Week-end forcé à Philadelphie.
J’ai toujours trouvé Philadelphie ennuyeuse. Il y a des villes où l'on se sent bien à la première minute comme New York, Chicago ou San Francisco, et puis celles dans lesquelles on ressent comme cette impression étrange de ne pas avoir sa place.
Philadelphie est de ces villes là et l'idée d’être à deux heures de voiture de New York accentue encore cette impression de n’avoir rien à faire ici. Philadelphie, est un peu la bonne copine de New York, celle qui est assise à coté dans la boite, celle qui garde les sacs, celle à qui personne ne s’intéresse.
Pour moi Philadelphie, c’est avant tout la marque de cream cheese qu’on tartine sur les Bagels (et ça faut reconnaître, c’est quand même vachement bon…).
Je suis toujours content de partir pour les Amériques mais je suis aussi toujours content d’en revenir aussi...
Parce qu’ici il n’y a pas de fromage, pas de baguette, pas de croissant digne de ce nom, pas de petite rue pavée et de terrasse ensoleillée sur la place de la poste.
Parce qu’ici on ne s’intéresse qu’au temps qu’il fait, au temps qu’il fera, au temps que l’on met pour aller d’un point A à un point B et éventuellement au type qui, la veille, s’est fait buter en effectuant ce trajet.
Parce qu’ici c’est le pays de la liberté mais que le premier truc qu’on apprend à la fac de médecine c’est à lire une carte bleue.
Parce que le journal d’hier nous indique qu’il n’est pas rare que les étudiants soient endettés à hauteur de 150.000 dollars à la fin de leurs études.
Parce que je trouve ça effrayant que chez macdo il n’y ait que des petits vieux derrière la caisse, qui entament une deuxième vie de travail parce que la première ne leur a pas suffit à se payer une retraite.
Parce qu’il faut être un peu con quand même pour demander, de quatre façons différentes, à un type qui va prendre l’avion si par hasard un inconnu ne lui aurait pas offert une bombe pour mettre dans sa valise et imaginer garantir ainsi la sécurité dans les avions.
Parce que, s’il le faut, l’interception de la frappe de ce billet par une agence gouvernementale suffit sans doute à me faire classer dans la catégorie des dangereux activistes et me vaudra peut être une petite fouille VIP avant l'embarquement de mon vol de retour mardi soir.