La tempête a eu raison du vasistas de la cuisine.
Ca fait un drôle d’effet quand on rentre chez soi de trouver des bouts de verre un peu partout sans avoir laissé échappé le moindre saladier. Il m’a fallu un peu de temps pour, tel un inspecteur de la police scientifique, reconstituer un scénario probable permettant d’expliquer la présence combinée d’eau, de morceaux de verre mais aussi de ciment sur le carrelage de la cuisine. Une bourrasque plus forte aura décroché un morceau de mur, lequel morceau de mur s’ennuyant n’aura rien trouvé de mieux à faire que de se précipiter sur mon vasistas qui n’aura pas survécu à l’énergie cinétique accumulée par la brique*.
Quoi de plus jouissif quand on est déjà très très en retard sur les courses de noël de passer l’ante pénultième samedi à chercher un vitrier.
J’avais déjà évoqué ici ou là les difficultés que l’on peut avoir à engager un artisan fiable à paris, les vitriers ne dérogent pas à cette règle.
J’ai d’abord pu constater qu’il était très difficile de se retrouver dans les pages jaunes. Non seulement toutes les boites de dépannage commencent par un A mais il semble également qu’ellles multiplient les inscriptions dans l’annuaire pour augmenter vos chances de se prendre dans leurs filets.
Je convoque donc un premier artisan qui m’avait annoncé au téléphone qu’il venait juste pour un devis, et qu’il ne pourrait procéder à la réparation du dit vasistas que la semaine prochaine. Une heure trente après l’heure convenue du rendez vous (les artisans parisiens, ne portent jamais de montre ou alors ils ne savent pas lire l’heure, et il semble que ça ne les dérange pas, mais alors pas du tout du tout) arrive un gars azimuté et débonnaire qui s’étonne que je le dérange pour un devis un samedi (???) jette mollement un œil au vasistas agonisant et m’annonce "Ca fera cinq cent euros". Je le raccompagne en lui assénant un "Je vous rappelle" c’est marrant on dit toujours " Je vous rappelle" alors que l’on pense : " Toi mon pèpère t’as vraiment un tronche d’escroc, jamais je ne te confierai le sauvetage de mon vasistas".
Un peu plus tard dans la journée, je me suis mis à la recherche d’un nouvel artisan. Seulement voilà, comme j’écrivais plus haut, on se perd un peu dans les pages jaunes, et j’avais pas vraiment noté le numéro du premier, donc comme un con je rappelle le même (inscrit sous un autre nom…).
Moi : Bonjour j’ai un problème de vasistas cassé
Lui : Oui nous sommes venus chez vous tout à l’heure, vous en appelez beaucoup comme ça des artisans ?
Moi : Euh … ben au moins deux
Lui : Faut nous laisser travailler monsieur plutôt que de nous déranger pour rien, il y a des gens qui ont des réels besoins.
Le candidat suivant choisi lui aussi dans les pages jaunes, n’était quant à lui pas du tout emballé à l’idée de se déplacer pour faire un devis : "Si on vient, on fait le boulot, pas de devis, c’est comme ça. Et puis vous vous en foutez si on vous arnaque, c’est l’assurance qui paye"
C’est à ce moment là que je me suis dit que vitrier c’était quand même un chouette métier, on va voir les clients qu’on veut, quand on veut, on leur facture des trucs à n’importe quel prix et on les engueulent quand ils vous retardent dans cette entreprise….
* J’aimais bien l’expression il gèle à pierre fendre, j’emploierai désormais l’expression, il vente à pierre vole.