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14 février 2006 2 14 /02 /février /2006 21:10

Depuis quelques mois, j’ai décidé d’apporter ma contribution à l’avortement de ce projet qu’ont les habitants des pays dits développés de suicide collectif au cholestérol. Pour ce faire j’ai décidé de m’inscrire dans une salle de sport des batignolles (mon quartier que j'ai).

S’inscrire dans une salle de sport des Batignolles (mon quartier que j'ai) et ne pas y aller est un acte qui en soi implique assez peu d'effort. D'ailleurs ça m'etais déjà arrivé avant. Dans les salles de sport on aime beaucoup les gens qui se contentent de s'inscrire. Il allègent leur compte en banque de quelques centaines d’euros, glissent la belle carte de membre dans leur portefeuille, viennent à leur rendez vous contact avec leur coach Sergio et puis on ne les revoit jamais plus : ca fait rentrer du cash et ça ne prend pas de place sur les rameurs.

Par contre s’inscrire à une salle de sport et y aller représente un effort surhumain. A la première scéance, mon petit cœur bien enveloppé dans sa poche de gras a été  pris de panique dès les premières minutes sur le rameur (ça se sentait d'ailleurs qu'il était paniqué ce petit coeur, il battait tout vite, tout fort). Cette cardiaque panique était sans doute liée au fait que pour un petit coeur, le rameur ca fait vachement plus de boulot que de rester vautré dans un canapé à regarder la télé et manger des chips… Curieusement au bout d’une vingtaine de minutes le corps oublie la douleur (a cause des endomorphines il paraît). Entendons nous c’est assez chiant le sport en fait hein, mais on se sent vachement bien quand c’est terminé. Je pense que l’alternative pour se sentir bien sans le moment pénible d'avant s’appelle la drogue.

Sur les posters des pubs pour les salles de sport qu'on trouve dans les salles de sport, les gens sont toujours très beaux et ont dans l'effort, un sourire béat genre je viens de croiser la vierge. Dans les salles de sport pour de vrai, il y a certes quelques bombes, mais le plus souvent sur les tapis roulant, il y a des gens ordinaires et parfois ventripotents qui eux aussi participent au projet décrit plus haut. Par contre je n'ai jamais croisé personne avec un sourir illuminé comme sur les affiches : sur le chest press, c’est plutôt grimace, visage tordu genre putain c’est dur.

J’aime bien observer les gens dans les salles de sport, y’a un peu toujours les même gens :

Y’a celui qui est là mais qui tire au flanc qui fait deux ou trois mouvement sur les machines, qui passe son temps à aller et venir, qui matte.

Y’a les deux copines qui se racontent leur histoires de mecs en gloussant sur les steps.

Y’a le dragueur avec des biceps plein les manches* qui explique à cette jolie brune comment utiliser le rameur :

"Tu sais je vais me mettre derrière toi et je vais te caler les seins avec mes mains musclées parce que si tu fais pas attention ça peut être très dangereux pour les seins le rameur."

Y’a l’autiste son pod vissé aux oreilles, qui fait en sorte de ne croiser aucun regard il est dans son truc.

Y’a les dj’euns qui cherchent la performance des trucs à soulever et s’échangent leurs adresses pour acheter des piqûres qui font pousser les muscles plus vite.

Y’a des dames fraîchement ménopausées qui depuis qu'enfants et mari sont partis de la maison ont décidé de reprendre leur corps en main…

Et pis y’a moi qui observe tout ça sur le tapis qui me roule en écoutant mon cœur taper et en me disant que j’ai sans doute perdu un dizième de point de cholestérol depuis le début de la séance et que tout ça pourrait faire une idée de billet pour mon blog.

 

* Paroles et musique Claude Nougaro  / Michel Legrand

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commentaires

L
Nanaimosur ton tapis roulant, ressemblais-tu à Backkom dans cette séquence?http://www.l-che.net/article-1989248-6.html#anchorComment
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N
Terrible, ça me rappelle la fois ou j'avais essayé de refaire mon lacet sans arréter le tapis.
L
Moi aussi j'ai fait partie de ces gens qui payent mais qui n'y vont pas. Ils m'ont même envoyé une lettre de rappel.Depuis, j'ai repris le vélo pour aller au boulot. Pas cher pour 40 minutes quotidiennes de sport (surtout une côte au retour où j'ai cru y laisser mon coeur). Le vélo serait-il la solution idéale ? Pas vraiment, car il y a tous les  "sauf  les jours où":- tu as un rendez-vous hyper important pour ton boulot: hors de question d'arriver en sueur- tu dînes à l'autre bout de la ville et de ton chez-toi avec un prétendant: idem - tu as le dos en compote- tu dérailles- tu crèves- il pleut- il fait froid, c'est l'hiver- il fait chaud, c'est la canicule- tu as la flemme.Résultat: seulement cinq mois de vélo par an. Finalement, le levier financier pourrait être le seul efficace pour se bouger ?
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