Tout est calme, le jour de l’an, autant le 31 Décembre, c’est la fête, c’est psychédélique, autant le premier Janvier c’est calme.
Tous les 31 décembre, on se lève avec une drôle d’impression, et cette certitude que quelque chose d’étrange va se produire. C’est un peu le même sentiment que lorsqu'approche une éclipse, une tempête. On se prépare pour une transition insignifiante semblable à celle que l'on ressent quand vient la fin de l’été sur la plage.
Le 31 décembre, la fièvre du nouvel an est partout : dans les miroirs chinois, dans le bleu des photos, dans le regard d'un chat, dans les ailes d'un oiseau, dans la force d'un arbre, dans la couleur de l'eau.
Une année qui se termine, c’est un peu comme un amour qui s’arrête, c’est angoissant, mais par chance, souvent la mort d'un amour donne la vie à un autre (y'a déjà moins de soucis à se faire)
Si Noël est le plus souvent un événement familial, le 31 (comme on l’appelle ici) est le rendez vous entre copains. Oh oui ! parlons-en des copains, parlons de ce canapé dont on sent chaque ressort et sur lequel on improvise un couchage de fortune un fois le dernier métro évaporé.
Une des figures imposées du réveillon du 31 est la soirée déguisée (Dracula, Casanova, c'est un vrai plaisir de respecter les coutumes) avec toujours cette petite angoisse au moment où l’on sonne à la porte d’avoir été le seul à suivre le mot d’ordre de déguisement, sentiment analogue à celui que l’on a ressenti tout à l’heure en hélant timidement un taxi sous les regards goguenards des passants qui ont trouvé ce déguisement en carotte particulièrement réussi.
Ce qui est rigolo dans les fêtes du 31, c’est qu'il y a toujours ce garçon ivre mort qui passe sa soirée à faire des déclarations à toutes les filles qu'il croise. C'est par exemple le cas lorsqu'il se dirige en titubant vers la cuisine à la recherche d’une improbable bouteille de Moët et Chandon qui aurait échappé à la fatwa collective du jour. La fille croisée lui sourit gentiment et lui dit : "Il n'y a plus de champagne je crois". Lui il répond : "Qu'est ce que t'es belle quand tu dis, tu dis je crois. Est ce que tu veux bien te marier avec moi ? Je t'aimerai si fort que tu seras la plus belle, je graverai ton nom avec le feu du soleil, je tracerai des cercles autour de toi dans la nuit, pour éloigner le mal et les démons de la vie. Quelques coupes plus tard, encore un peu plus saoul, il croisera une autre fille et lui avouera : "J'ai besoin de tendresse, j'ai tellement de problèmes, donne-moi ton adresse, je veux quelqu'un qui m'aime."
On rentrera chez soi au petit matin, la mine défaite, on croisera dans le métro d’autres gens la mine défaite qui promènent eux aussi leur sac de couchage Décathlon, on s’amusera de voir ce couple fraîchement formé se tenant la main à l'aube sur le pont des Arts, il lui dira : "Regarde, le jour se lève, dans la tendresse sur la ville, tu vois le jour, c'est à l'amour qu'il ressemble."
Et finalement après quelques années, on recherchera des rassemblement plus simples, peut être plus calmes aussi.
Parce que le temps qui court, court, change les plaisirs.
U2 - New Year's Day
Etienne Daho - Epaule tattoo
Laurent Voulzy - Derniers baisers
Jean Pierre François - Je te survivrai
Jackie Quartz - Mise au point
La Compagnie Créole - Le bal masqué
Marc Lavoine & Catherine Ringer - Qu'est ce que t'es belle
François Feldman - Rien que pour toi
Ottawan - T'es Ok, t'es bath, t'es in
Peter et sloane - besoin de rien envie de toi
Alain Chamfort - le temps qui court
Voilà sinon Bonne Année, maintenant je vais ranger mes 45 tours.