30 décembre 2009
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Je souffre pour ma part de deux ou trois anomalies psychomotrices assez personnelles dont j'ai parfois parlé ici : je suis à peu près incapable de réussir un clin d'œil qui se tienne, incapable également je suis de dessiner un huit correctement : depuis tout petit mes huit à l'envers je fais (parfois j'ai tendance à ranger mes phrases à l'envers également).
Avec le temps j'ai appris à vivre avec ces infirmités : je préfère le sourire au clin d'oeil et quand j'ai besoin de faire un chèque pour acheter de l'essence (ce qui est somme toute assez rare) je fais attention de ne pas tomber sur un multiple de huit (et accessoirement je fais en sorte d'atteindre un chiffre rond).
Je suis également porteur d'une tare terriblement handicapante en cette période de fêtes : je suis incapable de faire un paquet cadeau qui ressemble à quelque-chose. Chaque étape du calvaire que constitue la confection d'un paquet cadeau me rappelle le cauchemar qu'était la couverture des livres de classe quand j'étais petit : les dents qui apparaissent sur le bord du papier parce qu'on a voulu le couper trop vite, l'horrible dissymétrie de chaque bord, l'impossible cornage des coins ou le scotch dont on a perdu le bout qui finit par se coller au mauvais endroit et qui arrache le décor du papier.
Je suis malgré tout à chaque fois émerveillé par ce phénomène mystérieux observé chaque année qui fait que quelle que soit la taille du dernier cadeau que l'on cherche à emballer, le morceau de papier qui reste est toujours trop petit d'environ un centimètre.