Je persiste à essayer d’écrire dans le TGV du retour mais je crois que je ne suis pas physiologiquement conçu pour écrire dans les moyens de transport. Je pense que ça doit être un truc d’oreille interne. Me concentrer sur un clavier et un écran à 300 à l’heure ou plus me colle quasi instantanément la gerbe. Le voyage aller m’a fait arriver à la conclusion qu’il existait une vitesse limite (que j’évalue à peu près à la vitesse que peut atteindre un train normal sur une voie pourrie) au delà de laquelle il m’est désagréable d’écrire. Je me limite donc aujourd’hui à l’écriture à vitesse moyenne c'est-à-dire jusqu’à ce qu’on atteigne la voie rapide …
Tout à l’heure, j’ai assisté dans ce TGV à une scène délicieuse et consternante : le train est bondé, les voyageurs pour la plupart installés. Arrive alors une personne, son billet à la main (que pour la clarté de l’exposé nous appellerons désormais "la conquérante") qui constate que la place dont le numéro est marqué sur son billet, cette place qu’elle a payée, sur laquelle elle a des droits absolus, ce siège qu’elle possède pour quelques heures est occupé par un autre voyageur (que pour la clarté de l’exposé nous appellerons désormais "le mal-assis"). Très vite le ton monte, il ne faudrait vite pas grand chose pour qu’on en vienne aux mains. La conquérante s’énerve, le mal-assis bougonne et juste avant de se sauter à la gorge, on se décide à aller chercher le contrôleur. Celui-ci comprend la situation en quelques secondes (en même temps c’est son métier de comprendre ce genre de situation en quelques secondes). Il se trouve que l’employé du guichet auquel la conquérante a acheté son billet a ripé sur son clavier et lui a émis un billet en bonne et due forme dans la voiture 8 à la place 64 mais en date de la veille…
J’adore ce moment où l’agresseur s’aperçoit qu’il est dans son tord et où tout bascule...
- Dans le métro : deux personnes avec une envie folle de s'asseoir qui repèrent simultanément l'unique place disponible dans la rame bondée. Encore plus drôle au moment où le vainqueur s'aperçoit que cette place est libre parcequ'un clochard a vomi à cet endroit précis.
- Au cinéma, le spectacle d'une personne seule qui garde quatre places (difficile exercice)
- Au supermarché, la course au ralenti vers la caisse qui vient d’ouvrir et qui permet en une fraction de seconde de gagner vingt minutes de queue si l’on est plus rapide à l’atteindre que le voisin.
- Au supermaché encore, les gens qui se faufilent sous le rideau de fer au premier jour des soldes pour être le premier à mettre dans son caddie la télé 16/9 en série très très limitée.