8 mai 2007
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18:25
Je ne sais pas à quelle étape de son évolution l'homme a décidé d'inventer les réunions. Pendant longtemps tout était plutôt simple. Le chef était celui qui tapait le plus fort, les problèmes se réglaient d'eux même. Quand on rencontrait un lion des cavernes, il n'y avait que deux issues possibles, soit on était doué avec sa lance et ca faisait un festin pour le soir pour sa famille, soit on était pas doué avec sa lance et ça faisait un festin le soir pour la famille du Lion. A l'époque nul besoin de passer des heures dans une salle mal éclairée à visionner des présentations powerpoint montrant les différentes espèces de lion des cavernes et à se mettre d'accord sur le modèle de lance qu'on allait adopter ou sur la stratégie qui allait permettre de tuer un max de lions des cavernes et d'en laisser le moins possible aux concurrents.
Aujourd'hui dès qu'il y a un problème à résoudre, et même parfois quand il n'y en a pas, on organise une réunion.
On peut classer les réunions en quelques grandes familles :
Il y a d'abord les réunions foireuses qui, le plus souvent, ont lieu un lundi matin très tôt, ou bien un vendredi à 17h30. En général on ne sait pas trop qui les organise d'ailleurs on a oublié de réserver une salle. Au bout d'une petite demi-heure, quand on a retrouvé tous les participants et la salle, tout le monde se regarde en se demandant ce qu'il fait là. Ces réunions là peuvent tourner en rond pendant des heures, rythmées par les allers et venues de gens qui sortent téléphoner ou qui demandent qu'on leur prête le cable réseau pour lire leurs mails. La meilleure chose qui puisse arriver dans ces réunions là, c'est de se retrouver assis au niveau de l'assiette de gâteaux secs et de les garder pour soi, de s'empifrer pendant que les autres sont jaloux.
Il y a les réunions où tout le monde s'engueule, que personnellement j'aime assez. Organiser délibérement ce genre de rendez-vous est un jeu assez amusant : d'abord il faut inviter deux ou trois participants qui se détestent, ensuite il faut veiller à construire méticuleusement l'ordre du jour pour que le point connu de désaccord arrive à un moment de fatigue, d'hypoglycémie ou de surmenage de la clim.
Il y a aussi les réunions plateaux repas, que je n'aime pas trop ; le principe : on commence vers 11h, on prévoit de terminer vers 14 heures. En ce qui me concerne je commence à atteindre un état d'hypoglycémie galopante vers 11h30 et j'ai carrément les crocs à partir de 11h42. C'est en général à cette heure que les plateaux repas font leur apparition. Seulement voila, en général on ne les attaque pas avant 13h30 voire 13h45. Donc on est là à parler d'un sujet auquel on ne prète plus aucune attention, obsédé qu'on est par l'odeur de la béanaise qui accompagne le rosbeef froid et alléché par la vision des tartelettes à la fraise à travers le couvercle thermoformé en plastique transparent. De temps en temps un ventre gargouille. Chacun se comporte alors comme s'il ne l'avait pas entendu, en faisant mine de se concentrer sur les powerpoints colorés qui défilent sur l'écran.
Parfois quand je suis fatigué, j'ai tendance à oulier de noter des rendez-vous dans mon agenda, et à découvrir aver horreur que je suis censé me trouver dans deux réunions au même moment. Curieusement mener de front deux réunions est à peu près gérable. Il suffit de s'absenter de la réunion dans laquelle on se trouve sous le pretexte qu'on a oublié un truc dans son bureau, qu'on va aux toilettes ou chercher un café et mettre ce temps là à profit pour aller participer à l'autre réunion.
Par contre, comme au théatre, il faut avoir passé un peu de temps à préparer ses accessoires et ne pas revenir avec un gobelet de café quand on a annoncé qu'on allait chercher l'alimentation de son ordinateur, surtout si l'ordinateur en question se trouve en fait dans l'autre réunion.
Yanna Katsoulos - Les autres sont jaloux
Aujourd'hui dès qu'il y a un problème à résoudre, et même parfois quand il n'y en a pas, on organise une réunion.
On peut classer les réunions en quelques grandes familles :
Il y a d'abord les réunions foireuses qui, le plus souvent, ont lieu un lundi matin très tôt, ou bien un vendredi à 17h30. En général on ne sait pas trop qui les organise d'ailleurs on a oublié de réserver une salle. Au bout d'une petite demi-heure, quand on a retrouvé tous les participants et la salle, tout le monde se regarde en se demandant ce qu'il fait là. Ces réunions là peuvent tourner en rond pendant des heures, rythmées par les allers et venues de gens qui sortent téléphoner ou qui demandent qu'on leur prête le cable réseau pour lire leurs mails. La meilleure chose qui puisse arriver dans ces réunions là, c'est de se retrouver assis au niveau de l'assiette de gâteaux secs et de les garder pour soi, de s'empifrer pendant que les autres sont jaloux.
Il y a les réunions où tout le monde s'engueule, que personnellement j'aime assez. Organiser délibérement ce genre de rendez-vous est un jeu assez amusant : d'abord il faut inviter deux ou trois participants qui se détestent, ensuite il faut veiller à construire méticuleusement l'ordre du jour pour que le point connu de désaccord arrive à un moment de fatigue, d'hypoglycémie ou de surmenage de la clim.
Il y a aussi les réunions plateaux repas, que je n'aime pas trop ; le principe : on commence vers 11h, on prévoit de terminer vers 14 heures. En ce qui me concerne je commence à atteindre un état d'hypoglycémie galopante vers 11h30 et j'ai carrément les crocs à partir de 11h42. C'est en général à cette heure que les plateaux repas font leur apparition. Seulement voila, en général on ne les attaque pas avant 13h30 voire 13h45. Donc on est là à parler d'un sujet auquel on ne prète plus aucune attention, obsédé qu'on est par l'odeur de la béanaise qui accompagne le rosbeef froid et alléché par la vision des tartelettes à la fraise à travers le couvercle thermoformé en plastique transparent. De temps en temps un ventre gargouille. Chacun se comporte alors comme s'il ne l'avait pas entendu, en faisant mine de se concentrer sur les powerpoints colorés qui défilent sur l'écran.
Parfois quand je suis fatigué, j'ai tendance à oulier de noter des rendez-vous dans mon agenda, et à découvrir aver horreur que je suis censé me trouver dans deux réunions au même moment. Curieusement mener de front deux réunions est à peu près gérable. Il suffit de s'absenter de la réunion dans laquelle on se trouve sous le pretexte qu'on a oublié un truc dans son bureau, qu'on va aux toilettes ou chercher un café et mettre ce temps là à profit pour aller participer à l'autre réunion.
Par contre, comme au théatre, il faut avoir passé un peu de temps à préparer ses accessoires et ne pas revenir avec un gobelet de café quand on a annoncé qu'on allait chercher l'alimentation de son ordinateur, surtout si l'ordinateur en question se trouve en fait dans l'autre réunion.
Yanna Katsoulos - Les autres sont jaloux