2 juillet 2008
3
02
/07
/juillet
/2008
00:00
Je suis parfois surpris de la capacité qu’a le cerveau humain de concevoir tout à la fois les inventions les plus extraordinaires et de produire les réalisations les plus minables. Ce qui est étonnant c’est que parfois ces deux extrêmes proviennent de la même boite crânienne.
Ainsi les brillants ingénieurs qui ont conçu le TGV (fleuron, à l’instar du minitel, du génie industriel tricolore) ont aussi décidé que le seul endroit où l’on aurait le droit de téléphoner dans cette petite merveille de technologie se situerait entre les voitures, c'est-à-dire précisément là où il y a le plus de bruit. Dans certaines rames un peu anciennes on pourra néanmoins profiter de la présence d’une alcôve à peine moins bruyante, vestige de l’époque révolue où il y avait dans le TGV des cabines téléphoniques qui permettaient d’étonner ses amis à 320 km/h pour même pas 15 francs la minute. Force est de constater que comme le bibop ou le magnétoscope V2000 cette merveille de technologie qu’était la cabine téléphonique à grande vitesse, n’aura pas connu le succès escompté.
Ces mêmes ingénieurs arriveront quelques années plus tard à la conclusion que, dans une époque trouble de menace terroriste, un bagage menaçant devient inoffensif au moment précis où on lui colle une petite étiquette avec son nom dessus.
En fait, je pense que juste après avoir fait une invention géniale, le cerveau humain rentre en surchauffe et ne se rend plus très bien compte de l’absurdité de ce qu’il produit ensuite.
Cette théorie si elle était vérifiée pourrait expliquer bien des choses : les pistes cyclables entre les voitures et les couloirs de bus, les portillons du métro par lesquels on ne peut pas faire passer une valise, ou les plateaux repas dans les avions qu’il est impossible de remettre en ordre une fois vidés sauf à avoir été champion de tangram de son académie quand on était à l’école primaire.
Françoise Hardy et Jacques Dutronc - Puisque vous partez en voyage