Depuis que je bosse j’ai cette impression étrange de manquer de temps toujours.
Je me surprend à écrire des mails à mes amis au moment où je me rends compte que cela fait six mois que je n’ai pas donné de nouvelle pour leur dire que je n’ai pas le temps de leur envoyer un mail mais que je pense à eux.
Je me surprends à prendre avec eux rendez-vous pour fixer l’heure du coup de fil qui nous permettra de caler un déjeuner bientôt (ou pas) qui sera peut être annulé à cause d’un agenda contrarié contrariant.
J’ai envie de dynamiter mon agenda des fois, de lui glisser mine de rien un rendez-vous avec un de ces gros tubes rouge vendu par 150 dans une belle caisse en bois sur laquelle on a peint au pochoir la marque ACME, de ceux qui servent au coyotte à tendre des pièges ratés au roadrunner (avec qui soit dit en passant je me sens deux ou trois points communs).
J’ai essayé de lutter contre cette sensation, j’ai essayé de m’organiser, j’ai acheté un bouquin de gestion du temps mais je n’ai jamais trouvé le temps de lire. C’est comme ce bouquin de lecture rapide sur lequel je n’avance pas, comme ce tube de vitamines que je n’ai pas la force d’ouvrir…