J’avais bien aimé son premier bouquin, alors je lui avais envoyé un petit mot en lui demandant gentiment s’il voulait bien m’écrire un billet pour ce blog. Comme d’autres il n’a jamais vraiment trouvé le temps de le faire. Et puis là je suis en train de lire son deuxième bouquin et je m’aperçois que la première page ferait un chouette billet de saison ici. Il m’a autorisé à le publier. Alors voilà le garçon s’appelle Nicolas Robin, le bouquin s’appelle super tragique.Le jour où j'ai appris que le père Noël n'existait pas, je me suis demandé si mes parents étaient mes vrais parents finalement. Je n'étais plus à un mensonge près, j'avais été victime d'une grosse arnaque, il était louable de tout remettre en cause. Absolument tout. Dès lors, si le vieux qui se faufile dans les cheminées de Palm Spring à Osaka était une supercherie internationale, qui étaient réellement les deux individus qui m'entouraient à table et qui me forçaient à manger du foie de veau ? C’était la pagaille dans ma tête et j’en voulais à la terre entière. Tout devenait suspicion, méfiance, sujet à débat.
Je doutais donc j’étais.
Le père Noël n'existe pas, c'est le premier choc émotionnel de tout être humain, bien avant de découvrir que les animaux ne sont pas doués de parole. C'est le premier pas vers l'âge adulte, car grandir c'est tirer un trait brutalement sur la féerie.
Dans la foulée, j’ai appris qu'aucune petite souris ne faisait du zèle dans le capitalisme ni qu'aucune cloche en chocolat ne semait des oeufs avec minutie dans le jardin. C'était un monde qui s'écroulait et c’était trop pour mes épaules de jeune homme en devenir.
Les adultes sont vraiment cruels, ils nous font croire à des possibilités qui dépassent le commun des mortels, mais tant que ça nous arrange, on a la foi. Et puis un jour, alors qu'on est relativement bien dans ses baskets et qu'on n'emmerde personne, on nous sabote, on nous ramène à des réalités glaciales , on nous extirpe d'un endroit pour nous catapulter dans un autre.
J’apprenais que le père noël n’existait pas et je devais finir mon foie de veau avant d’aller réviser mes tables de multiplication.
Wham - Last Christmas

Cela fait maintenant quelques jours que je suis en villégiature rue des Moines. C’est pas mal ici, il y a pleins de robinets auxquels on peut boire, plein d’éviers dans lesquels on peut se vautrer et un futon sur lequel on peut faire ses griffes.
L'air de rien, je projetais d’écrire un billet sur ma tante, chez qui les petits riens prennent des proportions démesurées. Raconter que lorsqu’elle invite des gens à dîner, elle s’y prend deux mois à l’avance, et sitôt l’invitation lancée, elle prépare son dîner et le congèle. De peur de ne pas être prête le jour J.
Tout a commencé dans la fin des années 70, les gens de ma génération (j’ai 30 ans) ont dans leurs albums photos (oui, oui, FlickR n’existait pas) des preuves évidentes de sévices vestimentaires. Je crois que le pire traumatisme dans ce domaine est celui des "sous-pulls synthétiques de couleurs unies et bien criardes".


