J’ai toujours eu du mal à comprendre l’intérêt qu’il pouvait y avoir à courir après un ballon et peut être encore plus celui qu’il pouvait y avoir à enfiler LE survêtement officiel de l'équipe de France et se vautrer dans le canapé pour observer, une bière à la main, ses contemporains se livrer à cette curieuse occupation.
Au passage, ça m’a toujours amusé ça, le fait de se procurer LE vêtement ou LE matériel exact d’un champion en espérant améliorer ses performances. Est-ce que si je me laisse pousser les cheveux n’importe comment, je serai à même de pondre une théorie du niveau de celle de la relativité générale ? Et si je me laisse pousser la barbe très très long, est ce que je serai capable de produire des solos de guitare électriques improbables façon zztop ou bien de joyeuses ritournelles à la Corbier.
Au-delà du manque d’intérêt pour la discipline (qui fait de moi un très mauvais collègue à la machine à café en ce moment) je suis sidéré de la place que prend l’événement dans ce mois de juillet. L’autre soir, le journal télévisé est revenu quatre fois sur l’événement consacrant près de 80 % du temps au sujet et seulement 24 secondes à l'expérimentation grandeur nature par la Corée du Nord du missile Taepodong pouvant, sur un malentendu, nous mener vers la vitrification totale de l'espèce humaine et l'avènement de l'ère des insectes.
Tout le monde vous le dira, de bons résultats de l'équipe de France, peuvent relancer l'économie de notre beau pays. Pour autant, à observer les mines défaites de mes congénères dans le métro ce jeudi matin, il est peu probable que le CAC 40 s’envole aujourdhui du fait de notre productivité du jour. Par contre dès demain, dopés par le succès de leur équipe nationale, c'est sur, les Français travailleront plus dur, reprendront le moral, se mettront à consommer et à faire des bébés. Peut être même ils feront repartir la croissance, et c’est le but.