27 décembre 2005
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19:15
J’ai un peu honte mais aujourd’hui je ne suis pas allé bosser et à place je suis allé voir Harry Potter. Techniquement en fait j’ai posé un jour de congé hier. Plus précisément encore j’ai passé un ticoup de fil à mon assistante et j’ai dit : « Bonjour Jocelyne*, ça va ? bon ben t’es au bureau aujourd’hui et demain, donc mettons que par exemple je viendrais pas demain pour aller voir Harry Potter ça serait pas dramatique, hein, vu le boulot qu’il y a, si on est deux on va se gêner donc je viens pas demain hein on fait comme ça.» Il faut dire qu’entre noël et le jour de l’an, dans les bureaux en haut d’une tour il ne se passe pas grand-chose a part des gens qui rangent leur bureau et s’empifrent de chocolats leader price (moi j’offre jamais des chocolats leader price, quitte a offrir du chocolat autant en offrir du bon Mâme Michu, c’ est plus cher mais on s’y retrouve sur la qualité, un jour faudra que je vous parle de mon chocolatier.)
Ne pas aller au bureau alors qu’on avait prévu d’aller bosser c’est un petit bonheur semblable à ce matin étudiant ou l’on se contenter de grogner un « j’vais pas en cours aujourd’hui» suivi d’une énorme baffe au réveil. La seule différence c’est qu’étant devenu une grande personne, il faut prévoir la baffe la veille et pis remplir un imprimé…
Mais revenons à notre sujet dont il semblerait que nous ayons un poil divergé. Harry Potter donc. Me voici donc confortablement calé dans mon fauteuil du cinérama de la place de Clichy malgré cette odeur insupportable de beurre rance caractéristique du pop corn cinématographique(quel est le con qui a eu l’idée d’importer le baffrage de pop corn au beurre des Amériques ? Il était beau le temps ou au cinoche on se goinfrait de Chocolettis et des pop corn Baff de bahlsen servis par une ouvreuse acariâtre qui déambulait nonchalamment les rangées qu’elle avait pris soin de nous faire compléter au faisceau de sa lampe torche quelques minutes plus tôt avant de soupirer lourdement devant la petitesse du pourboire…) Je termine d’une parenthèse fermante cette phrase interminable qui n’a pas grand-chose à envier à un texte de Vincent Delerm pour partager avec vous l’angoisse qui m’étreignis quelques minutes après avoir réussi à m’habituer à l’odeur du pop corn rance :
Et si Harry Potter était en train de devenir très laid ?
C’est vrai ce gamin (à la ville Daniel Radcliff) il a du être casté il y a sept ou huit ans sur sa gueule d’ange mais la production n’avait pas forcement pensé qu’il puisse devenir laid à l’adolescence. Qu’est ce qui se passe si Daniel Radcliff se met à souffrir de très très fortes crises d’ acné juvénile ou que sa voix passe par une mue très très disgracieuse ?
Au-delà de ça il se produit un film tous les ans et demi deux ans et chaque film est sensé se dérouler sur une année scolaire. Si la production ne fait rien Harry pourra bien avoir du poil sur le torse et l’envie de galocher hermione (ou ron on ne sait pas finalement)avant d’avoir son BEPC de sorcier et là ça serait vraiment pas terrible pour la rentabilité du projet...
Alors arrivera t’il à Daniel Radcliff ce qui est arrivé au pauvre Pierce Brosnan ?
Pour moi après Harry Potter sa carrière est morte. Jamais il ne pourra jouer autre chose qu’Harry Potter.
Et même s’il décide de laisser tomber les paillettes et de vivre de ses rentes, il restera à jamais prisonnier du truc.
Un gars comme Jean Edouard du Loft aura toujours la solution de s’exiler à l’étranger (curieusement c’est souvent à l’étranger que l’on va quand on veut s’exiler…) pour éviter de se faire interpeler à Auchan :
« ouah c’est toi le gars du loft dans la piscine, elle était bonne ?? »
Pour les esprits les plus lents « elle » peut se référer à l’eau de la piscine ou à Loana (du loft également).
Daniel Radcliff lui ou qu’il aille sur la planete sera toujours Harry Potter et lui se fera interpeler à Auchan, à Wallmart, à Migro, à Shoppers drugmart ou chez Jean Coutu (et oui j'ai voyagé moi...) d'un :
"Eh m’sieur fais voir ta cicatrice m’sieur"
Et quand on y pense c’est assez effrayant. D’ailleurs les acteurs devenus célèbres très tôt ont en général eu beaucoup de mal à s’en remettre… Prenons par exemple Arnold et Willy, l’un est mort d’une overdose, l’autre s’est fait piquer tous ses sous...Par contre il semblerait que Monsieur Drummond s’en soit beaucoup mieux sorti comme quoi on supporte mieux la célébrité quand elle arrive sur le tard.
* Le nom a été changé pour préserver l’anonymat de Sylvie.