30 septembre 2006
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Je n'ai jamais beaucoup aimé cette impression désagréable que l’on ressent à la première minute de l’existence d’un groupe dans lequel on se trouve. : cette table de mariage à laquelle on ne connaît personne, ce compartiment de train plein de gens dans lequel on vient de s’installer.
Au début il y a toujours un silence pesant, communément appelé silence d'ascenseur. Ce phénomène n'est par contre pas observé aux Etats-Unis. En effet dans une situation de ce type, tout citoyen Américain inconnu normalement constitué se met à hurler "Bonjour comment allez vous aujourd’hui ?" une demi seconde après que vos regards se soient accidentellement croisés.
Puisqu’on parle d’ascenseur, je me suis souvent demandé pourquoi la tendance naturelle, lorsque l’on rentre dans un ascenseur, consiste à s’installer dans un coin, puis quand il n’y a plus de coin disponible à égale distance de deux coins. Et pourquoi finalement quand il ne reste plus qu'un espace disponible au beau milieu de la cabine on se trouve saisi d’une espèce d’angoisse ?
Si l’on a récemment échoué sur une île déserte avec quelques compagnons d’infortune anonymes, il est difficile de soutenir ce silence encombré très longtemps. Le plus téméraire finira par briser la glace d’un "Ca fait longtemps que vous êtes-la ?" Ou bien "Vous venez souvent ici ?" ouvrant ainsi la porte à l’établissement de relations sociales au sein du groupe.
Ce qui est étonnant dans une assemblée quelle qu’elle soit c’est qu’on y retrouve toujours les mêmes profils.
Par exemple si l’on est en train de visiter un joli temple grec et que l'on croise fortuitement un groupe de joyeux vacanciers portant tous fièrement un beau sac fram rouge en bandoulière, il y a toujours de façon certaine dans cet attroupement gentiment bordélique : un meneur, un raleur, un fayot, un souffre douleur et un rigolo.
Lorsque j’ai la chance de pouvoir observer un regroupement comme celui là, mon jeu préféré consiste à essayer de retrouver chacun de ces personnages.
Mais je dois avouer que dans l’ascenseur c’est quand même assez difficile.
Published by Nanaimo
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