Je me rappelle avoir joué à ce jeu étant petit. Le patatrac c’était un peu comme un mikado à l’envers : on empilait des bonhommes sur un espèce de socle jusqu'à ce que tout s’écroule.
Ces derniers temps, la bibliothèque du couloir de l’entrée et ses environs commençaient à ressembler un peu à un patatrac en fin de partie.
L’impossibilité de retrouver le moindre document sans consacrer une demi-heure à une fouille minutieuse de l’endroit et une amicale pression de mon entourage m’ont poussé à entamer une ambitieuse opération tri et rangement.
C’est inouï le nombre de trucs absolument inutiles que l’on peut garder : le mode d'emploi d'un grille pain, disparu depuis des années, le bon de garantie d'un walkman cassette acheté en 1987, un foultitude de factures de téléphone des dix dernières années ou bien des vieux talons de chéquiers en francs de comptes fermés depuis longtemps.
La plus grande partie de ces trésors est partie à la poubelle, mais j’ai conservé une magnifique collection de petits blocs notes que l’on peut chourer dans les hôtels internationaux. C’est pratique, c’est joli et ça fait des souvenirs, même si laisser un mot à la femme de ménage sur un bloc note du Waldorf Astoria ça fait quand même un peu pétasse.
Je n’ai par contre pas attaqué l’impressionnante collection de savons et gels douche d’hotels qui moisissent dans des cartons à la cave depuis des années dont j'ai déjà parlé ici.
Je suis toujours surpris de l’intérêt que peut générer tout ce qui est gratuit : enfant, j'adorais aller à la foire de Paris ou au salon du Bourget et je prenais un soin méticuleux à arpenter chaque allée dans la quête de kilos de prospectus, poster, stylos, pins, autocollants qui finissaient souvent à la poubelle.
Plus récemment je me suis rendu à un salon professionnel du plastique où les gens faisaient la queue pour ramener des demi boites de cd pas terminées assez semblables à celle que je viens de retrouver dans la bibiothèque.
Girls in Hawaï - Bees and Butterfly