L’autre jour, avec ma responsabilité dans la vie*, nous nous sommes rendus à la cité des sciences. Nous avons fait la queue pendant des heures, nous nous sommes fait bousculés devant les attractions, avant d’enfin trouver un endroit pour déjeuner. Au milieu du repas, Louise se lève, fait un énorme sourire et nous lance un informatif :
- Je vais faire caca, je reviens
C’est toujours marrant cette spontanéité qui caractérise les enfants à l’age ou ils se soucient moyennement du prochain tiers provisionnel, d’avoir fini ses congés payés pour la fin mai et de payer les traites de l’appart.
J’aime imaginer parfois un monde où l’on garderait cette spontanéité à l’age adulte et ou par exemple un PDG pourrait se lever en plein milieu d’un conseil d’administration, faire un énorme sourire et lancer un informatif :
-Je vais faire caca, je reviens
L’enfance a son lot de problèmes gravissimes comme celui de préférer cette luge bleue à la luge verte au moment ou le petit cousin s’est déjà emparé de la dite luge bleue. La scène se termine en général par un échange de mandales dans le dos des parents suivi de d’une crise de larme et d’un gros câlin. Les problèmes ont aussi des solutions simples à cet âge, une crise de larme un gros câlin et on passe à autre chose…
Pourquoi ne garde t’on pas à l’age adulte cette capacité que l’on a étant petit à fabriquer des énormes larmes ?
Un certain nombre de comportements de l’age adulte ne sont pas si éloignés que ça de ceux qui nous animent au cours de l’enfance. La jalousie, l’envie, le caprice, la déception trouvent leur place dans nos vies de grandes personnes.
Ces sentiment s’expriment juste de façon moins directe, plus perfide, en envahissant un pays voisin, en faisant une petite guerre ou en balançant des avions dans des tours.
Par chance, il arrive que certain de ces comportements percent le carcan de la réserve obligée du monde des grands. Je me rappelle par exemple ce grand chef dans une réunion stratégique dont la seule intervention fut de demander à son voisin :
- Il est chouette ton stylo, tu l’as eu où ?
Par contre l’histoire ne dit pas ce qui s’est passé au moment où le dit voisin a refusé de lui prêter ce chouette stylo…
* Louise, cinq ans ma filleule et ce truc qui me fait littéralement fondre au moment où elle m’aperçoit et qu’elle se met a courir le plus vite qu’elle peut à travers la foule pour me sauter dans les bras et me faire un bisou.