18 octobre 2006
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L’autre jour j’ai reconnu quelqu’un que je ne connaissais pas.
Je m’explique, je me trouvais dans un de ces endroits où les multinationales aiment bien regrouper leurs troupes pour faire défiler sur un écran des présentations powerpoint chamarrés devant un auditoire pas toujours passionné, attendant avec impatience la pause du matin qui sera l’occasion de papoter un peu avec les collègues de l’autre bout de l’Europe, de passer un ou deux coups de fils, ou de se goinfrer de chouquettes.
Comme on partage en général ce genre d’infrastructure avec d’autres entreprises, il n’est pas rare d’y croiser au détour d’un couloir, qui un ancien collègue, qui une vague connaissance du milieu professionnel. C’est ce qui m’est arrivé l’autre jour. Seulement voilà le type que j’ai cru reconnaître, je ne l’avais jamais rencontré. En fait il ressemblait juste beaucoup à un client à moi.
La scène s’est déroulée devant la porte des toilettes (c’est inoui à quel point c'est un endroit stratégique les toilettes). Comme j’étais pas sûr de mon coup (parfois l’identification d’un visage connu sorti de son contexte prend un peu de temps) j’ai commencé par le dévisager longuement, le temps que mon cerveau gauche fasse défiler les fiches des gens croisés jusqu'à s’arrêter sur le sienne. Ayant associé un nom (monsieur Machin) à son visage, je lui lance un jovial : "On se connaît non ? Vous êtes Monsieur Machin", auquel il me répondit froidement: "Ah non pas du tout "
A ce moment précis, j’ai réalisé que le regard un peu intrigué qu’il avait tout à l’heure n’était pas du au fait que son cerveau gauche faisait lui aussi défiler ses fiches mais à la gène qu’il éprouvait de se sentir observé.
A ce moment précis, j’ai eu très envie de creuser un trou et de me mettre dedans, de lancer une boule de fumée pour faire diversion et partir en courant. Je suis devenu tout rouge et après avoir bredouillé quelques plates excuses, j’ai filé me cacher dans la salle de séminaire quitte à prendre le risque d’abandonner ma part de chouquettes à quelques collègues affamés de l’autre bout de l’Europe.
Published by Nanaimo
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Boulot