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11 juin 2006 7 11 /06 /juin /2006 11:28

Je n’avais jamais vraiment traîné de ce coté là de Paris avant d’habiter pas très loin de la Place de Clichy.

Il faut reconnaître que ce lieu n’est pas tellement un endroit où l’on va, mais plus un endroit où l’on passe, par exemple pour rejoindre le périph si l'on est en voiture ou bien pour se rendre à pied à Montmartre si l’on vient de Villiers.

Ou alors, c'est qu'on a une bonne raison, comme par exemple aller voir un film au Pathé Wépler ou mieux au cinéma des cinéastes ou alors aller acheter du placo au Castorama (je ne peux pas croire que se rendre au flunch très glauque au dessus du casto puisse consister un but en soi).

Ce qui me frappe dans la place de Clichy, c’est que ça tourbillonne à toute heure du jour et de la nuit. Un peu comme si tourner autour de la place était un moyen de prendre son élan pour gagner de la vitesse afin de se lancer vers un autre quartier de Paris, comme un vaisseau spatial pourrait le faire autour de la lune, mettant à profit les lois de Képler pour bénéficier d’une foudroyante accélération naturelle vers la planète Mars.

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8 juin 2006 4 08 /06 /juin /2006 06:26

Depuis que je bosse j’ai cette impression étrange de manquer de temps toujours.

Je me surprend à écrire des mails à mes amis au moment où je me rends compte que cela fait six mois que je n’ai pas donné de nouvelle pour leur dire que je n’ai pas le temps de leur envoyer un mail mais que je pense à eux.

Je me surprends à prendre avec eux rendez-vous pour fixer l’heure du coup de fil qui nous permettra de caler un déjeuner bientôt (ou pas) qui sera peut être annulé à cause d’un agenda contrarié contrariant.

J’ai envie de dynamiter mon agenda des fois, de lui glisser mine de rien un rendez-vous avec un de ces gros tubes rouge vendu par 150 dans une belle caisse en bois sur laquelle on a peint au pochoir la marque ACME, de ceux qui servent au coyotte à tendre des pièges ratés au roadrunner (avec qui soit dit en passant je me sens deux ou trois points communs).

J’ai aussi cette sale impression que le temps s’emballe…

Quand j’étais petit une année scolaire me paraissait un truc interminable aujourd’hui c’est un intervalle de temps que je peux traverser sans quasiment reprendre ma respiration. On se dit, tiens j’irais bien faire du patin à glace devant l’hôtel de ville, et la minute d’après on réalise que c’est le dernier jour de Paris Plage.

Je crois que la vie est un Vortex temporel. L'observation d'un vortex permet de se rendre compte assez vite que quand on est pris dedans, tout tourne de plus en plus vite.

J’ai essayé de lutter contre cette sensation, j’ai essayé de m’organiser, j’ai acheté un bouquin de gestion du temps mais je n’ai jamais trouvé le temps de lire. C’est comme ce bouquin de lecture rapide sur lequel je n’avance pas, comme ce tube de vitamines que je n’ai pas la force d’ouvrir…

Tout ça pour dire que ce billet, que j’ai pas le temps d’écrire aujourd’hui faute de temps, sera court, ce qui devrait vous arranger si vous aussi avez, comme moi, ce problème moderne de manquer de temps toujours.

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5 juin 2006 1 05 /06 /juin /2006 10:53

Quand j’étais petit, je n’aimais pas trop faire la sieste à l'ecole maternelle. Je trouvais cela sans grand intérêt, c’était pour moi un perte de temps sèche. Pourquoi s’enfermer dans une salle sombre sur des petits matelas et s’obliger à dormir quand on a vraiment pas sommeil alors qu’on pourrait courir, sauter ou faire de la peinture avec ses doigts en en mettant partout.

Aujourd’hui, si la multinationale qui me possède avait l’idée d’imposer la sieste à ses salariés suite à la publication d’une étude montrant une corrélation nette entre le fait de faire la sieste et la hausse du cours de l’action, je ne crois pas que j'entamerais une grève de la faim pour protester contre cette idée là.

Bref il ne faudrait pas me pousser beaucoup pour que je sois d’accord pour piquer un roupillon après le déjeuner dans une salle sombre sur des petits matelas alors que j'ai sommeil, au lieu de courir à droite à gauche, sauter de réunion en réunion ou taper des mails avec mes doigts pour les envoyer partout.

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4 juin 2006 7 04 /06 /juin /2006 10:20
Quand j’étais petit, je n’aimais pas trop les interludes à la télévision, je trouvais cela sans grand intérêt ce petit train qui tournait ou ces paysages du bout du monde, pour donner l’impression qu’il se passait quelque chose à la télévision alors qu’il ne se passait rien.
Aujourd’hui, la télévision est devenue une industrie, un truc calibré à la microseconde, il n’y a plus de temps mort, plus de place pour les interludes et du coup on les regretterait presque les interludes.

En y réfléchissant, il n’y a plus tellement de place pour les interludes dans la vie non plus. Les téléphones portables, les ordinateurs, l’Internet font que l’on est joignable partout et tout le temps. La technologie qui rend la vie plus facile a aussi raccourci nos laisses de façon considérable.
Le seul moyen de vivre un interlude dans nos vies modernes consiste à prendre un vol long courrier. Personne ne peut alors plus vous joindre, et vous pouvez pendant des heures, regarder les nuages qui défilent devant les hublots, ce qui n’est pas loin de rappeler le spectacle du petit train qui tournait en rond en attendant que la speakrine retrouve son chemin de les couloirs de Cognacq-Jay.
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2 juin 2006 5 02 /06 /juin /2006 08:01
Je rêve de pouvoir accrocher sur les portes du métro ce petit carton que l’on suspend à la poignée extérieure de sa chambre d’hôtel et qui a l’effet magique que personne ne vient alors plus vous déranger ou faire du bruit (notons aux passage qu’on peut également le suspendre à la poignée intérieure auquel cas il est nettement moins efficace).

Il faudrait que l’on interdise l’accordéon dans le métro (et peut être aussi l’accordéon tout court d’ailleurs). Je supporte de moins en moins bien (en fait non en y repensant je n’ai jamais supporté) le son de l’accordéon après une journée de travail (avant non plus d’ailleurs, ça n’est pas davantage supportable l’accordéon au réveil).

Même bien joué, l’accordéon est toujours un supplice aux oreilles. Au fait est-il possible de mal jouer de l’accordéon ? L’accordéon est il un instrument qui permette que l’on en joue doucement ?

A chaque fois, mon ipod tente du lutter contre le volume sonore de l’engin dans une absolue cacophonie avant de lâcher prise me condamnant à l’unique son de l’instrument diabolique. J’ai souvent eu envie de proposer une subvention culturelle de 20 euros aux saltimbanques dissonants sous la condition qu’ils aillent torturer le wagon d’à coté.

Quitte à jouer de la musique dans les wagons du métro, pourquoi ne pas choisir un instrument calme et harmonieux, je sais pas moi la flûte traversière, le triangle ou même la harpe ? Je suis sur que je donnerais des sous avec plaisir à quelqu’un qui jouerait de la harpe dans les rames de la ligne 1 notamment
parceque je ne crois pas que l'on puisse jouer de la harpe fort.

Je me rappelle il y a quelques années avoir croisé dans les couloirs du métro une dame qui jouait de la harpe. Entendre raisonner ce son dans le métro parisien avait un je ne sais quoi de surréaliste et d'agréable. J’ai cependant du mal à croire qu’elle ait pu faire passer sa harpe à travers les tourniquets, je pense donc qu’elle s’était résignée à vivre dans les couloir du métro après qu'elle eut terminé le montage de sa harpe en kit pour tuer le temps en attendant son métro.
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30 mai 2006 2 30 /05 /mai /2006 19:57
Je suis un handicapé du photomaton en ce sens que je suis physiologiquement incapable de réussir une photo prise au photomaton.

Je ne sais pas pourquoi mais quand je sais que je vais être pris en photo, je prends toujours cet air caractéristique et emprunté, jamais observé dans d’autres circonstances. C’est pas pour être négatif, mais la seule possibilité pour moi de ne pas développer cette expression étrange et d’être à peu près naturel est précisément de ne pas être conscient que je suis sur le point d’impressionner une pellicule (ce qui dans la cas du photomaton demande des capacités d’abstraction mentales que je n’ai pas).

Je suis donc à la tête d’une magnifique collection de photomatons ratés, accumulés depuis ma plus tendre enfance, images parfaitement imparfaites, mises au rencart pour éviter qu'elles n'apparaissent sur les documents officiels auxquelles elles étaient destinées.

Le choix de la photo du permis de conduire, effectué le plus souvent dans la plus grande insouciance par un belle journée d’été de l’année de ses dix huit ans, peut vous poursuivre toute une vie. Un de mes jeux préférés quand je voyage avec des collègues ayant possiblement passé la permis de conduire dans les années soixante dix (et les autres aussi d’ailleurs) consiste à jeter mine de rien un rapide coup d’œil sur le rose sésame pendant l’instant furtif, au guichet Europcar, où celui-ci est accessible à tous. On est rarement déçu par cette expérience là qui peut démystifier le chef le plus puissant.

Pourtant j’ai toujours bien aimé les photomatons, mettre les sous dans le truc, choisir le rideau jaune ou le rideau bleu ou bien pas de rideau du tout (à mon grand désespoir et sans doute aussi celui des fabricants de rideaux, on ne peut plus choisir la couleur du fond), tourner le tabouret pour être plus grand ou plus petit, et puis attendre cet instant aléatoire (en général celui où l’on fait une grimace) où se déclenche le flash ultraviolent qui pendant quelques secondes vous aveugle tel le lapin dans les phares de la voiture, un peu comme si vous veniez d’être pris en photo par le reporter du Daily Planet. Ce flash qui la seconde d’après vous donne pendant quelques autres secondes l’impression d’être noir. Mais encore une fois tout fout le camp ma bonne dame et il n'y a plus de flash dans les photomatons. Les fabricants de flashs se morfondent sans doute avec les fabriquants de rideaux qui, eux, ont mieux tiré leur épingle du jeu, car il y a toujours un rideau pour rentrer dans la cabine. Enfin, faire le pied de grue devant la machine pendant trois minutes qui semblent une éternité et puis découvrir ces quatre photos ratées ultra moches qui viendront grossir la collection des recalées et puis recommencer l’exercice jusqu’à obtenir une série potable.
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28 mai 2006 7 28 /05 /mai /2006 09:23

J’ai l’impression de connaître cette chanson depuis toujours. Il y a dans une vie, je pense, une poignée de chansons comme celle ça dont on a l’impression qu’elles font partie de vous.

Cette chanson là, on peut l’oublier pendant dix ans (comme ça m’est arrivé) et la redécouvrir (dix ans après donc, diffusée à l’Olympia juste avant un concert d’Etienne Daho) avec autant de bonheur. Un peu comme ces vieux amis qu’on a perdu de vue depuis plusieurs années et dont le chemin recroise par hasard le votre avec souvent cette impression magique de s'être quittés la veille.

Peut être que Porque te vas est à la chanson ce que Le Petit Prince est au bouquin, un truc absolu, éternel.

De façon surprenante cette chanson ne me rappelle rien de particulier (les chansons de manière générale adorent vous rappeler des trucs) et en même temps elle me rappelle tout, c’est ma chanson.

Je n’ai jamais vraiment compris les paroles, mais ça n'a pas vraiment d'importance, il parait que c'est une chanson triste. Pour moi cette song est tout à la fois triste et joyeuse, obsolète et moderne, périmée et indémodable.

C’est peut être pour ça, pour son coté double et contradictoire, parallèle et opposé, incroyablement gémeaux, que j’aime bien cette chanson là.

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25 mai 2006 4 25 /05 /mai /2006 08:16

C’est un peu comme un dimanche qu’on aurait pas vu arriver. Comme une RTT pour laquelle on n’aurait pas eu besoin de faire la feuille.

Le jour férié est comme une petite respiration concédée par le grand capital aux masses laborieuses.

Il semble y avoir une hiérarchie dans les jours fériés, il y a les jours très féries qui ressemblent à s’y méprendre à un dimanche tant tout est fermé, ennuyeux, et puis les jours un peu fériés, qui eux ressemblent plus à une récup car tous les magasins sont ouverts.

Existe-t-il un comité qui se penche sur chaque jour férié et décide s’il sera un peu (onze novembre), beaucoup (premier mai), passionnément (pas d'idée de jour passionnément férié), à la folie (saint Sylvestre), ou pas du tout (lundi de pentecôte l'année dernière) férié ?

Dans la liste des questions essentielles, je me suis aussi souvent demandé pourquoi le jour de la fête de la musique tout le monde fait de la musique, alors que le jour de la fête du travail, personne ne travaille, c'est pour moi un paradoxe étrange.

Comme disait en substance le regretté Pierre Desproges, la plupart des jours fériés ont été vidés de leur sens avec le temps : demandez à un Musulman ce qu’il fait pour le Ramadan il vous dira qu’il jeûne, qu’il prie, peut être même les deux, demandez à un français moyen ce qu’il fait pour l’ascension, il vous répondra indifféremment qu’il fait le pont, un gigot flageolet ou qu’il rend visite à sa belle mère…

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24 mai 2006 3 24 /05 /mai /2006 11:32

Je sors de chez le dentiste. Je déteste aller chez le dentiste, en fait je déteste rendre visite au corps médical en général mais le dentiste est classé assez haut dans mon hit parade des trucs pour lesquels il faut vraiment que je me fasse violence. Je crois que c’est un truc de garçon ça la phobie du docteur. Quel que soit le symptôme, un Doliprane devrait faire l’affaire, un double si besoin est, et on termine chez le médecin quand il n’y a vraiement plus de Doliprane dans la boite.

Seulement voilà, si un gros rhube ou une mauvaise toux finit souvent par disparaître tout seul, il est plus rare qu’une carie cicatrise toute seule (je sais bien qu'on ne peut pas parler de cicatrisation pour une carie, mais en même temps j’ai fait chimie moi, pas dentaire…).

Qu’on le veuille ou non, on est obligé d’avoir une confiance aveugle dans son dentiste. D’abord il pourrait lui être facile au cours d’une visite de contrôle de donner un p'tit coup de fraise ici et là pour être sur de vous voir revenir quelques mois plus tard le supplier de démarrer un gros chantier fort lucratif en vous tenant la joue.

Et puis au contraire du réparateur de chaudière ELM LEBLANC on ne voit absolument pas ce qu’il fait (et en un sens c’est tant mieux). J’ai une règle simple chez le dentiste : fermer les yeux tout du long, d’abord ça permet d’avoir l’impression de ne pas être là, d’être juste en train de faire un mauvais rêve, et puis aussi parce que je ne veux absolument pas savoir quelles chignoles, pinces, forceps sont nécessaires au fraisage, curetage, polissage de mon intérieur bucco dentaire.

Je me rappelle avoir par accident aperçu une paire de tenailles un jour qu’on s’apprêtait à m’extraire une dent de sagesse. Cet outil n’avait rien à envier aux engins de tortures médiévaux les plus raffinés. Peu après cette vision, j’avais dans la tête cette image du type qui essaie d’arracher un clou particulièrement peu accessible au fond d’un placard reculé.

Y’a plein de trucs que j’aime pas chez le dentiste, l’attente dans la salle d’attente et entendre un gamin hurler dans la pièce d’à coté, le voir ressortir avec des restes de grosses larmes sur les joues, l’odeur de clou de girofle, les vibrations de la chignole qui raisonnent dans le corps tout entier, le détartrage et ce moment précis où la toute petite fraise s’aventure entre la dent et la gencive des incisives de devant et qu’on est tout surpris quand on se rince qu’il reste encore des dents ou encore ne pas du tout pouvoir avaler sa salive du tout le temps interminable de la prise d’une empreinte.

De façon surprenante, y’a des trucs que j’aime bien aussi comme le cabinet ultra moderne avec des écrans partout qui ressemble à la passerelle de l’USS entreprise ou le fauteuil atomique à 24 dégrès de liberté.

Quand j’étais petit j’aimais bien le petit bonbon auquel on avait droit à la fin de la séance si on avait été sage, ce qui quand on y pense est quand même pour un dentiste le meilleur moyen de garantir la pérennité de son fond de commerce.

Mais ce que j’aime par-dessus tout chez le dentiste c’est faire un chèque. Devoir faire un chèque, ça veut dire qu’on a pas besoin de reprendre un rendez-vous et qu’on a au moins six mois de liberté devant soi. C'est encore meilleur quand vous faites ce chèque à la fin d’une visite de contrôle juste après avoir entendu un « tout va bien, rien a signaler ». En général on descend les marches quatre à quatre, on traverse la rue en sautillant en de disant que le monde est beau…

Comme je disais à mon dentiste tout à l’heure, finalement plus on vient vous voir et moins on vient vous voir.

Lui a acquiescé d’un sourire bienveillant, j’aime bien mon dentiste.

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22 mai 2006 1 22 /05 /mai /2006 07:27

Il est des mots qui font leur entrée dans le dictionnaire pour y rester à jamais comme ordinateur ou télévision et d’autre qui n’y font qu’un passage éphémère. Parmi eux le mot télématique dont les jours sont à mon avis à peu près comptés. Le destin du mot télématique dans le dictionnaire risque d’être incroyablement parallèle à celui de la statue de cire de Jean-Pierre Raffarin au musée Grévin, à supposer que Jean Pierre Raffarin ait jamais eu sa place au musée Grévin. Pour le dictionnaire, j’en parle même pas.

J’aime bien ces mots démodés que presque personne n’utilise plus, comme saperlipopette, réclame, flapi, ribouldingue, pochon, bath,  ou suranné. De façon surprenante le mot suranné est lui-même obsolète (il n’y a pas tant d’adjectifs pouvant s’appliquer à eux même).

Il y a dans ces mots là un je ne sais quoi de rassurant. Employer un de ces mots dans une conversation c’est comme retrouver chez un brocanteur l’odeur des vieux livres qu’il y avait dans le grenier de ma grand mère.

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