A Paris, le samedi en début d’après midi est un moment idéal pour faire ses courses alimentaires. Je ne sais pas pourquoi mais jusqu'à quinze heures trente environ (mes relevés sont formels) il n’y a quasi personne et cette corvée que constitue les courses du samedi est presque supportable. Samedi dernier en début d’après midi, je me trouvais donc au G20 du marché des Batignolles. Tout était parfaitement calme et à peu près désert et une caissière solitaire attendait le client en se limant les ongles (c’est une image car je ne suis pas certain que les caissières du G20 de Batignolles soient autorisées à se limer les ongles en cas de baisse d’activité).
Parfois aussi, l'homme parle tout seul pour se rassurer quand il a peur, pour se donner du courage avant une épreuve ou bien parce qu’il est en train d’étrenner son nouveau kit main libre blue tooth dans l’allée centrale du bus 31.
De façon surprenante, on a jamais observé un tigre, un panda ou même un dauphin parler tout seul. C’est sans doute parce qu’aucun de ces animaux ne s’est retrouvé dans l'unique file d’attente du G20 du marché des Batignolles un samedi après midi . A moins bien sur que ces conversations unilatérales animalières ne soient intervenues pendant la pause café des scientifiques qui se sont, à n’en pas douter, penchés sur le sujet, à l’aide de matériel onéreux acquis grâce à de généreuses subventions gouvernementales.