Je m'étais souvent rendu à Amsterdam pour le travail, mais le plus souvent, d'Amsterdam, je n'avais vu que l'aéroport, des kilomètres d'autoroute, l'usine du client visité, à nouveau des kilomètres d'autoroute puis l'aéroport encore.
L'arrivée à l'aéroport d'Amsterdam, samedi matin avait donc un petit air de déjà vu, si ce n'est que pour une fois, l'avion n'était pas plein de businessmen usés à force d'allers et retours à l'autre bout de l'Europe condensés en une journée trop longue.
Quand on arrive à Amsterdam, on se rend assez vite compte qu'ici on aime bien les couleurs agrumes et que du coup on a décidé de peindre les trains en jaune et les maillots des joueurs de foots en orange.
Au début, il n'est pas très facile de s'orienter dans cette ville là : tous les canaux se ressemblent, et puis en général, au moment où on referme le plan, on ne se rappelle plus du nom de la rue que l'on doit prendre (force est de constater que les consonances de cette langue ne nous évoquent rien : parfois, on se racle la gorge et un autochtone vous répond avec le sourire)
Au bout d'un moment, ça devient encore plus dur de s'orienter tellement le vapeurs de shit inhalées dans la rue émoussent les capacités d'orientation (qui en ce qui me concernent sont déjà assez faibles).
Quand on visite une capitale européenne, on a toujours plein de stéréotypes en tête et parfois on est un peu déçu : à Amsterdam, il n'y a point de moulins et pas de champs de tulipes, tout le monde ne sirote pas un verre de lait (erk) à la terrasse des cafés.
En revanche, il y a bien de l'herbe à tous les coins de rue, des filles à louer dans des vitrines éclairées au néon rouge, et le bruit des tramways qui fait qu'on a du mal à entendre les marins qui chantent, dans le port, au loin.
Benjamin Biolay - La pénombre des Pays-Bas