30 octobre 2006
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Contrairement au chat qui s’en fout, l’être humain aime avoir son destin entre ses mains.
C’est une des raisons pour laquelle, certains développent une phobie des voyages en avion : quand on est passager d'un aéronef, on n’a plus de prise sur rien.
Ainsi, dès le décollage, le chef d’entreprise rougeaud transpirera à grosses gouttes en serrant son accoudoir alors que sur le fauteuil d’à coté le chat dormira sur ses deux oreilles peu après avoir lapé sa coupe de champagne et englouti délicatement sa tartine de saumon fumé comme les chats savent faire.
Dans la vie de tous les jours, on ressent toujours comme un malaise quand on perd le contrôle.
C’est le cas par exemple quand quelqu’un a pris avant vous possession de la télécommande de la télévision (c’est insupportable le zapping quand on a pas la télécommande) ou bien lorsque l’on se trouve au restaurant avec un groupe et que quelqu’un décide qu’au lieu de prendre chacun un plat qu’on aime on va plutôt commander plein de plats qu’on aime pas qu’on va tous partager, que ça sera vraiment plus sympa.
C’est aussi le cas chez le fromager quand après avoir choisi l’épaisseur de la tranche de gruyère suisse, on se rend compte qu’au dernier moment le commerçant (sans doute guidé par l’appât du gain) dévie la course du couteau et découpe une tranche beaucoup plus épaisse que celle initialement prévue. Cette technique est assez proche de celle des chauffeurs de taxi, qui pour vous épargner gentiment un effort de calcul mental, arrondissent copieusement leur dû lorsqu'ils vous rendent la monnaie, optimisant ainsi le montant de leur pourboire.
Parfois on réagit, on reprend le manche à balais de son existence d’un "Dites donc vous êtes gonflé vous".
Parfois la fatigue aidant, on ne réagit pas, on feint l’indifférence absolue du chat décrit plus haut, mais toujours avec un léger malaise.
Published by Nanaimo
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