9 août 2008
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Au mois d’août à Paris, on voit fleurir aux devantures des boutiques fermées des écriteaux annonçant tour à tour qu’on est pas prêt de mettre la main sur une baguette ou bien qu’on ne récupèrera pas avant la rentrée des classes ce costume qu’on a eu la négligence d’abandonner au pressing avant la transhumance estivale.
En général les avertissement commencent le plus souvent par "à notre aimable clientèle". Pourtant, je me demande ce que la clientèle en question peut bien avoir d’aimable.
Prenons au hasard l’exemple de la clientèle du bureau de poste de l’avenue de Clichy, je ne vois rien qui pourrait faire aimer cette foule qui soupire, essaie de se faufiler dans la file d’attente, prend toute la place avec des poussettes exagérément encombrantes, sent la transpiration ou l’alcool, s’habille mal et surtout a le mauvais goût d’aller retirer des sous qu’elle n’a pas au moment même où je dois récupérer un recommandé, me condamnant à une attente rarement inférieure à quarante cinq minutes.
Et puis l’autre jour, après avoir été cherché un recommandé à la poste de l’avenue de Clichy, je suis passé devant un fleuriste de la rue des moines qui a l’étrange habitude, lorsqu’il a fini de confectionner une couronne mortuaire, de la laisser reposer sur le toit de sa clio garée juste en face de sa boutique.
La vision de ces fleurs m’a soudain ouvert les yeux : cette formule "à notre aimable clientèle" est en fait une épitaphe à la mémoire de ce qu’était le consommateur affable des années soixante qui allait faire ses courses dans un ambiance guillerette que l’on ne retrouve plus que dans les comédies musicales de Jacques Demy et qui a depuis disparu.
Les demoiselles de Rochefort - Les soeurs jumelles
En général les avertissement commencent le plus souvent par "à notre aimable clientèle". Pourtant, je me demande ce que la clientèle en question peut bien avoir d’aimable.
Prenons au hasard l’exemple de la clientèle du bureau de poste de l’avenue de Clichy, je ne vois rien qui pourrait faire aimer cette foule qui soupire, essaie de se faufiler dans la file d’attente, prend toute la place avec des poussettes exagérément encombrantes, sent la transpiration ou l’alcool, s’habille mal et surtout a le mauvais goût d’aller retirer des sous qu’elle n’a pas au moment même où je dois récupérer un recommandé, me condamnant à une attente rarement inférieure à quarante cinq minutes.
Et puis l’autre jour, après avoir été cherché un recommandé à la poste de l’avenue de Clichy, je suis passé devant un fleuriste de la rue des moines qui a l’étrange habitude, lorsqu’il a fini de confectionner une couronne mortuaire, de la laisser reposer sur le toit de sa clio garée juste en face de sa boutique.
La vision de ces fleurs m’a soudain ouvert les yeux : cette formule "à notre aimable clientèle" est en fait une épitaphe à la mémoire de ce qu’était le consommateur affable des années soixante qui allait faire ses courses dans un ambiance guillerette que l’on ne retrouve plus que dans les comédies musicales de Jacques Demy et qui a depuis disparu.