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4 février 2006 6 04 /02 /février /2006 15:31
Dans le Zurban de cette semaine, à la page 6 se trouve un petit article sur une boutique au nom évocateur de « L’autre rive » qui s’est lancée sur le créneau un peu original mais certainement fort lucratif du cassage des codes pourtant solidement établis des pompes funèbres.
Je me suis toujours demandé d’où venait ce nom étrange pompes funèbres. Funèbre je vois biens, mais pompes je vois pas, si ce n'est que ces gens là pompent en général beaucoup d’argent à des gens dans un moment où ils sont moyennement enclins à négocier une petite ristourne à l’aide de grosses ficelles comme de feindre de sortir de la boutique en lâchant un « on va réfléchir, on reviendra peut être la semaine prochaine… ».

Ce magasin, donc, permet d’aller de son vivant faire le shopping de ce dont on aura besoin de son mort. Cette échoppe propose par exemple des cercueils fantaisie : en osier, en carton, à décorer soit même : quitte à passer la prochaine éternité dans cette boite autant en avoir choisi la déco.
J’avais entendu parler d’une folle qui avait acheté son cercueil très en avance et en avait fait un élément de décoration chez elle et se livrait pendant des journées entière à ce passe temps peu répandu qu’est la pyrogravure sur cercueil.
Je voudrais voir la tête du recruteur qui lui aurait innocemment posé la question :


- Et sinon est ce que vous avez une passion ?

-Oui la pyrogravure sur cercueil, mon propre cercueil.

Le dit magasin propose aussi tout un tas de trucs rigolos à faire avec ses cendres : les transformer en diamant (très chic le papy monté en broche, fièrement porté sur le col du tailleur de sa veuve), les disperser d’une montgolfière, dans un feu d’artifice (j’aime bien l’idée), ou bien l’orbite à jamais autour de la terre pour un montant somme toute très raisonnable.

Il est intéressant de noter que si le législateur autorise moyennement la fantaisie avec un corps non carbonisé (j’en veux pour preuve ses délicieux entrefilets qu’on trouve de temps en temps dans le journal de ce petit vieux qui finit au tribunal pour avoir conservé la corps de sa veuve bien aimée dans le congélateur familial à la cave, en attendant ce jour où la science aura progressé au point de pouvoir décongeler puis ramener à la vie sa pauvre femme), ce même législateur ne fixe quasiment pas de limite à ce que l’on peut faire avec un proche une fois qu’il a été réduit en cendre.

On est ainsi autorisé à garder les cendre de papy dans une petite boite au dessus de la télé, lesquelles cendres finiront peut être au fond du sac de l’aspirateur si d'aventure le chat, qui aime bien se promener sur la télé renverse accidentellement papy sur la moquette. En y réfléchissant je suis sur qu’on peut trouver deux ou trois autres idées forcément elles aussi lucratives comme intégrer les cendre de papy dans un terreau de luxe pour les plantes de mamie (ça doit être plein de sels minéraux forcément) et pouvoir s’enthousiasmer que papy fait pousser de jolies fleurs en ce moment...


http://www.autrerive.fr

 

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31 janvier 2006 2 31 /01 /janvier /2006 21:01

Un article, lu dans libé la semaine dernière, nous annonce que la France n’est pas du tout prête à combattre dans le cas où une possible mutation du virus H5N1 lui permette de sauter d’homme à homme et non plus exclusivement de poulet à homme (principalement au cours de relations sexuelles homme/poulet non protégées) comme c’est le cas actuellement.

C’est vachement effrayant mais en même temps ça remet l’Homme avec un grand H à sa place. Bien qu’ayant en quelques millions d’années apprivoisé le feu, inventé la roue, la perceuse visseuse et la bombe à neutrons, bien que capable d’inventer des machines qui le propulsent à 1000 km heures et lui permettent la même journée de prendre son petit déjeuner à la terrasse du Flore et un verre après dîner au bar du Marriott Marquis sur Times Square à New York (un endroit magique le bar du Marriott Marquis sur Time Square New York. Il y a quelques endroits comme ça dans où la ville est littéralement à vos pieds) bien qu'ayant fait tout ça donc, l’Homme avec un grand H pourrait en partie s’éteindre en quelques mois des conséquences de la présence sur sa route d’une malheureuse chiure de poulet...

Or donc pour revenir à mon sujet (en fait mon entourage m’a récemment reproché de ne plus assez m’égarer dans mes billets blog, donc je m’applique à m’égarer de nouveau pour faire plaisir à mon entourage…) la France a peur, la France n’est pas prête à affronter cette probable et menaçante pandémie mondiale (pas évident de caser 3 adjectifs dans un si petit morceau de phrase - par contre mon entourage n’a pas émis d’avis sur le fait que j’utilise trop ou trop peu d’adjectifs dans mes phrases). En un mot, la France n’a pas assez de vaccins, pas assez de masques.

Des masques ? oui des masques, il semblerait que les pouvoirs publics misent assez sur le masque pour enrayer cette épidémie mondiale.

Je suis rassuré d’apprendre que notre gouvernement semble prêt à utiliser les grands moyens , les technologies les plus sophistiqués pour nous protéger. Un bon masque contre la grippe aviaire, c’est bon comme un poncho pour se protéger du champignon atomique (comme on apprend à l’armée) ou un douanier contre le nuage de Tchernobyl, atomique lui aussi. Seulement voilà, des masques il semble, qu'il n’y en ait pas assez des masques, donc on a décidé de protéger en priorité les caissières de supermarché …

Mais pourquoi les caissières me demande-je ? Est-ce à cause de la possible contamination lors du contact caissière/poulet lorsque la caissière scanne un poulet label rouge ? La réponse se trouve plus bas dans l’article : Comme les caissières voient passer beaucoup de monde, elles voient aussi, de fait, passer beaucoup de microbes aussi… Mais enfin pourquoi les caissières ? Pourquoi juste les caissière ? Pourquoi pas les employés des postes, les médecins, ou moi qui prend beaucoup le métro et tout le monde vous le dira, c’est un vrai bouillon de culture là-bas dedans ? Sans doute une volonté de démagogie genre, nous protégeons la France du bas. En résumé dans l’arche de Noé sanitaire en construction, les caissières monteront en premier.

En même temps si elle se déclare cette épidémie là, et si tout le monde y passe et que seules les caissières survivent, ça serait rigolo un monde où il n’y aurait plus que des caissières, déjà ça serait plutôt féminin comme monde rapport que caissière c’est plutôt un métier de femme.

En même temps je pense que Monsieur René le Directeur du supermarché aura eu la présence d’esprit de garder quelques masques pour lui aussi. Mais alors il va pas chômer non plus Monsieur René dans l'ere post H5N1 aussi appelé l'ère des caissières.

Qui aurait pu croire que la survie de l’espèce humaine pèse un jour sur les épaules de Monsieur René ?

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28 janvier 2006 6 28 /01 /janvier /2006 09:41

De retour de l’autre bout de la planète je me retrouve confronté à un truc quotidien ordinaire, ennuyeux : pas moyen d’arriver à ouvrir la serrure de ma boite aux lettres.

Pourtant elle est replète ma tite boite aux lettre et je sens que le courrier accumulé à l’intérieur piaffe d’impatience à l’idée d’être délivré. Mais rien à faire, j’ai beau tourner la clef comme un malade la serrure reste de marbre. Qu’à cela ne tienne, le fabriquant des boites aux lettres (les établissements Mercier) a eu la bonne idée de mettre son numéro de téléphone sur une petite étiquette collée sur les boites aux lettres. je relève le numéro l'etiquette n'est pas d’hier, mais comme je suis malin, je rajoute 01 devant le numéro. Mauvaise pioche le numéro que vous demandez n’est pas attribué. Il semblerait que monsieur Mercier des boites à lettres Mercier, profite désormais d’une retraite bien méritée.

Le peu de lucidité qu’il me reste après avoir passé une petite vingtaine d’heures en avion me conduit à taper « réparation serrure » dans les pages jaunes et à les appeler un par un. Très vite, il faut se rendre à l’évidence, la réparation d’une serrure de boite à lettre n’intéresse personne. Les réponses de mes interlocuteurs, en général fort désagréables vont de « on fait pas çà monsieur » suivi d’un raccrochage sans même un au revoir à « nous on fait l’électroménager monsieur désolé », ou encore «  oui ça nous arrive, mais là on est vraiment débordé Monsieur donc rappelez plutôt à partir de lundi et on prendra rendez vous (sans doute dans un mois ou deux). – au revoir Monsieur"

Les candidats au sauvetage de ma pauvre boite aux lettre malade ne se bousculent donc pas. Problème de compétence ? Non sans doute. Quand on sait ouvrir une porte blindée Fichet Bauche trois points avec gonds multidirectionnels atomiques renforcés, on a pas peur d’une petite serrure de boite aux lettres de rien du tout.

La raison de ce manque de motivation est à mon avis toute autre : on peut facturer à peu près n’importe quelle prix à cette famille qui n’arrive pas à ouvrir sa porte blindée au retour du Cap d’Agde, avec les enfants qui pleurent et les parents qui commencent à s’engueuler. Il est plus délicat d'entuber le type qui peut pas ouvrir sa boite aux lettre : la perte de l’accès à son courrier permet de garder un minimum de discernement quant aux prix des choses et ça n’importe quel artisan vous le dira, ce n’est pas très bon pour la marge…

Alors que je commence à me résigner à attraper désormais mes factures au collet, je suis intrigué par une petite inscription dans l’annuaire qui ne paye pas de mine au milieu des dépanneurs clinquants inscrits sous vingt noms différents pour multiplier leurs chances d’attraper le couillon.  Mon prochain coup de fil ira donc à monsieur Lan-Kim-Sren serrurier de son état dont l’échoppe trône au 125 avenue de clichy. Lui me dit que oui il fait dans le dépannage de la serrure de boite aux lettres que ça coûte 60 euros et qu’il sera la dans dix minutes. Douze minutes plus tard, ma boite a lettre est équipée d’une serrure flambant neuf. En résumé monsieur Lan-Kim-Sren, a été rapide, efficace, il n’a pas cherché à m’entuber. Pendant ce temps là, chez Alliance Service Dépannage (un des dix « artisans » du quartier prétendument serruriers qui se foutent pas mal de ma serrure de boite à lettres) on envoie balader le client dont on pense qu’il se sera pas suffisamment lucratif et on s’apprête à demander des aides au gouvernement si la TVA repasse à 19.6 %.



Serrurerie Cordonnerie Lam Kim-Sreng
125 Avenue de Clichy
75017 PARIS
Tel : 01.42.26.20.90
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27 janvier 2006 5 27 /01 /janvier /2006 15:48

Au départ on avait une énorme liasse de billets d’avion.

Mon grand jeu est alors de détacher le pointillé qui les attache à la souche par laquelle ils sont agrafés les uns aux autres. C’est un plaisir simple comme de défaire la cellophane d’un emballage de CD ou de crever une à une, les bulles d’un emballage à bulles.

Or donc cette grosse liasse de billets d’avion fait aujourd’hui moins la maline et c’est le moment un peu magique où il ne reste plus qu’un seul billet dans la liasse : un aller simple vers la maison. C’est aussi le moment où, dans la valise, la quantité de linge sale excède de loin la quantité de linge propre qui se limite maintenant à cette tenue qu’on a choisi de porter dans l’avion.

Si l’on voyage sur Air France, on est presque déjà un peu en France dès le check in. Très vite on repère les français dans la file pour l’enregistrement : ils jouent des coudes, ils soupirent, ils critiquent tout et souvent cherchent le passe-droit d’un air vachement sur d’eux, genre je suis français, je travaille au bout du monde, je voyage sur Air France, on me doit au moins un petit surclassement.
Après c’est l’attente dans l’aéroport, les fausses bonnes affaires mais quand même vachement séduisantes du Duty free. Le Duty free est l’une de clefs de voûte de tout voyage intercontinental. Ce qui se passe dans la tête du voyageur qui se prépare à changer de continent c'est « Je ne suis plus déjà là d’ou je viens et pas encore là où je vais, je suis dans un no man’s land,  je m’apprête a effectuer un voyage hors du temps et de l’espace, je n’ai rien à faire d’autre qu’observer les gens, je vais donc aller me délester de ces billets de monopoly que j’ai dans la poche et dont je n’aurai pas l’utilité là ou je vais pour acheter une connerie dont je n’ai pas besoin qui serait moins cher au Marionnaud du coin.

Un de mes plaisirs favoris en attendant l’avion est de guetter l’arrivée de l’équipage. A Paris on ne voit jamais les équipages car ils sont briefés au siège d’air France avant d’être livrés par bus directement au pied l’avion (merci Julien pour ce détail des coulisses des navions). A l’autre bout du monde, pas d’entrée des artistes pour les équipages, ils arrivent comme vous par la petite porte et c’est  toujours un moment assez gracieux, toujours très aérien. C’est peut  être parce ils n’ont pas besoin de faire la queue et qu’ils sont donc toujours en mouvement qu’on a l’impression qu’ils flottent à travers l’aéroport.

Après ils s’installent dans un coin de la salle de l’embarquement pour le "briefing" et moi j’aime bien laisser traîner mes oreilles à ce moment là pour écouter des trucs un peu futiles pour le passager ordinaire genre : le vol dure 12H30, il y a quatre chaises roulantes, une rock star en première dont il faudra surveiller la consommation de cocaïne, 20 tonnes de melons dans les soutes et un redoutable groupe de teen-agers qui se rendent en France pour un compétition de volley-ball à surveiller particulièrement.

Plus tard et en général de façon séparée, arrivent le pilote et son acolyte, souvent l’air un peu hautain (ça doit être la casquette), genre : « je suis pilote chez Air France sur long courrier, je suis au bout du monde, je vehicule l'image de la compagnie et de la France toute entière à moi tout seul, je m’apprête à ramener de mes mains cette machine de quelques centaines de tonnes à la maison à plus de mille kilomètres par heures, j’aurais bientôt la vie de 300 personnes au bout de mes doigts et j’ai même pas peur..."

Apres c’est champagne, foie gras, dodo, descente, airport, contrôle de police dilettante (c’est fou comme c’est bien gardé la France, le plus souvent il suffit d’avoir un truc qui ressemble vaguement à la couverture d’un passeport français et hop on vous laisse passer…) bagages, queue pour le taxi, taxi, queue dans les embouteillages, stade de France, périphérique bouché ,avenue de Clichy, maison, puis des plaisirs simples comme prendre le courrier qui s’est empilé dans la boite aux lettres, croiser le voisin du dessus, et se demander quelle heure il peut bien être ici et là-bas et essayer de rester éveillé et en rallant sur ce putain de décalage horaire. 

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27 janvier 2006 5 27 /01 /janvier /2006 01:10

J'écris ces quelques mots du bar de l'hotel Sofitel Plaza à Saigon. J'aime beaucoup l'atmosphere de cette ville, de ce pays que je ne connaissais pas et avec lesquels mon contact aura duré à peine une trentaine d'heures. Saigon est comme je l'imaginais : accueillante, colorée, hospitaliere, douce. Les gens sont gentils, un peu timides, souriants. Il me semble que la misère serait moins pénible au soleil*.

J'aime bien les bars des hotels internationaux : où que l'on soit sur la planète c'est toujours un peu pareil les bars des hotels internationaux. Les mêmes touristes plutot friqués, les mêmes hommes d'affaire qui négocient les mêmes contrats et puis la même chanteuse un peu grassouillette en robe du soir qui reprend les memes standards (là c'est "as time goes by"). Et puis aussi les memes equipages arrivés hier de Paris et qui seront à Paris demain...

Tout ça, c'est un peu comme une piece de theatre qu' on aurait deja vu mille fois mais à chaque fois différente...

 

* Paroles et musique Georges Garvarentz pour Charles Aznavour

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25 janvier 2006 3 25 /01 /janvier /2006 01:41

J’aime bien faire du shopping au Japon, il a plein de trucs étonnants qui ne servent absolument à rien. Il est surréaliste que des armées de chercheurs Japonais au fond de leur labo dépensent des crédits gouvernementaux à mettre au point des trucs aussi utiles à l’humanité que des toilettes donc la lunette est chauffée, des robots chiens qui se comportent comme des vrais, des fleurs en plastique dans un pot qui bougent quand il y a de la musique, ou des pingouins en plastique qui viennent vers vous en disant pingu pingu quand vous tapez des main.

Le truc japonais inutile de la semaine : des déguisements pour chien (voir photo). De quel esprit malade peut bien sortir une idée pareille ? Et quel esprit encore plus malade peut dépenser son argent dans un truc comme ça ? A voir la photo et l’air malheureux mais resigné du chien on imagine que la séance photo pour mettre sur le packaging du dit costume a du être un tantinet rocambolesque. Dans la collection existe aussi très joli smoking pour bouledogue ou une chouette panoplie de cow-boy pour caniche.

Mais au fait, quelle grande occasion peut donner envie de se mettre à deguiser son chien de la sorte ? l’anniversaire du petit dernier ? celui du chien ? Ou alors juste c’est pour lui faire plaisir car cela fait des mois qu’il vous tanne pour que vous lui offriez cette panoplie de cow-boy dont il a tellement envie ?

Non vraiment j’aurais voulu être dans la réunion où les cadres de cette grande multinationale japonaise ont eu cette idée géniale, « messieurs nous avons trouvé LE produit qui va re dynamiser notre portefeuille : des déguisements pour chien. Alors maintenant messieurs tous au travail… » 

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23 janvier 2006 1 23 /01 /janvier /2006 00:03

J'aime beaucoup cette chanson de Benjamin Biolay.
Bien que l’artiste affirme de jamais s’être rendu a Tokyo il a su capturer l’essence même de cette ruche. Si le Japon est un pays étonnant, Tokyo est encore plus étonnant que le Japon. J’aime bien descendre à l’hôtel Excel dans le quartier de Shibuya, pour la salle du petit dejeuner ou l'on flotte dans le ciel de tokyo (voir photo) et si possible dormir dans une chambre à un étage élevé avec la vue sur ce grand carrefour que traverse Scarlett Johansson sous la pluie dans le film « Lost in translation ». Je pourrais rester le nuit entière le nez collé a la vitre à observer les grappes de fourmis parfois sous des millions de parapluies s’agglutiner sur les trottoirs avant de traverser en même temps dans tous les sens. J’aime bien me promener au milieu de cette foule en ayant un peu l’impression d’être un extra terrestre (il y a très peu d’occidentaux au Japon). Comme hypnotisé, et toujours cette foule, toujours ce bruit , toujours ces néons et cette impression bizarre de croiser dix fois, cent fois, mille fois la même fille.

Au Japon il y a deux types de coupes de cheveux, les cheveux noirs raide, et les cheveux noirs raide vaguement décolorés genre blondasse. Il y a les jeunes fashion / destroy et puis les autres chemises blanches / costumes gris qui bossent leur vie entière dans un grand trust  japonais. Il paraît que ce sont les mêmes, juste ils se réveillent un matin et enfilent un costume gris à jamais.

 

Je veux m’asseoir sur une chaise, à tokyo,
ça prendra le temps qu’il faut.
Je prendrai un aller sans retour, en avion cargo. 

 

* paroles et musique Benjamin Biolay

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22 janvier 2006 7 22 /01 /janvier /2006 00:00

On prend au Japon toute la dimension de la barrière de la langue. Par exemple quand un japonais dit oui, cela peut vouloir dire indifféremment  : "oui", "non" , "peut être", "j’ai compris ta question" ou bien "je n’ai pas compris ta question mais je n’ai pas envie de te le montrer pour ne pas perdre la face".

Le problème, c’est que lorsque l’on s’aperçoit de cette curiosité linguistique, il est en général trop tard… Cela se passe en général après avoir, pendant une journée entière, pris pour argent comptant les réponses positives aux questions que l’on a pu poser. Tout s’écroule au moment precis où l’on pose par hasard une question ouverte genre « quel temps fera t’il demain » et que l’on obtient la réponse "yes".

De ce que j’ai compris la nation de « non »  s’exprime souvent par la présence du mot « maybe » dans une phrase. Pour résumer si un japonais utilise le mot "maybe" c’est qu’il n’est pas du tout mais alors pas du tout d’accord.

Les Japonais ont une grande passion dans la vie : se saouler la gueule. L’autre matin, le client avec qui j’avais rendez vous a commencé par s’excuser de son état piteux rapport qu’il avait pris une mega retournée la veille au soir (ici on dit « heavy drinking »). Comme partout dans le monde le samedi soir (mais aussi n’importe quel autre soir) ne saurait se concevoir sans une bonne biture.

Les conséquences de ce penchant éthylique sont parfois inattendues : j’ai été réveillé à 5 heures ce matin par un japonais ivre mort au téléphone qui bredouilé un vague "ai ai" (oui oui en japonais) avant que je raccroche. A peine rendormi rebelote, coup de fil d’un second japonais ivre mort lui aussi mais possédant quelques notions d’anglais.

Moi (un peu enervé) : What do you want ? (je sais pas c’est le premier truc qui m’est venu)
Lui : You
Moi : Encore plus enervé : No way !
Lui : Adios

Suit d’un raccrochage très agacé de ma part
Je me décide ensuite à appeler le bureau de devant (front desk) afin qu’ils fassent quelque chose pour éviter de me faire réveiller toutes les 5 minutes par un japonais tout saoul et là je me suis encore une fois heurté vivement à cette putain de barrière.

Moi : I just had two weird phonecalls, can you make sure I don’t get any more calls
Lui : you want morning call ? What time ?
Moi : No I had stupid calls and I want it to stop
Lui : So you already set up morning call and you want cancel ?

 

Je comprends alors que ma question va bien au-delà des douze questions standards que cet employé a du apprendre par cœur dans sa formation et que cette conversation risque d’être tres longue sans pour autant avancer d’un pouce, je finis donc par baisser les bras et je raccroche avant de simplement débrancher le fil du téléphone sans attendre le troisième poivrot imbibé de saké qui aura cette idée géniale de composer au hasard le numéro de ma piaule.

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20 janvier 2006 5 20 /01 /janvier /2006 00:21

Je suis arrivé à Seoul hier matin et je confirme que je ne suis pas très bon à l exercice qui consiste a aller bosser a la descente de l avion après une nuit trop courte et aérienne. Je me disais hier en allant dîner (mais au fait était ce bien un dîner ??) que si on me mettait dans une pièce sans fenêtre et q on me demandait quelle heure il était, comme ça sans avoir de montre (je ne porte pas de montre, depuis quelque temps si j essaie de mettre une montre ça me fait comme un poussée d urticaire à l endroit de la montre, sans doute une allergie au temps qui passe...) or donc si dans ces conditions on me demandait l heure, je serais tout a fait incapable de donner une réponse qui ait du sens (en y réfléchissant c est vrai quelque soit la question...).

 

Plus tard enfin la nuit et une règle absolue : ne jamais regarder ce putain de réveil quand on a perdu le sommeil. J ai jamais bien compris pourquoi le simple fait de regarder l heure tue souvent tout espoir de retrouver le sommeil... Et ce que la lumière rouge désintègre la mélatonine ???

 

Nuit de décalage ordinaire ou je me suis réveillé dans un rêve dans lequel la réception s était fait des noeuds dans l heure de mon réveil (ici on dit wake up call) me mettant très en retard. Ai finalament été réveillé par le téléphone

Good Morning sir this is wake up call
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18 janvier 2006 3 18 /01 /janvier /2006 08:29

Au départ, il y a souvent un taxi grognon dans le matin parisien dont la machine à carte bleue est en panne (marrant à quel point c’est pas fiable les machines à carte bleue des taxis parisiens). Dans ce taxi on file à travers Paris, on regarde les gens qui grouillent sur l’avenue de Clichy, on observe les cageots de fruits et légumes qui se mettent en place à l'étal des primeurs, on regarde les kebabs tourner sous les néons avec déjà cette impression d’être spectateur de la ville, déjà un peu d'être en dehors du temps et de l’espace.

Après c’est le periph, le cimetière de montmarte, puis l’autoroute.

J’aime bien voir défiler la ville devant les vitres du taxi, affalé au matin.

Ensuite c’est l’arrivée à l’aéroport, juste avant, à droite le concorde, trop tôt cloué au sol, à jamais, puis l’aérogare, la machine à carte bleue qui ne marche pas, la petite fiche s’il vous plait et très vite le terminal aux lignes pures, métalliques.

Après avoir accompli deux ou trois formalités, on se retrouve au salon. Le salon est cet endroit parallèle aménagé pour les gens dont c’est le travail de voyager, afin de les isoler un peu du vacarme ordinaire des voyageurs ordinaires et leur permettre de s’affaler dans des canapés confortables, de lire des journaux, de boire, de manger, de bosser, de baver sur les collègues, sans être dérangés par ce groupe de 80 voyageurs frams en partance pour un hôtel club tropical.

J’aime bien observer l’atmosphère des salons, hommes pressés, souvent bedonnants, souvent fatigués, souvent ronchons qui continuent entre deux avions cette grande partie de monopoly planétaire.

Puis viennent d’autres formalités, un fauteuil confortable, une coupe de champagne puis l’envolage. L’envolage c’est un moment effrayant mais que j’aime bien : l’arrivée en bout de la piste, le petit temps mort, le rugissement des moteurs, cette impression d’être au bout de l’élastique de catapulte qui se tend, puis le lâcher des freins, l’accélération foudroyante incarnant le moment le plus dangereux de l’exercice.

Après tout est facile

En haut tout est calme, juste un léger vrombissement étouffé et rassurant. Comme un cocon duquel on peut observer les nuages en coton sans réaliser une minute vraiment qu’on se trouve à 33.000 pieds et qu’on se déplace à environ mille kilomètres par heure.

En bas difficile d’imaginer qu’il y a des gens en train de boire du champagne à l’intérieur de ce point dans le ciel.

En haut il n’y a plus de temps, plus d’espace, ça peut être la nuit si on ferme les hublots, ça peut être le jour si on le décide, il n’y a plus de lien logique entre les informations qui proviennent de l’extérieur, de votre montre ou de votre corps.

Je me suis toujours demandé à quel moment s’évaporaient ces huit heures qui vous manquent après un vol vers l’Asie, je m’attends toujours à une petite secousse quelque chose, et puis rien, juste huit heures évaporées quelque part, que l’on retrouvera au retour, peut être juste elles vous ont attendu quelque part au milieu de la Russie.

C’est encore la question que je me pose en terminant ce billet quelques heures avant de prendre place a bord du vol Air France 264 a destination de Séoul pour un mini périple asiatique d’une dizaine de jour qui m’emmènera successivement au pays du matin calme (Corée), au pays du soleil levant (Japon), au pays des nems (Vietnam) puis de nouveau au pays du sommeil difficile à cause du décalage horaire (maison)

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