Ce mercredi matin est un matin d'envol vers les Amériques, en partance pour Philadelphie, mon PC et moi nous nous sommes installés pour écrire ce billet dans un bar du terminal 1 à Roissy.
La différence vertigineuse de prix entre un aller retour paris Philadelphie sur Air France et le « même » aller retour Paris Philadelphie sur USAIR font que je déserte ce matin le terminal 2 où tout n'est que luxe calme et volupté pour le terminal 1 où tout est chaos.
Le terminal 1 fut un jour l'incarnation du progrès aéroportuaire. Seulement voilà, c'était en 1974 et aujourd'hui il incarne un peu moins la quintessence de la modernité aérienne terreste (c'est une expression que j'ai inventée juste là). Ce qui est rigolo ici est qu'on s'attend à tout moment à voir apparaître Pierre Richard et Mireille D'arc en haut de l'escalator bulle. Pour un peu on ne serait pas non plus surpris d'embarquer dans un latécoère, un superconstellation ou une vieille caravelle.
J'aime bien ces petits plaisirs d'aéroport, comme regarder les gens, voir les avions décoller, entendre cette petite musique et ces annonces indémodables :
Par contre je ne félicite pas ADP pour leur nouvel indicatif ultrasonore qui me fait penser au bruit que pourraient émettre des extra terrestres malveillants pour paralyser tout forme de vie sur terre.
Le moins qu'on puisse dire c'est que ce terminal a une âme, une histoire comme par exemple celle d'Alfred croisé encore ce matin devant la pharmacie du Niveau inférieur. Alfred, il vit là, ça fait onze ans qu'il est en transit, ce terminal c'est son univers. Alfred sa vie elle tient sur quelques chariots à bagages dans ce terminal. Maintenant c'est une star Alfred, Spielberg s'est inspiré de lui pour un film, si ça se trouve il est riche, il pourrait s'acheter une autre vie, mais non il préfère rester là et voir passer dans un sens puis dans l'autre des centaines de types comme moi qui courent après des centaines d'avions.