18 décembre 2008
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Chaque année la période de Noël me rappelle tristement l’une des quelques incapacités chroniques dont je suis victime.
J’ai déjà exposé ici l’une de ces infirmités qui fait que je suis incapable de réussir un clin d’œil mais ce handicap n’est rien à coté de ce mal dont je prend conscience à chaque Noël (et aux anniversaires aussi) : je suis physiologique incapable de réussir un paquet cadeau.
Quand on est atteint de cette infirmité, le plus simple est de déléguer la tâche à une vendeuse cinquantenaires endimanchée et acariâtre qui empaquette à la hâte tout le samedi en attendant la pause. Je suis à chaque fois admiratif de la précision chirurgicale avec laquelle le prix est enlevé d’un coup de ciseau à bouts ronds (je me suis toujours demandé pourquoi on enlevait le prix des cadeaux : "j’ai fait enlever le prix de ce dvd, du coup jamais tu ne pourras retrouver combien je l’ai payé AH AH AH AH" (rire grave genre fantomas suivi du lancement d'une boule de fumée). Je suis également toujours émerveillé de cette capacité qu’elles ont à découper, apparemment au pif, un morceau de papier cadeau qui à chaque fois possède des dimensions en adéquation exacte avec les proportions du cadeau.
Seulement voilà je n’ai pas toujours le temps ni la patience de rester une bonne demi-heure dans une file d’attente ronchonneuse et impatiente. Du coup, le plus souvent, je me retrouve au pied du mur devant un rouleau de papier cadeau, une paire de ciseau à bouts pointus, et un rouleau de scotch.
Le cauchemar commence toujours de la même façon : le bout du rouleau de scotch a été perdu et la transparence absolue de ce produit diabolique fait qu’à un moment donné on est même convaincu qu’il n’a pas d’extrémité.
Au bout d’une bonne vingtaine de minutes on se décide à tenter de faire une entaille pour fabriquer soi-même une amorce puisque l’extrémité naturelle a décidé de se tapir dans la profondeur du rouleau. Le résultat est en général assez décevant : soit la blessure est trop profonde, soit elle ne couvre pas toute la largeur du ruban et on a vite dépiauté la quasi-totalité du rouleau et on décide finalement d’entamer un ruban neuf à l’amorce écossaise encore intacte.
Ensuite les contrariétés s’accumulent, les dents sur le bord du papier, stigmates d’une découpe approximative, le constat trop tard que le morceau de papier est trop petit pour les dimensions du cadeau, les plis sur les bords qu’on arrive pas à dompter et, à la fin, un résultat à la vue duquel on a peine à croire qu’il représente une session de travail manuel laborieuse d’une bonne demi-heure et surtout la honte au moment où l’on dépose, le plus vite possible, le paquet au pied du sapin pour ne pas être identifié comme l'handicapé à l’origine de la confection du paquet cadeau, honte voisine de celle que l’on ressentait la semaine de la rentrée des classes quand on sortait son livre de Maths avec lequel on s’était battu toute la soirée de la veille dans le but de le recouvrir d’un film plastique pour le moins récalcitrant.
Brenda Lee - Jingle bell rock
J’ai déjà exposé ici l’une de ces infirmités qui fait que je suis incapable de réussir un clin d’œil mais ce handicap n’est rien à coté de ce mal dont je prend conscience à chaque Noël (et aux anniversaires aussi) : je suis physiologique incapable de réussir un paquet cadeau.
Quand on est atteint de cette infirmité, le plus simple est de déléguer la tâche à une vendeuse cinquantenaires endimanchée et acariâtre qui empaquette à la hâte tout le samedi en attendant la pause. Je suis à chaque fois admiratif de la précision chirurgicale avec laquelle le prix est enlevé d’un coup de ciseau à bouts ronds (je me suis toujours demandé pourquoi on enlevait le prix des cadeaux : "j’ai fait enlever le prix de ce dvd, du coup jamais tu ne pourras retrouver combien je l’ai payé AH AH AH AH" (rire grave genre fantomas suivi du lancement d'une boule de fumée). Je suis également toujours émerveillé de cette capacité qu’elles ont à découper, apparemment au pif, un morceau de papier cadeau qui à chaque fois possède des dimensions en adéquation exacte avec les proportions du cadeau.
Seulement voilà je n’ai pas toujours le temps ni la patience de rester une bonne demi-heure dans une file d’attente ronchonneuse et impatiente. Du coup, le plus souvent, je me retrouve au pied du mur devant un rouleau de papier cadeau, une paire de ciseau à bouts pointus, et un rouleau de scotch.
Le cauchemar commence toujours de la même façon : le bout du rouleau de scotch a été perdu et la transparence absolue de ce produit diabolique fait qu’à un moment donné on est même convaincu qu’il n’a pas d’extrémité.
Au bout d’une bonne vingtaine de minutes on se décide à tenter de faire une entaille pour fabriquer soi-même une amorce puisque l’extrémité naturelle a décidé de se tapir dans la profondeur du rouleau. Le résultat est en général assez décevant : soit la blessure est trop profonde, soit elle ne couvre pas toute la largeur du ruban et on a vite dépiauté la quasi-totalité du rouleau et on décide finalement d’entamer un ruban neuf à l’amorce écossaise encore intacte.
Ensuite les contrariétés s’accumulent, les dents sur le bord du papier, stigmates d’une découpe approximative, le constat trop tard que le morceau de papier est trop petit pour les dimensions du cadeau, les plis sur les bords qu’on arrive pas à dompter et, à la fin, un résultat à la vue duquel on a peine à croire qu’il représente une session de travail manuel laborieuse d’une bonne demi-heure et surtout la honte au moment où l’on dépose, le plus vite possible, le paquet au pied du sapin pour ne pas être identifié comme l'handicapé à l’origine de la confection du paquet cadeau, honte voisine de celle que l’on ressentait la semaine de la rentrée des classes quand on sortait son livre de Maths avec lequel on s’était battu toute la soirée de la veille dans le but de le recouvrir d’un film plastique pour le moins récalcitrant.