15 octobre 2006
7
15
/10
/octobre
/2006
14:52
Je trouve toujours très amusant, lorsqu’on est au restaurant, le moment où l’on est invité à saisir le code secret de sa carte bleue sur cette étrange machine. D'abord ce concentré de technologie qui crépite, crache un ticket et prend des sous sur votre compte en banque est divertissant en soi, mais ce qui est irresistible, c'est le comportement du serveur (ou de la serveuse, c’est selon) qui détourne ostensiblement la tête pour vous convaincre qu’il ne vous épie pas dans ce moment critique. Le plus souvent ça rappelle une pub pour un shampoing des années 90.
J’aime ces moments où tout a coup on a l’impression de se retrouver au théâtre devant de mauvais comédiens qui surjouent leur scène, qui composent des numéros de téléphone interminables à toute allure, et cherchent du coin de l’œil ce petit bout de scotch phosphorescent leur indiquant l'endroit où doit se poser leur prochain pas, tout à l'heure entre deux scènes, quand la lumière se sera éteinte.
On observe aussi ce phénomène à l'occasion de quelques moments de bonheur "félicitations hein, vraiment un beau mari-a-ge", de quelques moments de tristesse "Toutes mes condoléances, hein, il était tellement jeune, c’est aaaaaffreux" et de queqlues moments tout court : "Ce costume vous va a raaaavir, vous ne voulez pas une petiiiiiiitte chemise pour aller avec ?".
Il ne faudrait pas grand-chose pour que l’on ait cette image du serveur, de la tante Agathe, de la voisine de pallier et de la vendeuse de chemises, se tenant par la main et saluant devant un beau rideau rouge, avant de nous préciser que les costumes sont de Donald Cardwell.
Published by Nanaimo
-
dans
Nothing