Je ne sais pas pourquoi depuis bientôt vingt ans, les établissements Carte Noire essaient de nous vendre du café à grand renfort de sensualité. Je veux bien qu’on tente de nous déclencher des pulsions d’achat de Champagne, de parfum ou des capotes à coup de je t’allume d’un regard de braise, je te cherche, je t’attrape mais il me semble que ce procédé est moyennement adapté pour faire progresser les ventes de café moulu (et je tiens à le dire, pas non plus celles des yaourts natures).
Pourtant depuis bientôt vingt ans, le scénario de cette pub qui nous est assénée en access prime time et aussi à chaque fois que l’on se rend au cinéma est le même : lui est beau comme un Dieu, à demi nu, elle est en robe du soir, ils se font un petit café puis il s’approche d’elle, la renifle. Elle lui sourit, il dégrafe sa robe puis ils niquent férocement pendant que la caméra détourne notre regard vers la tasse fumante lascivement abandonnée sur la table de nuit.
Je ne sais pas si cette pub fait vendre beaucoup de café, par contre ce que je sais, c’est que l’haleine de quelqu’un qui vient d’avaler un café n’a rien de sensuel.
Rodolfo Aicardi Cón Lós Hispanos - Lá Colegiala