30 juillet 2008
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18:15
L’autre jour, je me trouvais dans un train en aluminium qui ne semblait pas vraiment pressé de me ramener du travail. Malgré la chaleur étouffante de juillet qui avait investi la rame, le conducteur n’avait pas jugé utile de mettre en marche la climatisation sans doute en raison du fait que l’ingénieur qui avait conçu ce modèle de train dans les années 70 n’avait lui pas jugé utile d’équiper cet engin d’un quelconque système climatisant. A sa décharge, dans les années 70 la couche d’ozone avait encore le moral au beau fixe, et on imaginait pas que, près de 40 ans plus tard, Paris pourrait afficher des températures tropicales en plein mois de juillet au point qu’on stockerait des cadavres de vieux par centaines dans des entrepôts frigorifiques à Rungis.
Or donc, dans cette rame il faisait une chaleur de bête, les cravates fatiguées par une journée de travail mal thermostatée ne faisaient même plus semblant de s’aggriper aux cols des chemises et les déodorants avaient eux renoncé à tenter de couvrir les émanations bestiales des comptables cinquantenaires en surpoids. Les chemises auréolées quant à elles, se remettaient à peine du terrible sprint des horaires d'été de la gare de Bécon-Les-Bruyères, imposé par la nécessité de relier le quai le plus éloigné en moins d’une minute dans le but d’attraper une correspondance boiteuse, seul moyen d’éviter une attente inutile en plein cagnard de vingt bonnes minutes.
C’est à la gare de Clichy qu’a embarqué un sale type qui pendant le reste du trajet a fait profiter à la rame entière de l’interprétation exagérément sonore de quelques standards de la chanson française à l’harmonica.
Je pensais jusqu’alors que l’harmonica était comme la cornemuse un instrument tellement dissonant, qu’il n’était pas possible de mal jouer de l’harmonica : je me trompais, il est très possible de mal jouer de l’harmonica et c’est quelque chose de terrible.
Je pense que l’enfer ça doit être un peu comme ça, il y a des démons, des chaudrons, il fait une chaleur de bête, il faut courir pour attraper une correspondance pourrie en gare de Bécon-les-Bruyères, ça pue et il y a un type qui joue de l’harmonica, mal.
Or donc, dans cette rame il faisait une chaleur de bête, les cravates fatiguées par une journée de travail mal thermostatée ne faisaient même plus semblant de s’aggriper aux cols des chemises et les déodorants avaient eux renoncé à tenter de couvrir les émanations bestiales des comptables cinquantenaires en surpoids. Les chemises auréolées quant à elles, se remettaient à peine du terrible sprint des horaires d'été de la gare de Bécon-Les-Bruyères, imposé par la nécessité de relier le quai le plus éloigné en moins d’une minute dans le but d’attraper une correspondance boiteuse, seul moyen d’éviter une attente inutile en plein cagnard de vingt bonnes minutes.
C’est à la gare de Clichy qu’a embarqué un sale type qui pendant le reste du trajet a fait profiter à la rame entière de l’interprétation exagérément sonore de quelques standards de la chanson française à l’harmonica.
Je pensais jusqu’alors que l’harmonica était comme la cornemuse un instrument tellement dissonant, qu’il n’était pas possible de mal jouer de l’harmonica : je me trompais, il est très possible de mal jouer de l’harmonica et c’est quelque chose de terrible.
Je pense que l’enfer ça doit être un peu comme ça, il y a des démons, des chaudrons, il fait une chaleur de bête, il faut courir pour attraper une correspondance pourrie en gare de Bécon-les-Bruyères, ça pue et il y a un type qui joue de l’harmonica, mal.