Avec le printemps qui arrive (mais si je vous assure on se rend pas trop compte pour le moment mais il arrive) fleurissent tels les jonquilles aux étals des fleuristes (je ne crois pas qu’on dise étal pour un fleuriste, ce mot là sent trop le poisson…) fleurissent donc les filles en maillot de bain aux couvertures des magazines féminins et les secrets minceurs pour être belle et mince cet été alors que sur la plage bondée, on pourra se livrer dans le même magazine aux tests de personnalité les plus profonds du style « êtes vous une super salope ? tout pour le découvrir en page 32».
Je me suis souvent demandé pourquoi à peu près tout ce qui était bon au goût ou agréable était nocif à la santé (les frites à la mayonnaise, la tartiflette, le sucre en général etc etc…) alors que tout ce qui n'est pas bon (les salsifis), vert (les bettes beurk) triste (les brocolis bouillis à l’eau de Vittel) est en général bon pour la santé.
Parfois, j’imagine un monde moins judéo-chrétien, où tout cela serait inversé.
Un monde où les bonbons Haribo empêcheraient l’apparition des caries, où l’œuf dur mayo serait la clef de voûte de toute alimentation équilibrée.
Un monde où la tête de veau ferait baisser le cholestérol, ou l’abus de viande rouge préviendrait le cancer du colon. Un monde dans lequel il ne faudrait pas abuser des haricots verts.
Un monde où chez Club Med Gym, il y aurait des canapés bien alignés et où l’on pourrait sous l’œil d’un coach bienveillant soigner sa forme physique en mangeant des chips devant la télé.
Un monde où la course à pieds, le rameur, le sport en général, feraient chaque année des millions de morts de maladies cardiovasculaires.
Un monde dans lequel le ministère de la santé financerait des spots de pub incitant la population à limiter scrupuleusement toute activité physique à cinq minutes quotidiennes, à consommer au moins sept toxiques par jour, et ferait l’apologie de la clope, du café et des matières grasses en général.



Ce matin, en jetant un œil circulaire au wagon de métro de la ligne 1 dans lequel je me trouvais, j’ai eu comme une impression de déjà vu dans l’opus 2 de la guerre des étoiles (l’attaque des clones). 

J’ai toujours été surpris de la vitesse à laquelle l’être humain est capable de coller une étiquette de gentil ou de méchant, d’ami ou d’ennemi, de type bien ou de sale con sur le front de ses congénères en fonction des circonstances et non en fonction de la nature profonde des congénères en question.
Le calendrier aurait l’air d’indiquer qu’hier était un jour de pleine lune. C’est un peu paradoxal car on ne voit pas trop la lune dans la journée mais comme il n’existe pas de calendrier pour les nuits (penser à faire fortune en inventant le calendrier des nuits), on ne sait jamais trop si la nuit de pleine lune avant ou après le jour marqué de ce drôle de symbole dans le calendrier.


