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8 juin 2006 4 08 /06 /juin /2006 06:26

Depuis que je bosse j’ai cette impression étrange de manquer de temps toujours.

Je me surprend à écrire des mails à mes amis au moment où je me rends compte que cela fait six mois que je n’ai pas donné de nouvelle pour leur dire que je n’ai pas le temps de leur envoyer un mail mais que je pense à eux.

Je me surprends à prendre avec eux rendez-vous pour fixer l’heure du coup de fil qui nous permettra de caler un déjeuner bientôt (ou pas) qui sera peut être annulé à cause d’un agenda contrarié contrariant.

J’ai envie de dynamiter mon agenda des fois, de lui glisser mine de rien un rendez-vous avec un de ces gros tubes rouge vendu par 150 dans une belle caisse en bois sur laquelle on a peint au pochoir la marque ACME, de ceux qui servent au coyotte à tendre des pièges ratés au roadrunner (avec qui soit dit en passant je me sens deux ou trois points communs).

J’ai aussi cette sale impression que le temps s’emballe…

Quand j’étais petit une année scolaire me paraissait un truc interminable aujourd’hui c’est un intervalle de temps que je peux traverser sans quasiment reprendre ma respiration. On se dit, tiens j’irais bien faire du patin à glace devant l’hôtel de ville, et la minute d’après on réalise que c’est le dernier jour de Paris Plage.

Je crois que la vie est un Vortex temporel. L'observation d'un vortex permet de se rendre compte assez vite que quand on est pris dedans, tout tourne de plus en plus vite.

J’ai essayé de lutter contre cette sensation, j’ai essayé de m’organiser, j’ai acheté un bouquin de gestion du temps mais je n’ai jamais trouvé le temps de lire. C’est comme ce bouquin de lecture rapide sur lequel je n’avance pas, comme ce tube de vitamines que je n’ai pas la force d’ouvrir…

Tout ça pour dire que ce billet, que j’ai pas le temps d’écrire aujourd’hui faute de temps, sera court, ce qui devrait vous arranger si vous aussi avez, comme moi, ce problème moderne de manquer de temps toujours.

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25 mai 2006 4 25 /05 /mai /2006 08:16

C’est un peu comme un dimanche qu’on aurait pas vu arriver. Comme une RTT pour laquelle on n’aurait pas eu besoin de faire la feuille.

Le jour férié est comme une petite respiration concédée par le grand capital aux masses laborieuses.

Il semble y avoir une hiérarchie dans les jours fériés, il y a les jours très féries qui ressemblent à s’y méprendre à un dimanche tant tout est fermé, ennuyeux, et puis les jours un peu fériés, qui eux ressemblent plus à une récup car tous les magasins sont ouverts.

Existe-t-il un comité qui se penche sur chaque jour férié et décide s’il sera un peu (onze novembre), beaucoup (premier mai), passionnément (pas d'idée de jour passionnément férié), à la folie (saint Sylvestre), ou pas du tout (lundi de pentecôte l'année dernière) férié ?

Dans la liste des questions essentielles, je me suis aussi souvent demandé pourquoi le jour de la fête de la musique tout le monde fait de la musique, alors que le jour de la fête du travail, personne ne travaille, c'est pour moi un paradoxe étrange.

Comme disait en substance le regretté Pierre Desproges, la plupart des jours fériés ont été vidés de leur sens avec le temps : demandez à un Musulman ce qu’il fait pour le Ramadan il vous dira qu’il jeûne, qu’il prie, peut être même les deux, demandez à un français moyen ce qu’il fait pour l’ascension, il vous répondra indifféremment qu’il fait le pont, un gigot flageolet ou qu’il rend visite à sa belle mère…

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16 mai 2006 2 16 /05 /mai /2006 20:05

A Paris, le samedi en début d’après midi est un moment idéal pour faire ses courses alimentaires. Je ne sais pas pourquoi mais jusqu'à quinze heures trente environ (mes relevés sont formels) il n’y a quasi personne et cette corvée que constitue les courses du samedi est presque supportable. Samedi dernier en début d’après midi, je me trouvais donc au G20 du marché des Batignolles. Tout était parfaitement calme et à peu près désert et une caissière solitaire attendait le client en se limant les ongles (c’est une image car je ne suis pas certain que les caissières du G20 de Batignolles soient autorisées à se limer les ongles en cas de baisse d’activité).

Quand il y a très peu de monde, il y a en général très peu de caissières et il suffit que deux ou trois personnes arrivent à la caisse au même moment pour créer un embouteillage à la caisse.

C’est exactement ce qui s’est passé samedi dernier. Alors que j’étais sagement en train de faire la queue (action qui consiste à ne rien faire à un endroit donné puis à ne rien faire à un endroit un tout petit peu à coté et ainsi de suite…) raisonne juste derrière la voix d’un type visiblement excédé qui grogne :

« Ils pourraient pas mettre plus de caissières ces enculés de patrons de mes couilles ? »

Cette phrase, prononcée à ce moment précis, est intéressante à deux titres. D’abord parce qu’elle dénonce haut et fort cette tendance  capitaliste à chercher la maximisation du profit en minimisant les coûts de personnel, ensuite car elle illustre un comportement humain toujours  étonnant : parler tout seul.

Il arrive assez fréquemment que l’homme utilise sa capacité à utiliser le langage (que beaucoup de primates nous envient) sans pour autant poursuivre le but de communiquer avec ses congénères.

Le plus souvent le phénomène se produit dans les situations d’inconfort ou pour exprimer un mécontentement  (comme dans l’exemple donné plus haut). Lorsque l'agacement est au plus haut il arrive que l'homme produise un soufflement qui n'a, lui non plus, aucune utilité physiologique....

Parfois aussi, l'homme parle tout seul pour se rassurer quand il a peur, pour se donner du courage avant une épreuve ou bien parce qu’il est en train d’étrenner son nouveau kit main libre blue tooth dans l’allée centrale du bus 31.

De façon surprenante, on a jamais observé un tigre, un panda ou même un dauphin parler tout seul. C’est sans doute parce qu’aucun de ces animaux ne s’est retrouvé dans l'unique file d’attente du G20 du marché des Batignolles un samedi après midi . A moins bien sur que ces conversations unilatérales animalières ne soient intervenues pendant la pause café des scientifiques qui se sont, à n’en pas douter, penchés sur le sujet, à l’aide de matériel onéreux acquis grâce à de généreuses subventions gouvernementales.

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27 avril 2006 4 27 /04 /avril /2006 17:09

Il nous est tous arrivé de démarrer un sprint dans les couloirs du métro au moment où l'on entend ce bruit caractéristique qui laisse à moitié penser que la rame arrive au bout du quai.

Il nous est tous arrivé d’avoir l’air idiot, la mèche au vent, le souffle court alors que nous constatons, non sans un certain encombrement, que le bruit en question était celui d’un métro qui arrivait de l'autre coté. Impression pareillement désagréable à celle que l’on a lorsque le métro arrive du bon coté mais que l'on a pas couru assez vite et que les portes se ferment devant nous sous les regards mi amusés, mi sadiques des autres voyageurs.

Il nous est tous arrivé de chercher à grapiller cette minute précise qui sépare le métro d’avant du métro d’après.

Mais que fait-on en général de cette minute gagnée à la sueur de son costume ?

Le plus souvent rien, en ce sens que plus tard, on passe cette minute à rêvasser au bureau ou à la machine à café avec les collègues.

Gagner une minute dans son emploi du temps ou même être à l’heure à la minute prêt ne présente rarement un grand intérêt, sauf peut être dans le cas où l’on s’apprête à rentrer d’une mission d’exploration de la planète Mars et que la prochaine configuration favorable des orbites permettant un retour sur terre aura lieu six ans plus tard.

Il est intéressant de remarquer que quand l’animal cherche à gagner du temps, par exemple en se mettant à courir, c’est en général pour une bonne raison comme par exemple survivre aux griffes d’un prédateur ou à un incendie qui se propage dans la savane, alors que l’homme ne sait le plus souvent pas trop pourquoi il se dépèche, si ce n’est pour avoir cette satisfaction un peu dérisoire d’être arrivé une minute plus tôt…

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23 avril 2006 7 23 /04 /avril /2006 15:08
Au cours de ces dernières semaines, j’ai croisé pèle mêle à la mer ou à un coin de rue des Batignolles Benjamin Castaldi et sa petite famille, William Lemergy et Igor Bogdanov (à moins que ça soit Grichka qui non seulement n’est pas facile à reconnaître de son jumeau mais dont le prénom est super difficile à écrire correctement).
Croiser quelqu’un de connu c’est un peu comme rencontrer par hasard une personne perdue de vue (en résumé croiser quelqu’un de connu c’est un peu comme croiser quelqu’un de connu).
Bien qu'à peu près instantané, ce processus donne  toujours l’impression de se dérouler au ralenti.

Au premier instant, on a comme une alarme mentale qui clignote pour nous prévenir que cette tête a déjà été aperçue.
Ensuite c'est comme si notre cerveau faisait défiler à toute allure les fiches des gens dont on a mémorisé les traits. Passent alors pèle mêle les visages de tata Lucette, de Madame Muller (prof d’anglais austère de quatrième), du chat Loustic de l’enfance, d’Arlette Chabot, d’Albert Einstein, de Corbier, de Catherine Deneuve, avant que ne s’immobilise la fiche d’Igor Bogdanov ou de Sylvie Grangier, selon qu’on a croisé quelqu’un de connu (un ancien présentateur de temps X) ou quelqu’un de connu (cette fille avec qui on était en classe de sixième).

Ce qui est terrible c’est que le plus souvent, lorsque l’on croise quelqu’un de célèbre, on aurait envie de lui parler mais on ne sait pas trop quoi lui dire.
Ce qui est terrible c'est que parfois lorsque l'on croise quelqu'un que l'on a perdu de vue et dont la route a divergé de la notre, c’est exactement pareil.

Ce qui est magique c'est quand on a l'impression de s’être quitté la veille, ce qui ne s’est pas produit avec Grichka Bogdanov d’ailleurs.
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17 avril 2006 1 17 /04 /avril /2006 17:00

Au risque de passer pour un type avec des goûts de luxe, lorsque je dois me rendre d’un point A à un point B j’ai tendance à préférer l’avion au train puis le train en première classe au train en seconde classe.

Dans ce wagon corail de seconde classe bondé qui revient de la mer, j’ai un peu l’impression que les passagers de ce train sont en fait des comédiens dont le seul but est de m’empêcher de dormir.

Il y a des petits qui pleurent, d'autres qui se tapent dessus, des sandwiches au pâté dont l’odeur me chatouille les narines et deux veilles moches aux cheveux violets qui passent en revue pour tout le wagon les dernièrs potins de la jet set et du show business.

Je me suis toujours demandé qu’est ce qui fait qu’un matin on se réveille avec l’envie de se faire faire une mise en plie violette. Est ce qu’on a en nous un programme génétique qui fait qu’arrivé à un âge déterminé on trouve ça joli ? Un peu comme les éléphants qui trouvent le chemin du cimetière des éléphants quand ils sentent qu’ils vont mourir ou bien les anguilles qui parcourent des milliers de kilomètres pour se reproduire là où elles sont nées dans la mer des Sargasses ?

Est ce que cette envie de cheveux violets va de paire avec celle  de se protéger de la pluie avec une capuche en plastique parce que c’est bien commode ?

Est-ce que c’est par ce même phénomène qu’on commence à se parfumer à l’eau de Cologne Mont Saint Michel ?

De l’autre coté du wagon un petit vieux et une petite vieille (c’est fou ce qu’il y a de vieux dans ce train, c’est fou ce qu’il y a de vieux dans la vie en général) s’en reviennent de passer quelques jours à la mer. Sans doute quelques dizaines d’années de vie commune ont épuisé la plupart de leurs sujets de conversation, elle fait des mots fléchés, lui se tourne les pouces. Quand je dis qu’il se tourne les pouces, il se tourne vraiment les pouces. Peut on imaginer l’expression d’un ennui plus profond ?

Il faudra que j’essaye ça à la prochaine réunion ennuyeuse à laquelle je participerai, peut être le temps passe t'il plus vite quand on se tourne les pouces, peut être cela peut-il donner l'illusion aux autres qu’on est très occupé. Ou pas.

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5 avril 2006 3 05 /04 /avril /2006 00:00

Je me suis toujours demandé ce qui poussait la boulangère à systématiquement glousser l’interrogation « tranché ? » à chaque fois que vous achetez un modèle de pain dont la forme se prête relativement bien au tranchage. Pour moi, il suffirait d’attendre que les clients qui ont envie d’avoir leur pain tranché le demandent, il n’y a pas besoin d’harceler tout le monde avec cette interrogation agaçante limite obsessionnelle.

Dans la mesure où le tranchage du pain est souvent facturé quelques centimes d’euros, il est possible que les employées de boulangerie soient commissionnées selon leur capacité à refourguer du tranchage et donc tentent par la suggestion de manipuler le client vers une plus forte marge.

De la même façon que le métier de garçon boucher semble être plutôt réservé à une population masculine, le boulot de vendeuse en boulangerie est lui plutôt féminin. Sauf peut être chez Paul qui semble embaucher aussi des hommes dans cette fonction. J’aime bien le pain de chez Paul, par contre sans méchanceté aucune (en fait si, avec de la méchanceté un peu) j’ai vraiment l’impression que le recrutement chez Paul se fait souvent sur deux critères : la lenteur et le manque d’expression du regard. Manque d’expression qui atteint son sommet lorsque votre addition atteint 6€85 et que vous tendez alors un billet de 20 € et 1 € 85 en pièces. En quelques secondes, vous pouvez alors lire dans le regard de la vendeuse : l’étonnement (il est con ce client il me donne trop), le mépris (5 euros ça suffirait pourquoi il me donne des pièces ?) puis l’étonnement de nouveau lorsque la caisse enregistreuse indique que la somme à vous rendre est un chiffre rond et parfait (en l’occurrence 15 €) et enfin ce regard vide mais admiratif qui vous donne l’impression d’être dieu alors que votre seul mérite a été d’effectuer une opération de calcul mental plus vite que votre adversaire.

Il y a un truc qui m’énerve au plus haut point chez le boulanger (dans les autres commerces aussi mais il faut reconnaître que ça arrive souvent chez le boulanger) c’est cette manie à rendre la monnaie de votre billet de 20 €uros en vous mettant le billet de 10 €uros dans la main, puis à mettre les pièces au dessus du billet. A-t-on jamais vu quelqu’un ranger ensuite son argent dans sa poche en confectionnant une aumônière avec le billet et les piécettes à l’intérieur ? Il faudrait que je trouve un peu de temps pour écrire au syndicat interprofessionnel des boulangers pour leur dire d’arrêter ça (et le truc du tranché aussi).

Paul a construit sa fortune sur une idée simple, vendre du bon pain industriel en faisant croire à tout le monde qu’il est fait de manière artisanale et ça marche car il y a longtemps que les boulangeries traditionnelles ont oublié de faire du bon pain. La baguette n’est plus ce qu’elle était ma bonne dame. La baguette de base est la plus mauvaise possible pour pouvoir vendre la tradition, la campaillotte ou toute autre baguette au nom fleuri jusque 1€60. Faire du très mauvais pas cher pour mieux vendre le bon très cher, voilà un bon vieux truc de marketing toujours efficace.

C’est un peu comme ces bars ou l’eau de la carafe d’eau a un goût immonde. Je n’imagine pas un minute que l’eau puisse avoir naturellement un goût pareil au sortir du robinet. Je pense que les cafetiers se procurent des petits fioles d’un produit dont une goutte versée discrètement dans la carafe d’eau au dernier moment leur confère un goût ignoble qui permettra de doper les ventes d’eau minérale.

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2 avril 2006 7 02 /04 /avril /2006 00:00

Avec le printemps qui arrive (mais si je vous assure on se rend pas trop compte pour le moment mais il arrive) fleurissent tels les jonquilles aux étals des fleuristes (je ne crois pas qu’on dise étal pour un fleuriste, ce mot là sent trop le poisson…) fleurissent donc les filles en maillot de bain aux couvertures des magazines féminins et les secrets minceurs pour être belle et mince cet été alors que sur la plage bondée, on pourra se livrer dans le même magazine aux tests de personnalité les plus profonds du style « êtes vous une super salope ? tout pour le découvrir en page 32».

Je me suis souvent demandé pourquoi à peu près tout ce qui était bon au goût ou agréable était nocif à la santé (les frites à la mayonnaise, la tartiflette, le sucre en général etc etc…) alors que tout ce qui n'est pas bon (les salsifis), vert (les bettes beurk) triste (les brocolis bouillis à l’eau de Vittel) est en général bon pour la santé.

Parfois, j’imagine un monde moins judéo-chrétien, où tout cela serait inversé.

Un monde où les bonbons Haribo empêcheraient l’apparition des caries, où l’œuf dur mayo serait la clef de voûte de toute alimentation équilibrée.

Un monde où la tête de veau ferait baisser le cholestérol, ou l’abus de viande rouge préviendrait le cancer du colon. Un monde dans lequel il ne faudrait pas abuser des haricots verts.

Un monde où chez Club Med Gym, il y aurait des canapés bien alignés et où l’on pourrait sous l’œil d’un coach bienveillant soigner sa forme physique en mangeant des chips devant la télé.

Un monde où la course à pieds, le rameur, le sport en général, feraient chaque année des millions de morts de maladies cardiovasculaires.

Un monde dans lequel le ministère de la santé financerait des spots de pub incitant la population à limiter scrupuleusement toute activité physique à cinq minutes quotidiennes, à consommer au moins sept toxiques par jour, et ferait l’apologie de la clope, du café et des matières grasses en général.

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29 mars 2006 3 29 /03 /mars /2006 00:00

Depuis que j’habite dans la Rue des Moines, je vis avec la hantise de recevoir un courrier recommandé ou un colis postal. Non pas que je sois un angoissé des mauvaises nouvelles ou bien paranoïaque au point de craindre que quelqu’un de mal intentionné m’envoie un colis piégé, mais simplement parce que l’apparition du petit papier jaune dans la boite aux lettre signifie qu’il faut se rendre au bureau de poste de l’Avenue de Clichy pour y passer un moment toujours agréable.

Le bureau de poste de l’avenue de Clichy a ceci de commun avec la ligne 13 qu’il s’y trouve à toute heure une densité de gens voisine de celle que l’on peut observer sur les boats people les plus surbookés.

La capacité des établissements postaux pour vous faire faire la queue longtemps tient à une idée tout simple : effectuer au même guichet des opérations rapides (acheter un timbre) et des opérations très lentes (retirer de son livret de l’argent que l’on a pas, prendre très mal le fait qu’on ne puisse pas retirer cet argent, hausser le ton, demander à voir le responsable qui n’est pas là, insulter l’employé des postes qui est décidément une feignasse de fonctionnaire etc etc). Je pense que les services d’urgence des hôpitaux pourraient s'inspirer de la poste et se décider élargir leur offre et se mettre à délivrer des cartes grises au bout de la même file d’attente.

Parfois, et cela ressemble à une libération quand on entame son troisième quart d’heure de queue pour venir retirer la convocation de la prochaine assemblée de copropriétaires, un employé du guichet (on ne sait jamais lequel c’est a chaque fois à un guichet différent) harangue la foule d’un « est ce qu’il y a des personnes qui sont venues pour retirer des paquets ou des recommandés, venez par ici».

Ca n’a jamais été très clair pour moi cette histoire de retrait des paquets qui donne le droit de passer devant tout le monde. Ca serait quand même plus commode s’il faisaient une file spéciale avec écrit en gros « file d’attente pour les gens qui viennent retirer des paquets et qui peuvent passer devant tout le monde… ».

Mais non la poste n’en fera rien, peut être parce que ça doit être un sentiment de puissance absolu de pouvoir, au moment ou on en a envie, abréger l’attente de tous ces cons qui sont venus retirer des paquets, puis observer ce spectacle unique de la bataille pour la prise  de position d'une bonne place dans la nouvelle file d’attente, semblable à ce qui se passe au supermarché à l’ouverture soudaine d’une nouvelle caisse.

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26 mars 2006 7 26 /03 /mars /2006 00:00

J’ai toujours été amusé par ces petits actes que l’être humain accomplit tout en sachant qu’ils ne servent absolument à rien. Comme par exemple réappuyer sur le bouton de l’étage 7 dans l’ascenseur alors que quelqu’un l’a déjà fait avant vous et que la petite lumière allumée sous le dit bouton tend à indiquer que l’ascenseur a l’intention assez ferme de s’arrêter à l’étage 7.

Dans le même registre on a aussi tendance à appuyer sur le bouton qui ouvre les portes du métro avant que la rame soit arrêtée. On sait bien que ça ne sert à rien, que la porte ne s’ouvrira que quand on appuiera de nouveau sur le bouton une fois la rame arrêtée mais on le fait quand même. C'est peut être un moyen d'exprimer son impatience, à moins que ça soit une réminiscence de l’enfance, période pendant laquelle on aime beaucoup appuyer sur les boutons et où l’on supporte très mal que quiconque appuie sur le moindre bouton à votre place…

Parfois c’est un peu comme si notre cerveau avait perdu sa capacité à fonctionner de manière logique :

Qu’est ce qui nous pousse à hurler dans un portable quand on entend mal ? Le fait de parler fort permet il de mieux entendre ?

Pourquoi les garçons de cafés assez peu bilingues ont-ils tendance à s’imaginer que s’ils parlent français avec un accent anglais à des touristes britanniques, ils se feront mieux comprendre ? Qu’est ce qui fait qu’on a tendance à baisser la tête dans la voiture quand on s’apprête à rentrer dans un parking bas de plafond ? Pourquoi a-t-on l’impression quand on boit à la bouteille après quelqu’un d'autre que celle-ci est plus propre après l'avoir essuyée avec ses mains sales ? Comment imaginer que sur la plage, personne n’aura l’idée d’aller chercher les clefs de la voiture à l'intérieur la chaussure laissée sur le sable pendant que l’on va se baigner ?

Parfois ces comportements deviennent quasi obsessionnels comme demander trois fois au vendeur si ce pull en solde est aussi disponible en taille M et trois fois s’entendre répondre : désolé tout ce que nous avons est là. Est-ce que le fait de redemander entraîne parfois la matérialisation d'un pull dans le rayon ?

Il est finalement assez rassurant de constater que l’homme est tout à la fois capable de domestiquer l'atome et d’être convaincu que l’ascenseur arrivera plus vite si l’on rappuie sur le bouton.

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