Dans la hiérarchie des mensonges, tout en bas de l’échelle, il y a le mensonge éhonté.
Le mensonge éhonté se pratique dès le plus jeune âge.
Par exemple, enfant, il m’arrivait de faire brûler des bougies quand j’étais seul à la maison (j’ai depuis toujours une fascination totale pour le feu).
Seulement voilà, à l’époque, jouer avec le feu m'était interdit, aussi lorsque j’entendais mes parents rentrer, je me dépêchais de camoufler d’un souffle les flammes de ma désobéissance.
A chaque fois trahi par l’odeur caractéristique de la bougie étouffée en catastrophe, ma stratégie était toujours la même : je niais obstinément l’évidence : non je n’avais pas fait brûler des bougies, et non je ne sentais rien de particulier.
Le mensonge éhonté peut également se pratiquer à l’âge adulte. Ainsi le dentiste vous prévient que ça va faire un peu mal et le chauffeur de taxi vous annonce que sa machine à carte bleue ne marche pas.
Etienne Daho - De bien jolies flammes
PS : les lecteurs les plus attentifs auront noté que ce billet ne comporte pas à proprement parler de chute. En fait j'en avais écrit une très chouette mais il se trouve que le papier sur lequel je l'avais notée a été mangé par la femme de ménage.