Les aéroports américains sont des écosystèmes fascinants.
Nous sommes jeudi soir, mon Pc et moi attendons sagement notre avion, assis sur une banquettre près de la porte A17 du terminal A de l'aéroport International de Philadelphie.
Nous contemplons le ballet des voiturettes électriques probablement évadées du golf le plus proche. Ces engins permettent à des américains trop gros, trop handicapés ou juste fainéants, de rejoindre leur porte d’embarquement en affichant un air supérieur. Pour la première fois je vois passer un modèle de voiturette estampillée d'un magnifique logo Police. Je pense que l’utilisation de ce moyen de transport par les forces de l’ordre aéroportuaire doit donner lieu à des courses poursuites tout-à-fait spectaculaires.
Sur les longs tapis roulants du terminal, des businessmen grassouillets en polo de golf pourri sont scotchés à leur portable dans l'attente d'un avion qui les ramènera chez eux : à Akron, à Colombus, à Greensboro ou à Raleigh.
Je m'interroge sur ce phénomène étrange qui existe ici, qui fait qu’aux alentours de l’âge de trente ans, les bogosses athlétiques genre pub pour slips de salope, se métamorphosent en businessmen grassouillets en polo de golf pourri.
A coté de moi, un type s’est installé et a sorti sa guitare, il gratte en silence, et au fond de moi je me dis que s’il avait décidé d’apprendre les cymbales plutôt que la guitare, l’atmosphère devant la porte A17 aurait été toute différente.