une chanson d’Etienne Daho, c’est un moment fort où se réveille l’eau qui dort, un moment clair.

Je ne sais pas bien dire quelle est la chanson d’Etienne Daho que je préfère. J’aime beaucoup beaucoup, en vrac, Duel au soleil, La baie, Jalousies, Saudade, Quelqu’un que me ressemble, Dommage que tu sois mort, Ouverture (et son double San Antonio de la Luna) et puis mille fois reprise, mille fois différente Epaule Tattoo.

Alors ça risque d’être dur de se décider sur laquelle des grosses touches du Daho juke box appuyer dans cette prison américaine quelque part dans l’Idaho.
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11 janvier 2006 3 11 /01 /janvier /2006 21:57
Nous sommes mercredi et je m’aperçois que je n’ai pas donné à manger à mon blog depuis lundi dernier. Et un blog mal nourri, il devient tout pale, il déprime,  il se fane. Alors je me décide à lui préparer ce petit billet, comme un truc léger et rapide du garçon qui a pas le temps, genre œuf sur le plat.

Il faut dire que la semaine a été longue à l’image de cette journée qui se termine enfin (soupir). Aujourd’hui donc j’étais déjà levé à 4h44, enfin j’étais levé un peu avant, j’aime bien les heures symétriques mais pas au point de ne mettre mon réveil qu’a des heures symétriques. Cela dit il est toujours effrayant de constater qu’on est levé à 4h44. La raison de mon réveil a cette heure très peu chrétienne était d’attraper l’avion de 7h15 pour Dublin.

C’est un truc violent l’avion de 7 heures 15.

Je n’ai rien vu de Dublin, par contre j’ai eu le temps de faire plein de choses intéressantes :
 

-Passer du temps dans un taxi sans les bouchons (Genre il est cinq heures paris s’éveille, j’adore ça)
-Passer du temps dans un taxi dans les bouchons ce soir avec la fatigue de la journée dans les pattes (j'adore pas trop ça)
-Atteindre par deux fois la vitesse magique de 250 km/h à partir de laquelle la portance qui s’exerce sur les ailes de l’avion qui m’envole dépasse son poids et entraîne une élévation toujours étonnante de l’avion et de moi avec.
-Passer deux fois deux heures dans une caisse du mauvais coté de la route
-Me faire engueuler par un client
-Mettre le réveil à 5 heures pour demain matin (demain une autre mission commandée en Normandie)

Du coup, avec tout ça,  il y a aussi des choses que je n’ai pas eu le temps de faire :

-Donner à manger à mon blog
-Arroser Bob le bonsaï (mon bonzaï s’appelle bob et alors ?)
-Mettre à jour la liste des trucs à faire en y ajoutant de faire une liste des trucs que j’ai pas eu le temps de faire.
-Aller glander à la terrasse du Flore

Là il est 21.30 j’ai l’impression que ma journée de boulot a duré 17 heures (ah oui je suis con elle a duré 17 heures…) et je me demande (non pas si tu existes encore mais merci à ceux qui suivent).

Et je me demande donc si de même que l’on peut parfois racheter des points de retraite à son régime de retraite,  on ne pourrait pas racheter des jours de son agenda à son employeur ?

Tiens par exemple vendredi y’a super cagnotte du loto. Voilà une idée : je rachète d’un coup les 40 prochaines années de cotisations, et tiens même 50 ou 100 pour être sûr, on va pas mégotter non plus...
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9 janvier 2006 1 09 /01 /janvier /2006 07:00
Les plus cinéphiles d’entre vous auront reconnu dans ce titre un extrait des dialogues d’une scène culte d’un des titres phares du cinéma français à la distribution époustouflante, j’ai nommé « Mais où est donc passée la septieme compagnie ».

Ce film est l’un des plus bêtes que l’industrie cinématographique ait produit (dieu que j’aime les films bêtes).

Dans cette scène donc, on peut prendre une grande leçon de fayotage de deux bidasses (Aldo Maccionne et Jean Lefebvre) auprès du chef (Pierre Mondy).




Morceaux choisis :

- Ca vous ferait du bien de vous baigner chef , surtout avec vos responsabilités tout ca.
- 
Qu’est ce que vous nagez bien chef !
-
Justement chef, pour la nage comme vous faites, la main c’est comme ca ou comme ca ?
- 
Ca va moi les mains chef ?

Le monde du travail, notamment au sein de la Grande Multinationale est le terrain idéal pour observer ces comportement aussi délicieux que pathétiques.

Personnellement je me délecte de toute scène de fayotage ordinaire. Ca peut être un truc tout simple comme faire en sorte de se trouver à coté du chef en réunion, ou bien opiner du bonnet à chaque fois qu'il dit quelque chose. Ou bien encore, au moment du repas à la cantine, s’étonner d’un « tiens j’ai pris une danette au chocolat, comme vous chef c’est rigolo ».

Apres j’aime assez le très classique « elle est jolie votre cravate aujourd’hui chef. Elles sont toujours jolies vos cravates, mais celle là est particulièrement jolie ».

Je pense que ce sont le plus souvent des comportements inconscients mais quand ils sont prémédités ça n'est que plus drole : faire en sorte de se trouver « par hasard » sur le parcours du chef qui se rend au toilettes pour être sûr d’être le premier à lui souhaiter la bonne année le 2 janvier au matin puis lui offrir une petite boite de chocolat « mais non, c’est rien du tout vraiment chef, ça me fait plaisir ».

Dans la liste des trucs à gerber, j’ai eu une fois un collègue plutôt jeune qui avait décidé d’arrêter de jouer au rugby pour se mettre au golf dans l’unique but de pouvoir jouer avec le grand chef.

Avec un collègue rieur, nous avons le projet de nous lancer dans un grand concours de fayotage où le gagnant serait celui qui irait le plus loin dans la flatterie éhontée sans que le chef s’en rende compte.

Et puis finalement au-delà du concours, si je gagne, qui sait, ça pourrait être bon pour ma carrière…
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8 janvier 2006 7 08 /01 /janvier /2006 13:15
L’autre jour, je suis tombé sur une pub à la télé (en fait c’est plutôt la pub qui est tombée sur moi…) des éditions Atlas qui vantait le premier numéro d’une encyclopédie sur les moulins à café d’antan comprenant le premier moulin à café d’époque à collectionner et le fascicule au prix incroyable de 3.99 € seulement chez votre marchand de journaux.

Je veux bien qu’on se lance dans la collection des moulins à cafés (on devient alors molabophile) et qu'alors on n’ait de cesse de parcourir les brocantes, les vide greniers, ou la cave des grands parents à la recherche de ce modèle particulièrement rare.
C’est même  l’intérêt de toute collection : ce coté chasse au trésor, quête du graal, l’impression de donner par la même un sens à son existence. Et puis ce sentiment de plénitude totale après avoir déniché LE moulin à café ayant servi à préparer le café de De Gaulle le dix huit juin au matin.

Par contre aller chercher tout cuit un pauvre moulin à café (sans doute fabriqué en chine par des enfants de quatre ans) chez le marchand de journaux du coin pour les entasser dans cuisine Schmidt depasse ma capacité d'entendement.

Il y t’il vraiment quelqu’un de suffisamment névrosé pour mettre son réveil fort tôt le matin chaque mardi, se rendre chez son kiosquiste à l’heure de l’ouverture et lui demander avec anxiété s’il a reçu le dernier numéro de « moulins à café d’antan ».

- Ah non ma pauv’ dame je l’ai pas, mais si vous voulez je peux vous le commander

Mais qui sont ces malades des éditions Atlas qui nous pourrissent l'access prime time depuis vingt ans avec des pubs pour des objets à la con dont tout le monde se fout ?

Je voudrais être une petit souris dans les réunions où ils cherchent de nouvelles idées :

- La collection des pots de chambre d’autrefois
- La collection des kits à trachéotomie du moyen age
- La collection des raclettes a bouse de nos grands père
- La collection des godemichés art déco (et son supplément illustré)

Il n’est pas imaginable qu’ils gagnent de l’argent avec un truc pareil, en fait je pense que tout cela n'est une couverture pour blanchir l’argent d’une organisation terroriste internationale.

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7 janvier 2006 6 07 /01 /janvier /2006 10:40

 

Cette semaine, il y avait les vœux du Président de la grande multinationale qui me possède.

Les vœux du président de la grande multinationale qui me possède (si vous êtes d’accord je la désignerai maintenant par « la Grande Multinationale ») est un événement annuel, se produisant le plus souvent chaque année et en général plutôt au début.

Ce pince fesse est un événement très attendu par la plupart des employés de la Grande Multinationale. C’est un exercice de style assez prévisible mais pour le moins intéressant pour qui aime la sociologie ou le champagne, ou les deux ce qui serait assez mon cas.


Dans la première partie de ce rassemblement de quelques milliers de personnes, tout le monde écoute religieusement le Président de la Grande Multinationale expliquer que les résultats de l’année ont été bons, qu’il ne faut pas avoir honte de se goinfrer non plus, mais que surtout il faut pas s’endormir car les résultats sont moins bons que s’ils étaient meilleurs (ce qu’ils devraient être).

Comme le Président de la Grande Multinationale n'est pas très à l'aise dans l'exercice du discours solitaire, les gourous de la communication de la Grande Multinationale ont eu l'idée d'embaucher une jeune journaliste (en général de LCI) pour servir la soupe et financer ainsi, en une petite heure, sa prochaine semaine de vacances aux Seychelles.

Suivent quelques questions en conserve vidéo d’employés visiblement ultra castés, dont la justesse de l’interprétation des questions préfabriquées n’a pas grand chose à envier à la prestation des lofteurs 1 dans la pub MMA ou au jeu des comediens d'une série d’AB production des années 80.

Questions elles-même suivies par quelques réponses sans surprise.

Le tout se termine par des bons vœux de santé et de réussite pour vous, votre famille, vos amis, votre concierge, votre chat, votre canari.

Au cours de cette première mi-temps, on peut distinguer deux grandes familles de spectateurs : Les employés sages et / ou intéressés qui boivent  religieusement les paroles du Président de la Grande Multinationale, et puis les autres, ceux qui sont là pour la bouffe : eux n’écoutent pas, ils ont pris soin de se placer prés du rideau qui ne devrait pas tarder à s’ouvrir pour révéler une enfilade de buffet. D’où ils sont, ils ne voient même pas le Président de la Grande Multinationale, mais il s’en foutent car c’est la meilleure place pour être les premiers à atteindre les coupettes après le top départ. Ils connaissent les bons coins, ils étaient là l’année dernière et l’année d’avant aussi, ils se rappellent par cœur de la marque du champagne, ils ont noté année après année l’heure à laquelle est survenu ce drame que constitue la rupture de stock de champagne (tout le monde vous le dira une fête vraiment réussie est une fête dans laquelle le champagne ne manque jamais. Y’a rien de pire pour un pique assiette que de devoir se terminer au blanc qui râpe parce qu’on a radiné sur le budget champagne…)

A un moment donné, Le Président de la Grande Multinationale dit : « Je vous propose de nous retrouver autour du petite coupette pour le verre de l’amitié»  (ne serait t'il pas plus rapide de faire référence à la coupette de l’amitié d’ailleurs ?). Une fraction de seconde plus tard, plus rien n’existe : il se produit quelquechose d'équivalent à ce qu’ont du vivre les gens à bord du titanic au moment ou ils se dirigeaient vers les canots de sauvetage ou encore les passager en route vers les toboggans de l’airbus 340 estivalement vautré à Toronto quelques minutes avant d’être dévoré par les flammes.

Dans cette deuxième mi-temps, le jeu consiste a engloutir un maximum de chtites cassolettes de crevettes dans un minimum de temps (c’est toujours ça que les actionnaires n’auront pas), alors même qu’il vous semble que la marée humaine autour de vous n’a d’autre but que de vous retarder dans cette mission…

Ce genre de raout peut être très ennuyeux si l’on ne prend pas soin de s’entourer de gens avec qui on a des atomes crochus, et accessoirement le même taux d’alcoolémie. Par contre si vous arrivez à cumuler ces deux critères, c’est vachement rigolo et c’est d'ailleurs ce que je m’attache à accomplir chaque année. Cette année j’ai donc vécu cette expérience avec un-bon-pote-à-moi-connu-sur-les-bancs-de-l’ecole-retrouvé-par-hasard-à–cette-même-fête-il-y-a-deux-ans et un mien collègue fort sympathique.

Par contre au milieu de 5000 personnes agripées à 5000 flûtes à champagne, il est difficile d’échapper aux mauvaises rencontres. La mauvaise rencontre c’est par exemple quand vous rencontrez une connaissance de seconde division (expression piquée à Vincent Delerm). C'est-à-dire une personne que vous connaissez de vue, à qui vous n’avez pas grand-chose à dire et qui vous le rend bien, mais qui est toute seule et voit en vous la plus accessible branche anti solitude disponible et s'y accroche désespérement (on a toujours l’air idiot quand on erre seul au milieu d’une foule immense). Vous  êtes alors un peu tenu d’échanger deux trois banalités consternantes au point que vous vos dégoûtez presque au moment où vous les prononcez :

- Y’a plus de monde que l’an dernier non ?
- Vous étiez là pour le discours ?
- Tiens j’ai croisé machin, je crois qu’il est au bar à vodka…
Par chance,  le gros avantage topologique que vous avez est qu’il est super facile de se faire disparaître quand on est au milieu de 5000 personnes, juste après avoir prononcé la formule magique « excusez moi je vais reprendre de la cassolette a plus tard, bonne soirée… ». D’ailleurs avec un peu d’anticipation et  un petit virage virevolté à droite entre les canapés aux œufs de caille et les brochettes de petits boudins, on peut tout à fait éviter de faire ce genre de rencontre. Par contre ça demande pas mal de concentration (moins évident après quelques coupettes).

D’habitude dans les fêtes de la Grande Multinationale on s’amuse, mais pas jusque trop tard (en général extinction des feux vers 20 heures). Je ne sais pas si c’est les quelques milliards de bénéfices, mais cette année on dirait qu’on a décidé de se lâcher, puisque la fête continue jusque 22 heures 30 et on peu s'adonner à diverses attrations dont bar à oxygène, massages, et tatouages au henné.

Tatouages au henné ?

Les créatifs qui pondent ces concepts pour les Grandes Multinationales, prennent décidément beaucoup de drogue quand même. J'aime cependant bien l’idée que les employés ivres mort se fassent faire des tatouages débiles à des endroits débiles. J'aime bien l'idée qu'ils  ne se rappellent plus de rien en se reveillant le lendemain matin, et que leur femme découvre leur nouveau tatoo au matin lendemain lorsqu’ils sortent de la salle de bain à moitié nus pour demander à leur femme où elle a mis leur chemise grise*.

J’aime bien aussi l’idée que revenus au bureau les collaborateurs degraffent devant la photocopieuse,  qui une chemise, qui une jupette pour se montrer leur tatoo de la veille...

En même temps, c’est sympa cette histoire de tatoo ça permet de chaque année faire le constat que les tatoo étaient plus jolis l’année dernière (ça change des incontournables comparaisons sur le champagne).

Moi j’ai deux trois idées, des fois que la Grande Multinationale ait envie de se lâcher plus l’année prochaine pour sa fête annuelle  : un stand de piercing (pour de vrai hein pas du piercing au hénné), et puis une soirée échangiste dont l’accès sera soumis à la connaissance du mot de passe « roudoudou ».

Maintenant j’ai plus qu’à me faire muter à la com et pousser cette idée…

 



* "Où est ma chemise grise" - paroles et musique : Patrick Topaloff et Sim

 

 

 

 

 

 

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5 janvier 2006 4 05 /01 /janvier /2006 07:00
J’ai retrouvé la recette du gâteau au chocolat de ma grand-mère..

Enfin plutôt d’une de mes grand-mères, car j’en ai deux, enfin j’en avais deux, enfin comme tout le monde en fait. Par contre j’ai jamais vraiment eu de grand père, enfin bon si, mes grands-mères ne se sont pas reproduites par l’immaculée conception tels les dinosaures de Jurassic Parc (revu récemment). Simplement mes grands pères et moi avons eu un léger problème de timing entre leur disparition et mon apparition, situation que l'on peut décrire par le raccourci efficace « j’ai jamais vraiment eu de grand père ».

Or donc, j’ai retrouvé la recette du gâteau au chocolat de ma grand-mère qui est un truc terrible. Bien l'évocation de ce gateau là  a un parfum d'enfance, la madeleine de Proust,  tout ça mais aussi et peut être surtout ce gâteay c'énormément de chocolat au centimètre cube.

En y repensant c’était le première chose qu’on faisait en arrivant chez la grand-mère : se hissser à la hauteur du buffet pour voir s'il y a avait un gâteau  en train de refroidir sur sa grille. Il m’a d'ailleurs fallu longtemps et de longues années d'études d'ingénieur pour réaliser que c’est précisément cette grille qui faisait le mystérieux dessin sur le gâteau.

En fait comme exposé plus haut j’avais donc deux grand-mères, une (l’autre grand-mère) qui habitait un pavillon, ou il y a avait tout à la fois :
- Un chat qu’il était rigolo d’embéter jusqu'à le voir détaler au fond du jardin après avoir lâché un coup de griffes assez mérité
- Un petit jardin où on avait un coin à soi (c'est à dire un coin à moi) pour faire pousser des trucs (en l'occurence faire pousser mes trucs), et pis qu’on avait le droit d’arroser en s’en mettant partout, par contre c’était super dur d’attendre le jusqu’au coucher du soleil (parce que ça brûle les plantes…).

Et puis donc l’autre grand-mère (celle qui faisait bien le gâteau au chocolat) habitait plutôt en appartement et là bas n’y avait pas grand-chose à faire a part regarder les chiffres et les lettres sur une vieille télé telefunken (la référence à la marque c’est pour cultiver mon coté Delerm..)

En fait le chocolaté gâteau (dont je viens de retrouver la recette grâce à un concours de circonstance) était un peu le point d’orgue de tout séjour chez cette grand mère.

Et en relisant cette recette (non sans une certaine nostalgie), je me dis qu'un des avantages de l'age adulte (hormis de pouvoir s'envoyer un paquet entier de fraises tagada a la place du dîner si on en a envie) c'est qu'on est pas obligé de regarder les chiffres et les lettres en attendant que le dit gâteau refroidisse…

Gâteau au chocolat®

- 5 œufs
- 4 barres de grosses tablettes de chocolat à cuire
- 1 cuillérée d’eau
- 60 grammes de beurre
- 4 cuillérées de sucre en poudre
- 8 cuillérées rases de farine

Dans une casserole, faire fondre à feu doux le beurre, l’eau et le chocolat (ne pas faire bouillir)
Pendant ce temps, séparer les blancs des jaunes.
Ajouter le sucre en poudre dans les jaunes et battre le mélange. Puis, petit à petit ajouter la farine et ensuite le mélange chocolat / beurre fondu.
Battre les blancs en neige avec une pincée de sel et les mélanger doucement à la pâte sans les casser
Beurrer et fariner un moule à manquer et laisser cuire 45 minutes à four moyen
Démouler sur un grille qui fera des jolis dessins sur le gâteau et laisser refroidir en regardant les chiffres et les lettres sur une vieille télé Téléfunken.

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3 janvier 2006 2 03 /01 /janvier /2006 07:00
Il est de ces phrases toute faites extrêmement utiles pour meubler les conversations qui n’en sont pas dans le monde du travail…

Il m’est souvent arrivé de passer du temps avec de parfaits inconnus avec qui le seul point commun est parfois d’être engagés dans une relation commerciale.

Mais alors quelle attitude adopter dans ce cas ?

J’ai au fil du temps développé une technique très élaborée capable de meubler les conversations les plus desertiques à l'aide d'habiles réparties bien choisies. Ainsi à l’arrivée de ses visiteurs on pourra placer indifféremment un « Vous avez trouvé sans problème » où bien un «  C’est la première fois que vous venez à Paris ? » (si on est a Paris). Dans le cas où l’on joue à l’extérieur ne pas hésiter à faire usage du fameux « Combien de personnes travaillent sur le site ? » toujours efficace. On commencera ensuite la réunion en lançant à la cantonade un  « Installez vous ou vous voudrez la salle est grande » suivi peu après d’un « Normalement il devrait y avoir du café ». Si plus tard le café finit par arriver (on a toujours un doute rapport que "la secrétaire a encore oublié de commander du café", "c’est marrant elle oublie toujours de commander du café" on échappera pas à l’utilitaire « Avec ou sans sucre  ? Un sucre ? Deux sucres ? Un demi sucre ? Sinon il y a des sucrettes aussi...».

Une fois la réunion du matin terminée, l’épreuve du déjeuner pourra être le terrain pour régler quelques détails logistiques sur le menu. Après avoir posé la traditionnelle question :  « Vous étes plutôt entrée / plat ou plat / dessert ? », vous pourrez enchaîner sur le sans risque "Je crois que la formule est très bien" . En ce qui concerne le vin, vous pourrez sortir  le toujours évident  : « Vous êtes plutôt rouge ou plutôt blanc ?" suivi de cette formule magique qui épatera tout américain qui ne connait rien au vin et vous fera passer pour un gourou oenologique de la plus haute volée  "Normalement plutôt du blanc avec le poisson » et comme la c'est du bourguignon, on prendra plutôt un Bordeaux avant de noter que "Le bourguignon c'est bon quand c'est bien fait" . Bien entendu à la fin du repas si vous êtes fournisseur, ne pas hésitez à être le plus rapide à vous ruer sur l'addition en glapissant un foudroyant  « Ah non c’est pour moi !"

Plus tard, juste après la synthèse de la réunion pendant laquelle vous conclurez ensemble « On a bien avancé »,  on pourra porter l’estocade d’un très efficace «  Vous voulez que l’on vous appelle un taxi ?  notez qu’a cette heure ci avec les bouchons vous aurez plus vite fait en RER »

J’ai eu dans le temps un client qui immanquablement plaçait dans les premières minutes de la conversation la phrase  "Vous nous avez amené le beau temps !"(s’il faisait beau) ou bien s’il faisait moche le symétrique « Dites donc vous nous avez pas amené le beau temps ! ». A force on finissait pas attendre avec impatience le moment ou il sortirait ce poncif prévisible.

Non finalement le monde du travail (mais pas seulement) est plein de ces expressions vides tout à fait reposantes et sans risques qui ne font pas avancer pour un sou la conversation mais qui rassurent tout le monde. Le fameux "Bonjour ça va ? » en est un exemple criant au même titre que le « meilleurs vœux » très en vogue en ce début d'année.  "Non Josiane, je ne peux pas vous présenter mes meilleurs vœux car je les ai présentés  à Jean-Marc de la compta, j’en ai des un peu moins bon, mais qui sont bien quand même, vous les  prenez ?"
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