1 mai 2007
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16:33
Le premier mai est l'un des jours les plus feriés de l'année. Le premier mai, tout ou presque est fermé. Finalement le premier mai, c'est à peu près ennuyeux comme un dimanche où il ferait beau.
Je me trouvais ce matin dans une rame de métro de la ligne 13 (l'avantage avec le premier mai, c'est que comme les gens flemmardent gentiment dans leur lit le matin, on arrive à rentrer dans ces magnifiques rames hexagonales sans avoir besoin de jouer des coudes et ce après même pas un quart d'heure d'attente).
Or donc, comme je le disais plus haut avant d'entamer une parenthèse superflue dont le principal but était de dire du mal de la ligne 13 mais aussi je l'avoue de perdre le lecteur dans les méandres d'une construction de phrase hasardeuse, j'étais perdu dans mes pensées matinales de premier mai :
- Comment se fait il que le jour de la fête de la musique tout le monde joue de la musique alors que le jour de la fête du travail personne ne travaille ?
- N'est il pas un peu égoïste de décimer tous ces brins de muguet au motif que cela pourrait rendre nos vies meilleures ?
- La merguez FO et la merguez CGT sortent elles finalement de chez le même charcutier grossiste de Rungis ?
Autant de questions essentielles qui parfois m'habitent.
J'étais donc perdu dans mes pensées matinales, disais-je, lorsque que le relatif silence qui régnait dans la rame, propice à un reflection méditative de qualité décrite plus haut, fut déchiré bar un bruit suraïgu provenant de derrière moi. Un vieux monsieur apparemment innofensif venait de commencer à jouer d'un espère d'ocarina flutiot dont la tonalité stridente a rapidement envahi la rame.
J'ai déjà dit ici tout le bien que je pensais des artistes métropolitains venant, s'il en était besoin, contribuer à élever le niveau d'inconfort de passagers déjà éprouvés par l'expérience d'un transport collectif.
Comme l'ensemble des passagers de la rame je lui ai jeté un regard assez noir (j'ai pourtant retenu l'emission d'un soupir, car j'ai ma dignité quand même) avant de prendre mon mal en patience et d'attendre la fin de mon calvaire.
Par hasard mon regard s'est posé sur le sac de sport de ce virtuose, dans lequel j'ai apercu ce qui m'a semblé être un chien blanc, un genre de bichon. Quelques stations plus tard, le silence a enfin repris sa place dans notre rame, mais au lieu de faire la manche et d'aller torturer les tympans des habitants du wagon voisin, le type a sorti le bichon de son sac, l'a mis sous son bras et a porté l'autre extrémité du bichon à sa bouche. C'est à ce moment là que j'ai réalisé que ce que j'avais pris pour un chien, était en fait une cornemuse en peau de biquette sur laquelle il s'est empressé de nous interpréter un morceau probabalement de sa composition car je ne l'ai pas reconnu.
La cornemuse a ceci de commun avec l'ocarina flutio (et sans doute aussi avec l'accordéon) que même bien joué (ce qui n'était pas le cas) elle émet un son désagréable.
Je me suis finalement dépêché d'atteindre ma station avant que ce malade ne sorte de son sac une scie égoine, une paire de cymbales ou un gong, non sans penser que si on voulait être tout à fait cohérent dans les commémoration des fêtes du travail et de la musique, il faudrait interdire de jouer de la musique le jour de la fête du travail.
Jean-Jacques Goldman - Quand la musique est bonne
Je me trouvais ce matin dans une rame de métro de la ligne 13 (l'avantage avec le premier mai, c'est que comme les gens flemmardent gentiment dans leur lit le matin, on arrive à rentrer dans ces magnifiques rames hexagonales sans avoir besoin de jouer des coudes et ce après même pas un quart d'heure d'attente).
Or donc, comme je le disais plus haut avant d'entamer une parenthèse superflue dont le principal but était de dire du mal de la ligne 13 mais aussi je l'avoue de perdre le lecteur dans les méandres d'une construction de phrase hasardeuse, j'étais perdu dans mes pensées matinales de premier mai :
- Comment se fait il que le jour de la fête de la musique tout le monde joue de la musique alors que le jour de la fête du travail personne ne travaille ?
- N'est il pas un peu égoïste de décimer tous ces brins de muguet au motif que cela pourrait rendre nos vies meilleures ?
- La merguez FO et la merguez CGT sortent elles finalement de chez le même charcutier grossiste de Rungis ?
Autant de questions essentielles qui parfois m'habitent.
J'étais donc perdu dans mes pensées matinales, disais-je, lorsque que le relatif silence qui régnait dans la rame, propice à un reflection méditative de qualité décrite plus haut, fut déchiré bar un bruit suraïgu provenant de derrière moi. Un vieux monsieur apparemment innofensif venait de commencer à jouer d'un espère d'ocarina flutiot dont la tonalité stridente a rapidement envahi la rame.
J'ai déjà dit ici tout le bien que je pensais des artistes métropolitains venant, s'il en était besoin, contribuer à élever le niveau d'inconfort de passagers déjà éprouvés par l'expérience d'un transport collectif.
Comme l'ensemble des passagers de la rame je lui ai jeté un regard assez noir (j'ai pourtant retenu l'emission d'un soupir, car j'ai ma dignité quand même) avant de prendre mon mal en patience et d'attendre la fin de mon calvaire.
Par hasard mon regard s'est posé sur le sac de sport de ce virtuose, dans lequel j'ai apercu ce qui m'a semblé être un chien blanc, un genre de bichon. Quelques stations plus tard, le silence a enfin repris sa place dans notre rame, mais au lieu de faire la manche et d'aller torturer les tympans des habitants du wagon voisin, le type a sorti le bichon de son sac, l'a mis sous son bras et a porté l'autre extrémité du bichon à sa bouche. C'est à ce moment là que j'ai réalisé que ce que j'avais pris pour un chien, était en fait une cornemuse en peau de biquette sur laquelle il s'est empressé de nous interpréter un morceau probabalement de sa composition car je ne l'ai pas reconnu.
La cornemuse a ceci de commun avec l'ocarina flutio (et sans doute aussi avec l'accordéon) que même bien joué (ce qui n'était pas le cas) elle émet un son désagréable.
Je me suis finalement dépêché d'atteindre ma station avant que ce malade ne sorte de son sac une scie égoine, une paire de cymbales ou un gong, non sans penser que si on voulait être tout à fait cohérent dans les commémoration des fêtes du travail et de la musique, il faudrait interdire de jouer de la musique le jour de la fête du travail.
Jean-Jacques Goldman - Quand la musique est bonne